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Accumulation du capital, organisation du travail et croissance économique

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ndus permet à l’entreprise de s’adapter plus facilement aux désirs des acheteurs en matière de différenciation des produits. Elle permet également de résoudre un important problème du fordisme, dont la production était trop rigide pour une demande en phase d’être saturée.

De plus, la flexibilité permet de diversifier le contenu des emplois, ce qui oblige les salariés à être plus polyvalents, compétents et à avoir une capacité d’adaptation importante ; cela s’oppose donc à la spécialisation définitive des hommes et des machines qui illustrent le fordisme. Ainsi, les individus sont plus valorisés dans leur travail, il est moins pénible et répétitif, grâce à cette flexibilité mais aussi aux avancées techniques. Cette pénibilité, fortement présente dans les anciennes formes d’organisation du travail, s’illustre par la caricature de Charlie Chaplin dans les Temps Modernes.

Ainsi, les entreprises sont plus à même de satisfaire leurs clients, par diverses améliorations. Elles créent désormais, pour relancer la demande, des envies et non des besoins, grâce à des gammes, de bonnes opérations de marketing, un packaging original ou moderne, de bons services autour de ses produits… Le client devient le centre de l’organisation de la production. Dans le tertiaire, 83% des salariés sont en contact direct avec les clients d’après les Données sociales de l’INSEE en 2006. De plus, la mise en place de la traçabilité et des mesures de performance leurs assurent le suivi et le produit qu’ils désirent.

La transformation de l’organisation du travail se caractérise également par une augmentation significative des emplois et horaires atypiques dues aux fortes fluctuations de la demande dans le secteur tertiaire, dont proviennent en 1982 selon DARES environ 60% des emplois. Ces chiffres significatifs ne cesseront d’augmenter au fil des années au détriment de l’agriculture et de l’industrie en particulier. Ainsi, la flexibilité exige des horaires et emplois que l’on pourrait qualifier de modulables, et qui seraient nécessaires à des moments particuliers. Par exemple, une entreprise qui fabrique des jeux pour enfants aura besoin de plus de main-d’œuvre vers la période de Noël, mais les contrats ne seront mis en place que sur une durée déterminée car elle n’aura pas besoin de toute cette main d’œuvre le reste de l’année. C’est pour ces raisons qu’apparaissent les CDD et les Intérims. L’emploi devient donc plus instable. La diversification des horaires est aussi nécessaire, elle suit le même principe que les emplois atypiques. 21% des salariés du tertiaire travaillent à temps partiel selon les Données sociales de l’INSEE en 2006. Cette « technique » permet à l’entreprise de gagner en productivité sans débourser un salaire exigé par un CDI.

Les années 1980 sont donc caractérisées par une nouvelle forme d’organisation du travail. Cependant, les formes anciennes subsistent et sont réactualisées.

Malgré de nouvelles caractéristiques, les marchés voient persister une organisation du travail néo taylorienne et néo fordiste. Certains déterminants sont toujours d’actualité et les buts restent globalement les mêmes : produire plus à moindre coût. Ces objectifs sont toujours ceux de l’industrie et des services, mais également ceux d’activités comme la restauration rapide avec l’exemple du groupe américain McDonald’s.

Les salariés, ouvriers, sont toujours confrontés à un stress immense, accentué par la mise en relation directe avec les clients et la nécessité d’être polyvalents. Cette situation mène parfois à des incidents critiques, comme l’illustre la vague de suicides chez France Telecom en 2010. Les entreprises privilégient le collectif sans donner de véritable importance à l’individu. Le système moderne a essayé de mettre en place, sans véritable résultat, des négociations sur les modalités d’expression directe des salariés sur leur travail (conditions, modalités, contenu) et un management participatif selon Olivier Galland et Yannick Lemel dans La société françaises : pesanteurs et mutations en 2006.

De plus, le convoyeur est toujours le centre du système productif. De nos jours, près d’un ouvrier sur cinq travaille encore à la chaine. Ils sont également toujours soumis à des contraintes, comme par exemple dans les call centers en Afrique du Nord, et les problèmes de santé morale et physique subsistent. La pointeuse, symbole du taylorisme, est aujourd’hui demandée par les cadres. Les individus devant être flexibles, polyvalents, respectueux des délais et de la qualité sont confrontés à des problèmes comme l’insomnie, les maladies cardio-vasculaires, l’épuisement professionnel ou la dépression.

Le toyotisme est une réactualisation du fordisme dans une perspective d’adaptation et d’amélioration face à des enjeux plus modernes, en particulier liés à la mondialisation et à la mise en place de nouvelles technologies. La globalisation a fait émerger une concurrence provenant des pays en développement, en particulier les pays asiatiques comme la Chine et l’Inde ou encore le Brésil en Amérique du Sud qui possèdent une main d’œuvre plus nombreuses, moins chère et beaucoup de ressources. Les pays développés ont donc du modifier le fordisme pour rester compétitif, d’où la flexibilité, la polyvalence, la qualité, la différenciation des produits. C’est une phase d’intensification du travail, qui est cependant modifiée par une vague de délocalisation vers les pays où la production est moins chère.

Les nouvelles technologies et les innovations de procédés ont également amélioré le système fordiste. De meilleurs machines, de nouveaux dispositifs pour la traçabilité et la mesure de la performance, l’informatique, la communication, le développement des transports à grande vitesse ont permit de lever d’anciennes contraintes comme la rigidité, la spécialisation définitive, la perte de temps.

Les caractéristiques de la croissance des années 1980 ont donc profondément transformé l’organisation du travail. Les objectifs ont changé et les entreprises ont du mettre en place la flexibilité, la qualité, la différenciation des produits en plaçant le client au cœur du système. Ces adaptations ont donc permit

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