Business Ethics - Note de synthèse sur un dilemme éthique
Dissertation : Business Ethics - Note de synthèse sur un dilemme éthique. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar thomas richard • 11 Mai 2023 • Dissertation • 1 983 Mots (8 Pages) • 300 Vues
Note de synthèse sur un dilemme éthique
Depuis plusieurs décennies, de nombreux pays abolissent ou ont aboli la peine capitale. Que ce
soit par volonté progressiste, par engagement pour les droits de l’Homme ou par démagogie, ces Etats
cherchent à s’inscrire dans une logique où toutes les vies sont précieuses et qu’il n’est pas du ressort de
la justice de trancher entre condamner à mort ou maintenir en vie un détenu, et ce, quelle que soit la
nature de son crime.
Cette volonté d’abolir la peine de mort est très ancrée dans les pays occidentaux, et
principalement ceux de notre vieux continent qu’est l’Europe. Les régimes démocratiques sont
également les nations qui, par éthique égalitaire et du droit de vivre, inscrivent l’abolition de la peine de
mort dans leur constitution afin d’en faire une loi absolue. Pour beaucoup, ce sont les pays européens
qui ont été précurseurs concernant cette volonté de prévaloir le droit de vivre sur celui de la mort.
Il est admis que la naissance de cette volonté abolitionniste est apparue avec le traité Des délits
et des peines de l’Italien Beccaria (1764). Cependant, et avec la monté de la criminalité au sein de ces
pays dits « développés », nombreux sont ceux qui remettent en cause l’abolition de la peine morte.
En ce qui nous concerne, en France, souvent surnommée « patrie des droits de l’Homme », de
plus en plus de citoyens souhaitent le retour de cette sentence dans les peines prononcées par notre
justice1.
De nombreux épisodes, tels que la succession des attentats qui ont eu lieu ces 10 dernières
années en France, ont grandement alimenté les débats sur son rétablissement. Nous pouvons donc nous
demander qu’avec la recrudescence de la criminalité ainsi que le manque de moyens matériels,
financiers et humains, doit-on rétablir la peine de mort en France ? Ensemble, nous allons voir si la peine
de mort est une réponse concrète aux crimes perpétrés. Puis, dans un second temps, nous verrons les
raisons pour lesquelles les différents politiques ne cherchent pas, systématiquement, à remettre en cause
l’abolition de la peine de mort.
I- La peine de mort comme réponse efficace face aux crimes
La France, comme de nombreux pays occidentaux, fait face à une situation de plus en plus
critique : le nombre de places en prison diminue et celle-ci se retrouve surpeuplée2
. Cela est principalement dû à deux facteurs. Le premier dépend de décisions politiques cherchant à diminuer le
budget fonctionnel de nos prisons. Ce qui amène donc à des fermetures de certains centres de détention.
Parallèlement à cela, la criminalité augmente et principalement les « petits délits » qui, en cas de
récidive, peuvent amener à des peines de prison.
Nous assistons donc à de plus en plus de relâchement, de la part de la justice, pour ces peines
mineures où le délinquant ne peut pas prendre conscience de la gravité de son acte, car le jugement aura
été allégé afin de ne pas devoir à l’incarcérer. La conséquence directe de ce « laxisme » vient du fait que
ce dernier puisse récidiver sans se responsabiliser. De plus, et comme dit précédemment, La France reste
une nation fragilisée, divisée et traumatisée par les tristes épisodes des attentats qu’elle a subi ces 10
dernières années3
. Les crimes dont elle a été victime représentent des atteintes graves à la démocratie et
aux valeurs que prône notre pays.
Aux yeux du monde, la France est vue comme une nation martyre, par le symbole qu’elle
représente et les idées qu’elle véhicule, ses valeurs ont été tâchées par le sang de ses citoyens victimes
de la déviance de groupuscules cherchant à lui porter atteinte. Parallèlement à ces menaces venues de
« l’extérieur », nous assistons à une forte augmentation des crimes sexuels4 qui remettent, une nouvelle
fois, en question les peines prononcées par la justice française dans le but d’endiguer et réduire les cas
liés à ces délinquances.
Avec cette contextualisation, nous avons ici les principaux arguments mis en avant par les
personnes désirant le retour de la peine capitale en France. Le but recherché par les défendeurs de cette
peine est soit de prévenir la criminalité ou de guérir cette dernière. D’un point de vue purement théorique
et d’après l’ouvrage Le savant et le Politique de Max Weber (1919), les défendeurs sont guidés par une
éthique de responsabilité où « nous devons répondre des conséquences prévisibles de nos actes ».
Autrement dit, et toujours d’après M.Weber (1919), “ l'éthique de responsabilité comptera justement
avec les défaillances communes de l'homme et il estimera ne pas pouvoir se décharger sur les autres des
conséquences de sa propre action pour autant qu'il aura pu les prévoir ». En nous appuyant sur les mots
de l’auteur, nous pouvons comprendre que l’Homme, malgré le fait qu’il puisse connaître les
conséquences encourues après un crime, agira tout de même en espérant pouvoir échapper à sa
responsabilité. D’après Weinstein (1980), nous avons « tendance à surestimer les chances qu’il nous
arrive un événement positif et que nous sous-estimons les probabilités d’un événement négatif car nous
nous focalisons sur les facteurs qui vont dans le sens de l’obtention du but désiré en ne considérant pas
les autres ».
La peine de mort serait donc, dans certains cas, une manière de répondre à cette insouciance et
d’instaurer des règles afin de montrer jusqu’où un acte criminel peut mener. Cette façon de « montrer
l’exemple » peut être perçue comme un argument utilitariste dans le but de calmer les folies meurtrières
qui sévissent encore de nos jours.
II- La remise en cause de l’abolition de la peine de mort, légitime ou divergente ?
Pour de nombreux intellectuels, contemporains ou passés, la question de la peine de mort reste
au cœur des débats. Cependant, pour la majorité d’entre eux, l’abolition de cette dernière représente une
avancée majeure mettant en exergue une certaine résilience, de la part des pays abolitionnistes, et ce,
même face aux crimes les plus odieux. Victor Hugo (1848) a mis en lumière le paradoxe de ces sociétés
où la peine capitale est « l’arme » absolue face aux atrocités humaines. C’est devant l’Assemble
Constituante que le poète exprima dans son plaidoyer : « Voyez, examinez, réfléchissez. Vous tenez à
l’exemple. Pourquoi ? Pour ce qu’il enseigne. Que voulez-vous enseigner avec votre exemple ? Qu’il
ne faut pas tuer. Et comment enseignez-vous qu’il ne faut pas tuer ? En tuant ».
Nous comprenons donc en quoi, pour nombre de personnes, cette sentence semble absurde tant
l’acte de tuer ne doit pas être une réponse de la justice ; qui ne peut prévaloir sur le droit de vie. Pour le
droit international, la mise à mort est définie comme une violation des droits de l’Homme. Celle-ci retire
au condamné son humanité en lui infligeant le même traitement qu’a un animal
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