Concurrence Game

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Attirées par le marché en expansion, de nombreuses vodkas de fabrication française font leur apparition. A commencer par la Grey Goose, créée en 1997 par Sydney Franck et distillée à Cognac. Son acquisition par Bacardi en août 2004 a atteint un record de valorisation, 6,7 fois le chiffre d'affaires, ce qui a incité d'autres marques à s'y mettre.

On peut ainsi citer la vodka Velaya, lancée en 2004 par la distillerie du Velay en Auvergne ; l'ultra premium « Perfect 1864 », lancée en 2005 par les Grandes Distilleries Peureux dans les Vosges ; la vodka Idol, fabriquée à Nuits-Saint-Georges par la société Boisset et commercialisée aux Etats-unis ou, encore, la Vertical, fabriquée par la distillerie des liqueurs Chartreuse dans les Alpes...

« Il s'agit surtout de boissons haut de gamme exportées sur le marché américain », constate Séverin Barioz, de la Fédération française des spiritueux. Les exportations de vodkas françaises ont augmenté de 13,5 % en volume durant l'année 2006. C'est la plus forte augmentation des ventes étrangères sur le marché des spiritueux.

Explosion du marché français

En France, deux tendances se dessinent au niveau des stratégies marketing, selon Fabrice Aziza. D'une part, on note l'attaque de marques telles que Poliakoff avec des prix très bas qui visent en priorité les jeunes. De l'autre, « on assiste à la naissance d'un circuit de nuit ultra premium qui vient des Etats-unis et mise sur une consommation show off pour se montrer avec des bouteilles dont les prix peuvent s'élever à 250 euros ». Et, le marché répond à l'appel des publicitaires.

La hausse de la consommation est particulièrement spectaculaire depuis le début des années 2000. Entre 2001 et 2005, son taux de croissance en volume aurait atteint 76,72 %, selon les chiffres fournis par Vinexpo. Entre 2005 et 2010, il devrait continuer à s'élever dans l'Hexagone, à 62,87 %, en dépit d'un taux de croissance de consommation mondiale estimé à 4,37 % pour la même période.

Les derniers chiffres communiqués par la Fédération française des spiritueux font aussi état d'une très forte hausse en 2006 : la consommation française de vodka (toutes marques confondues) aurait augmenté de 16,6 % contre 3,3 % pour le whisky. Pour Séverin Barioz, responsable des affaires intérieures et économiques de la fédération, il faut cependant relativiser l'engouement apparent : « La progression est d'autant plus impressionnante dans le pays, qu'on part d'un secteur très restreint. La vodka ne représente que 4 % de la consommation nationale de spiritueux. Le gros de la consommation reste le fait des anisés et du whisky ».