Culture Republiacaine
Dissertation : Culture Republiacaine. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresiversalisme comme nationalisme. Un choc se produit entre deux nationalismes: un type «universel laïque», et un autre à caractère «communautaire, religieux» (le nationalisme algérien). Dans la guerre d’Algérie, les attitudes se perçoivent plus nettement. Ceux qui tiennent des discours sur l’universalisme républicain (en particulier certains dirigeants de la gauche française) se révèlent n’être que de simples reproducteurs du nationalisme français du XIXe siècle. Au nom de l’universel, ils fabriquent du national...Le malentendu se dissipe définitivement à la fin de la guerre d’Algérie. Les partisans de l’Algérie française, regroupés de l’OAS, se recrutent exclusivement dans les rangs de l’extrême droite, en France.
On assiste à un transfert de la problématique sur le territoire métropolitain. Ce qui existait sur le territoire algérien au temps des colonies se retrouve posé en France, trente ans après. L’extrême force du discours assimilationniste des tenants purs et durs de la République ne vise qu’un objectif : cantoner la religion musulmane dans la sphère privée pour se fondre totalement dans la société française. L'abandon du modèle assimilationiste, jugé trop contraignant et en grande partie l'immigration extra-européenne de masse rend l'intégration quasi impossible. On retrouve la stratégie du différentialisme mise en œuvre en Algérie coloniale qui consistait à créer des espaces délimités (urbains...), puisque la différence était jugée irréductible.
L’immigration maghrébine, et plus particulièrement algérienne, éprouve le sentiment que ce républicanisme, très particulier, a échoué dans l’Algérie coloniale malgré le soutien majoritaire des musulmans pour l'Algérie française. Ce qui a conduit au séparatisme (donc à l’indépendance et au nationalisme) est le constat d’une absence de fonctionnement de la République (absence d’égalité citoyenne : pas de droit de vote) à l’époque coloniale. Cinquante ans après, des partisans déclarés d’un faux modèle de la République procèdent, à nouveau, à coups de sommations assimilationistes. Dès lors, plusieurs réactions sont observables dans les milieux issus de l’immigration algérienne. La première attitude consiste à suspecter a priori toute République inspirée de l’Occident d’amener «l’esclavage» ou la dépersonnalisation. L’idée de la République est alors rejetée. Ce refus débouche sur les ressourcements religieux, sur une attirance des valeurs communautaires. La seconde attitude voit dans la République un système qui a été utilisé par les nationalistes des pays colonisés, pour se dégager du régime colonial (retournement des principes d’égalité contre le colonisateur). Les deux aspects cohabitent. Ils génèrent une perception très contradictoire de la République, qui est actuellement particulièment sensible dans les banlieux françaises. La première vit la prise de naturalisation française comme une «trahison»; la seconde, très largement majoritaire, tente de concilier deux histoires: elle rejette une République "coloniale" assimiliationniste, et veut le respect des principes républicains égalitaires qui acceptent la diversité d’origine (d'où le mythe de la "double-culture")
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