Descartes, Lettre à Elisabeth
Commentaire de texte : Descartes, Lettre à Elisabeth. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Lena Abel • 13 Janvier 2019 • Commentaire de texte • 764 Mots (4 Pages) • 2 072 Vues
EXPLICATION DE TEXTE : Descartes
Mathématicien, physicien et philosophe français né en 1596, René Descartes est considéré comme un des fondateurs de la philosophie moderne.
Dans ce texte, Descartes s'attaque à un problème qui s'articule autour de bonheur et vérité. Il se questionne : vaut-il mieux exagérer la valeur de ce que l’on possède et s’en satisfaire, ou peser objectivement la valeur de ce qu’on a au regard de ce qui nous manque, au risque de l’insatisfaction ? Sa réponse constitue la thèse de cette Lettre à Elisabeth : la connaissance, même si elle peut apporter de la tristesse, est un bien plus grand que la joie car, en effet seul la vérité peut nous apporter des satisfactions véritables et profondes.
L'auteur nous propose alors une réflexion organisée en trois moments. Dans un premier temps, Descartes se pose une alternative, vaut-il mieux être joyeux mais dans l'ignorance et l'illusion ou posséder la connaissance et la lucidité tout en risquant d'être triste ? Il tente ensuite de répondre à cette question en analysant précisément les deux choix. La première proposition serait de préférer la joie mais donc d'accepter que certains se procurent des artifices pour atteindre cette joie, or c'est inacceptable pour l'auteur donc il réfute ce premier choix. Le second choix, qui amènerait à penser que la connaissance nous rend triste, indique aussi que la possession de la vérité peut nous procurer de hautes satisfactions. Le philosophe décide alors de penser qu'il vaut mieux être moins gai et posséder plus de connaissance. Enfin, les conséquences de son affirmation montrent que préférer l'illusion, non seulement ne procure pas de satisfactions véritables et peut même être moralement condamnable.
L'enjeu de ce texte serait de placer la connaissance et la maîtrise de soi comme choix de vie.
Dans ce troisième moment, Descartes défini deux conceptions différentes du bonheur : la gaieté et la satisfaction. Un état de satisfaction vive et durable correspond au contentement. Il précise alors la nature plus profonde de ce contentement : le rire et la gaieté ne sont pas « toujours » un signe de satisfaction intérieure. Le rire n'est que passager et considéré comme médiocre en comparaison des véritables grandes joies, celles qui nous touchent en profondeur, ordinairement mornes et sérieuses. Ainsi, le bonheur étant la vertu, et la vertu consistant dans une chose sérieuse, l’amusement ne saurait procurer le bonheur le plus grand. Voici la nuance donnée par l'auteur entre gaieté et satisfaction.
Enfin, il se demande si : vaut-il mieux être gai « en se repaissant de fausses imaginations » ? Ou vaut-il mieux connaître la vérité ? Le choix de vie de Descartes serait de ne pas s'illusionner, « il n'approuve point qu'on tâche à se tromper ». Pour autant, on peut s'illusionner comme Christophe Colomb s'illusionnait d'avoir trouvé un trajet maritime pour atteindre l'Inde. Mais d'après Freud, l'illusion ne reste pas toujours fausse, bien que des exemples d'illusions s'étant révélées vraies sont difficiles à trouver. Mais en effet, Descartes réfute l’idée d’une recherche volontaire de plaisirs illusoires. La raison donnée serait qu’ils ne touchent que la superficie de l’âme puisque la connaissance de l’illusion conduit à une profonde insatisfaction. Cette superficie de l'âme entend l'aspect extérieur, superficiel, comme la surface de l'âme, associé à la métaphore filée de l'odeur qui révèle le ressentiment causé par le regret.
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