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Devoir philosophie

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reconnaît dans cette image : il imagine qu'autrui le juge et, parce qu'il accepte ce jugement, il éprouve de la honte.

Ce n'est donc pas ce qu'il pense de moi qui permet à autrui de me renvoyer une image de moi-même (je ne saurai jamais de façon certaine ce qu'il pense de moi vraiment), mais son regard. Le regard d'autrui me relie à moi-même : il fait de moi une chose regardée (il me chosifie) et, en me représentant ce qu'autrui voit de moi, je me vois moi-même. Le regard d'autrui porté sur moi me donne une distance par rapport à moi-même qui me permet précisément de prendre conscience de ce que je suis.

Mais Sartre souligne que ce regard est générateur de conflit et de tension. Alors qu'il me faudrait remercier autrui de me permettre de savoir ce que je suis, je vis son regard comme une violence. En imaginant qu'il me voit comme un objet, je pense que son regard nie mon statut de sujet, qu'il m'enferme dans certaines caractéristiques (ne voyant en moi qu'un homme jaloux, alors que je peux être bien autre chose). Bref, parce qu'il nie ma liberté de sujet, le regard d'autrui est vécu comme une aliénation (une perte de ce que je suis vraiment). Pour cela, je peux finir par haïr autrui, c'est à dire par projeter de réaliser un monde où il n'existe pas.

J’épie quelqu’un par le trou d’une serrure. Je suis absorbé par mon activité, je suis une conscience en action, qui domine le corps-objet qui s’affaire de l’autre côté. Survient quelqu’un. Je sens son regard se poser sur moi. J’ai honte. Je suis pris. Voici qu’à présent c’est moi la chose, l’objet regardé, je ne suis plus le maître; j’ai conscience de l’existence d’une autre conscience.

On ne découvre pas autrui en le regardant (auquel cas on le chosifie, et sa conscience ne se manifeste pas) mais en se sentant regardé (chosifié) par lui. Lorsque je regarde autrui, je ne vois pas son regard, je vois ses globes oculaires, qui sont des choses; je ne perçois son regard comme regard actif d’une conscience qu’au moment où je me sens regardé, pris comme une chose, sous ce projecteur, bref au moment où je ne le regarde plus, même si je le vois.

Le regard d’autrui me dépossède de ma totale liberté, en faisant de moi un objet. Il fige ma liberté, parce qu’il me juge. Le sens de mon être n’est plus seulement en moi-

même, mais dans la conscience d’autrui. Il parle en effet de moi comme d’une chose, en disant: «Il est ceci, il est comme cela», alors que je ne suis rien. Mais c’est aussi cela qui permet la connaissance de soi. En effet, sans le regard d’autrui sur moi, je n’aurais pas l’occasion de me prendre moi-même pour objet, en essayant de me voir comme me voit autrui. Je serais un être sans réflexion sur lui-même, une pure spontanéité.

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