Dissertation Cyril Hanouna philosophie
Dissertation : Dissertation Cyril Hanouna philosophie. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Hélia Karimi • 26 Octobre 2021 • Dissertation • 1 641 Mots (7 Pages) • 520 Vues
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JOEL SAGET / AFP
Mégalo
Hanouna te touche, Dieu te guérit : on a lu "Ce que m’ont dit les Français"
Par Louis Nadau Publié le 16/10/2021 à 12:00
Avec ce « livre politique », grande opération de crédibilisation d'un Cyril Hanouna désireux de jouer les faiseurs de roi en 2022, l'animateur star de C8 laisse surtout transparaître la mégalomanie galopante d'un apprenti sorcier.
Cyril Hanouna lui-même n’a pas l’air d’en revenir : « Si on m’avait dit, il y a cinq ans encore, que j’écrirais un livre politique, je crois que j’aurais ri ! », avoue-t-il. À Marianne, c’est plutôt la lecture de Ce que m’ont dit les Français, coécrit avec Christophe Barbier et publié le 6 octobre, qui nous a fait rire. Si la personnalité et les bonnes intentions de « Baba » sont sympathiques à bien des égards, cette grande opération de crédibilisation sur la scène politique laisse surtout transparaître la mégalomanie galopante de l’apprenti sorcier.
Le titre de l’ouvrage est trompeur, puisqu’il ne s’agit pas ici d’une œuvre de médiation entre peuple et élites, mais plutôt d’une entreprise nombriliste de mise en scène de Cyril Hanouna dans un rôle de grand conciliateur de la nation. Quant aux Français, ils se trouvent en fait relégués au rôle de faire-valoir du bouffon thaumaturge, transformés en capital cathodique justifiant les prétentions de « montée en gamme » du patron de Touche Pas à Mon Poste (TPMP). À l’en croire, Cyril Hanouna serait donc la voix des sans voix, l’ambassadeur de ceux qui souffrent, le héraut des oubliés : « Je vais poser aux candidats à l’Élysée les questions que les électeurs et non les experts ou les éditorialistes, veulent leur poser. Je le ferai en direct, sans filtre, sur le plateau. »
Tout se passe comme si personne, dans les médias, n’avait jamais donné la parole aux « électeurs ». « Oui, j’ai été le premier à leur donner la parole, à considérer qu’ils avaient le droit d’exprimer leur point de vue », assure Cyril Hanouna, appuyé sur son bâton de maréchal : ses émissions consacrées aux gilets jaunes. Les pieds sur Terre, Strip-Tease, Le téléphone sonne (pour ne citer que des émissions du service public) … tout cela serait donc du pipi de chat ! Dans un passage dont on ne se lasse pas de savourer l’ironie, Cyril Hanouna va même jusqu’à faire écrire à Christophe Barbier, illustre représentant des « gens sérieux » : « Pendant ce temps béni de l’élitisme, la partie de la France qui n’intéresse pas cette intelligentsia était invitée à regarder la télévision et à ne surtout pas donner son avis sur la société… des gens sérieux s’en chargeaient pour eux. »
Médailles
Pour avoir rendu la parole au peuple, l’animateur de C8 n’hésite donc pas à se décerner quelques médailles. Le soutien à la jeunesse ? C’est lui : « En mai dernier, je pense que TPMP et BTP (Balance ton post, N.D.L.R.) ont été plus utiles pour les jeunes que les coups de communication montés par la cellule de l’Élysée. » La dissolution de Génération identitaire ? Encore lui : « Si les migrants ne sont plus traqués par cette pseudo-milice dans les montagnes, c’est grâce à TPMP. » La lutte contre les violences policières ? Toujours lui : « Contre le poison des bavures, je crois que nous avons été utiles. Aux victimes, pour exprimer leur souffrance. À la police, pour expliquer les contraintes de son métier (…). À la République, surtout, parce qu’il n’y a pas en son sein différents ‘camps’ (…). »
La Terre tournerait donc autour de ses plateaux ? En tout cas, ceux-là semblent abriter le cœur fébrile d’une démocratie au bord de l’infarctus, faute de dialogue. Il écrit par exemple : « BTP et TPMP sont les seules émissions où le téléspectateur peut changer d’avis entre le début et la fin, parce qu’il aura entendu tous les points de vue. (…) Nous brisons l’entre-soi qui permet à chacun d’être toujours d’accord avec ceux qui pensent comme lui. » On se gardera bien de reprocher à l’unificateur en chef, rêvant de « faire à nouveau société », de veiller au respect du pluralisme – « Pour moi, il n’y aura ni ‘petits’, ni ‘gros’ candidats », promet-il à propos de la prochaine présidentielle –, et de vouloir « bâtir des ponts ». Mais est-il vraiment le seul, dans tout le PAF, à travailler dans ce sens ?
Gilets jaunes, taulards, femmes voilées, policiers, étudiants : dans la chanson de geste d’Hanouna, tous sollicitent un peu de son écoute, un morceau de son empathie bienveillante, une minute de son attention. « Le Grand Débat a tout de même marqué les esprits, notamment parce qu’il a consacré la métamorphose de l’émission, et sans doute participé à me faire changer de statut », analyse Hanouna. Baba te touche, Dieu te guérit. C’est rien, ça lui fait plaisir : « Faire avancer les choses : à chaque fois, un petit pas pour moi, mais peut-être un grand bond pour les individus concernés. » Allô la Terre ? Ici l’ego de Cyril Hanouna. Que voulez-vous, il n’a pas choisi d’être un showman, il « sent[t] physiquement quand l’audience baisse, (...) comme si je me vidais de mon sang ».
Retape
Dans le système solaire Hanouna, tout est jugé à l’aune de deux critères : premièrement, la quantité de poussière numérique générée par les comètes du jour sur les réseaux sociaux. Tout en dénonçant « la meute » qui peut s’abattre sur les infortunés héros des polémiques, l’animateur ne cache pas faire un usage intensif des réseaux sociaux. « À 16 heures, je partage sur les réseaux la liste des sujets qu’on prévoit de traiter et je regarde comment ça réagit. (…) J’ai six millions de followers sur Twitter, cela vaut tous les panels et tous les sondages du monde », raconte-t-il. On ne s’étonne donc pas de lire, d’une page à l’autre des affirmations a priori contradictoires, comme « l’affaire Mila, c’est ce que les réseaux construisent de pire », et « Je lance un sondage en ligne et en direct. Résultat clair : 63 % du public estime que Mila a eu tort de s’exprimer. Il y a donc bien un problème. »
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