Explication de texte Deuxième Traité du gouvernement civil, 1690, John Locke
Commentaire de texte : Explication de texte Deuxième Traité du gouvernement civil, 1690, John Locke. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Palo2000 • 27 Novembre 2018 • Commentaire de texte • 2 296 Mots (10 Pages) • 6 184 Vues
Explication de texte
Deuxième Traité du gouvernement civil, 1690, John Locke
John Locke (1632-1704) est un philosophe anglais du XVIIème siècle. Il entreprend d’abord une carrière de médecin avant de découvrir les écrits de Descartes et Hobbes, qui lui font abandonner la médecine pour la philosophie. Le philosophe voyage à de nombreuses reprises avant de s’installer quelque temps en France. Ces premières œuvres, comme Lettres sur le tolérance, Essaie sur l’entendement humain, ou encore Les Deux Traités du gouvernement civil, sont publiées à partir de 1690. La philosophie politique de Locke peut être considérée comme fondatrice de la pensée libérale. De plus, il est considéré comme étant le précurseur de l’empirisme philosophique. En effet, selon lui, l’Homme acquiert sa connaissance par l’expérience. Ces pensées se retrouvent notamment dans son ouvrage le Deuxième traité du gouvernement civil, publié en 1690. Dans cette œuvre, Locke s’interroge sur la légitimité de la propriété privée, et se penche sur l’idée du contrat social, bien avant Rousseau donc. Alors, avant la création d’un État, l’homme se trouve dans ce qu’on appelle un état de nature. Il n’y a, par exemple, aucun système judiciaire ou politique. Dans cet état, l’homme dispose de droits naturels, à savoir la vie, la liberté et la propriété. Ce droit naturel se définit comme étant ce que la nature nous indique comme indispensables à la survie. Le droit naturel veut que l’homme soit propriétaire de biens physiques, mais également de tout ce qui vient de lui, ou mis en avant par lui. Il serait inscrit dans la nature humaine, et donc serait universel.
Le texte étudié est extrait de l’œuvre Deuxième Traité du gouvernement civil. Deux thèmes y sont facilement identifiables, celui du travail, et celui de la propriété. Alors, Locke établit un lien entre ces deux notions pour en conclure que la propriété se définit comme étant un droit naturel qui tire sa légitimité du travail. Plus simplement, le travail est au fondement de la propriété. Ainsi, la problématique que nous pouvons dégager de ce texte est la suivante : Comment et à partir de quel moment l’homme peut-il être légitiment propriétaire de biens anciennement communs sans contraindre la possible propriété de ses pairs ? De la ligne 1 à la ligne 9, c’est-à-dire de « Bien que … » à « … en quantité et en qualité. », nous étudierons la façon dont l’auteur met en avant son argument justifiant la propriété privée, puis nous aborderons l’exemple utilisé par l’auteur, de la ligne 10 à la ligne 15, de « Quiconque s’est nourrit… » à « … rien d’autre ne le pouvait. », et enfin, nous terminerons par l’étude de la thèse de l’auteur, qui conclut cet extrait, des lignes 15 à 17, c’est-à-dire de « Ce travail… » à « son bien propre. ».
Afin d’introduire son argumentation, Locke oppose les hommes à la Terre et aux créatures qu’elle abrite. Si la Terre et ces créatures appartiennent à tous, et sont alors des biens communs, l’homme est quant à lui propriétaire de sa propre personne. Par ailleurs, par l’emploie de « bien que » (ligne 1), il semble être une entité supérieure selon Locke. Plus que la notion de propriété, l’auteur introduit, phrase suivante, la notion de droit, l’homme étant le seul à posséder un droit sur sa propre personne, à partir du moment où il en est propriétaire. Alors, s’il est propriétaire de lui-même, il est propriétaire de ses actions. Son travail lui est propre, ce que Locke accentue avec l’utilisation de l’adverbe « vraiment » (ligne 3). L’auteur met donc en avant le fait que la première propriété de l’Homme est son travail et ce qu’il en fait. Et s’il intègre ce savoir-faire à un bien naturel, alors commun à tous, il individualise ce bien. En effet, par son travail, il l’a fait sortir de son état de nature. Pour Locke, la Nature est une entité à part entière, ce que nous voyons par l’emploi de la majuscule. C’est cette Nature qui assure la collectivité des biens que la compose. Pour Locke, l’intégration du travail à la vie des hommes va alors individualiser le droit de chaque homme sur un bien quelconque. On peut observer une certaine répétition dans ses propos, sans doute à des fins didactiques. Par exemple, nous avons une répétition des idées, avec l’emploi de l’expression « de ce travail », ce qui permet d’insister sur le fait que c’est par le travail que l’homme peut posséder des biens. Dès lors que la notion de travail existe, Locke qualifie l’homme d’ouvrier (« ce travail appartient à l’ouvrier » ligne 8), qui est donc le seul propriétaire de son travail. Ici, la propriété est considérée comme un droit appartenant à la personne. Cette notion de droit s’oppose au « droit commun » ligne 7. Toutefois, cette propriété privée a des limites, car l’ouvrier doit travailler sans pour autant empiéter sur tous les biens communs, comme le souligne l’expression « dès lors » ligne 9, ce qui empêcherait les autres de s’approprier des biens par leur travail, et par conséquent d’en devenir propriétaire. Mais il est aisé d’exclure cette limite car il semble impossible pour un seul homme de tout travailler. Il semblerait donc que la nature assure à tous le fait de bénéficier de biens individuels car chacun peut travailler n’importe quel bien commun et par la suite, de jouir de ce-dernier.
Dans cette deuxième partie, Locke s’interroge sur le point de départ de la propriété privée. En effet, à travers un exemple concret, il expose de nombreux questionnements. Dans un premier temps, nous pouvons établir un lien entre la première phrase de notre partie et la première partie de notre extrait. En effet, au début de son texte, Locke énonce le fait que chaque créature terrestre et la terre elle-même appartiennent aux hommes dans leur ensemble, et par la suite, qu’un homme par son action, devient propriétaire d’un bien naturel. Notre phrase, « Quiconque s’est nourrit des glands ramassés sous un chêne ou des fruits cueillis sur les arbres d’un bois se les est certainement appropriés » n’est qu’une affirmation, par un exemple concret, du propos de Locke. Ici, le travail de l’homme est la cueillette, marquée par l’utilisation du verbe ramasser. Ce travail est effectué dans un but précis, se nourrir. Il y a alors une volonté de travailler, et de récolter ces fruits, qui entraîne nécessairement leur appartenance à celui qui est l’auteur de cette action. La négation suivante « Nul ne saurait nier que… » (ligne 11) permet d’accentuer sur le fait que chaque homme connait ses droits, donc ici son droit naturel qui assure la propriété, et qu’il s’agit d’un droit incontestable. Alors, par cet exemple, Locke met en évidence le fait que la propriété privée est avant tout un droit naturel qui permet la survie de l’individu. Suite à cet exemple, Locke expose son questionnement à l’autre. En effet, il s’introduit dans son texte par l’emploi du pronom personnel « Je » afin de s’adresser directement aux lecteurs. Il pose alors la question la plus importante, celle de savoir à partir de quel moment un bien appartient à quelqu’un. Il ne s’agit plus de savoir par quelle action mais quand. Alors, Locke ne se pose pas la question à lui-même, puisqu’on peut remarquer qu’il n’y a pas de pronom « me » dans la phrase « Je pose donc la question » (ligne 12), mais il interroge ses locuteurs. Il semble déjà connaitre la réponse à son problème. Il nous invite alors à réfléchir sur le sujet. Pour nous guider dans cette réflexion, il nous soumet d’autres questions qui s’apparentent à
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