Faut-il opposer nature et culture ?
Dissertation : Faut-il opposer nature et culture ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar mariemarchetti • 28 Novembre 2019 • Dissertation • 1 740 Mots (7 Pages) • 2 578 Vues
Faut il opposer la nature et la culture ?
INTRO: À priori l'opposition nature culture semble aller de soi, puisque la nature désigne tout ce qui existe indépendamment de l'homme ou plutôt de l'activité humain, tout ce que l'homme n'a pas "touché". Tandis ce que la culture désigne tout ce qui est institué par l'homme, ce par quoi l'homme s'élève au-dessus de la pure animalité. Mais l'on est en droit de se demander ce qu'est réellement la culture ? Convient-il alors d' opposer nature et culture ou la culture n'est-elle pas finalement naturelle ?
1- Qu'est ce que la culture réellement ?
Dans son sens philosophique, le terme "culture" désigne tout ce par quoi l'existence hyalin semble s'élever au-dessus de la pure animalité, ou plutôt s'élever au dessus de la nature. Ce sens premier sens de "culture" renvoie à l'idée qu'il existe une différence entre l'homme et l'animal, ou du moins que l'homme a su dépasser sa part animale. Ainsi le mode de vie de l'Homme serait donc un mode de vie culturel, s'opposant au mode de vie de l'animal qui serait quant à lui naturel. Ainsi on pourrit donc considérer comme fait de culture tout ce qui différencie l'homme et l'animal; à savoir par exemple le travail, la technique, l'organisation sociale, le langage articulé,etc.
En effet le langage articulé serait une disctintion principale entre l'homme, qui serait alors un etre de culture et l'animal un être de nature. Le langage articulé serait donc un fait de culture, c'est une chose que seuls les hommes sont capables d'acquérir comme le suggère Descartes lorsqu'il dit : "La parole (...) ne convient qu'à l'homme seul". Autre fait de culture important : le travail. Si l'homme est un être culturel et non plus un être naturel, c'est parce qu'il est le seul animal à travailler, c'est à dire à transformer la nature. En travaillant l'homme transforma la réalité naturelle en réalité artificielle. Cependant il faut distinguer le travail accompli par l'homme, qui est un travail pensé, réfléchi et effectué souvent à l'aide d'outils, du travail ou plutôt de la transformation de la nature que certains animaux peuvent accomplir. Prenons l'exemple de l'abeille ouvrière: lorsqu'elle réalisé son alvéole de cire, l'abeille ne prémédité pas ses actes, elle répond à un besoin en écoutant son instinct. Contrairement à l'architecte, qui lui pense son projet avant de le réaliser. Ainsi pour le philosophe George Bataille, le travail est "la voie de la conscience par laquelle l'Homme est sorti de l'animalité". Il suggère donc ici qu'en travaillant, donc en transformant la nature ou plutôt en la niant, l'homme transfrome sa propre nature, s'élevant ainsi au dessus de la nature pour une devenir un etre de culture. L'homme se civilise et satisfait des besoins par l'intermediraire de moyens qu'il invente ou produit contrairement à l'animal qui lui se contenterait d'agir selon ses instincts ou de laisser faire la nature.[a]
L'éducation est un autre fait de culture qui semble participer à l'élévation de l'homme au dessus de l'animalité et plus particulièrement au dessus de sa propre animalité. En effet, l'homme se civilise en s'eduquant puisqu'il serait le seul etre capable à s'imposer des interdits, concernant notamment la sexualité ou la mort. Ainsi on retrouve dans toutes les cultures, au sens classique du terme,la prohibition de l'inceste ou le traitement des morts. L'homme serait le seul etre à enterrer ses morts ou du moins à leur accorder un rituel particulier. C'est donc grâce à son éducation, en se civilisant que l'homme montre qu'il est capable de ne pas céder à ses instincts. "L'homme refuse de donner à la satisfaction de ses besoins animaux ce cours libre auquel l'animal n'apporte pas de réserves " d' apres Geroges Bataille, qui suggère ici que l'homme serait le seul etre capable à ne pas suivre ce que lui indique sa nature, c'est à dire ses instincts. D'après cette définition de la culture, il conviendrait alors d'opposer nature et culture.
2- Convient il d'opposer nature et culture ou la culture n'est elle pas naturelle ?
Aux vues de ce qui a été précédemment dit, il conviendrait d'opposer nature et culture. En effet, rappelons que la culture désigne tout ce qui est créé par les hommes ou institués par eux ; tandis que la nature désigne tout ce que les hommes n'ont pas fait ou n'ont pas touché. Ainsi on peut dire que la culture relève de l'innée alors que la nature relève de l'acquis. Cependant l'idée de "nature humaine" renvoie à ce qui serait inné chez l'homme, ce que l'homme possède des sa naissance. Ainsi lorsque Rabelais dit que " rire est le propre de l'homme", il suggère la possibilité de l'existence d'une nature humaine. Ainsi le rire serait donc inné chez l'homme, l'homme n'apprend pas à rire, il naît en sachant rire. Dans la même intention, Descartes nous dit que " le bon sens est la chose du monde la mieux partagée "; une fois encore le bon sens est un attribut acquis de l'homme qui naît avec une conscience, avec du bon sens. Ainsi la possible existence d'une nature humaine remettrait en cause l'opposition nature culture. En effet, s'il s'avérait juste qu'il y ait une nature humaine, l'homme ne serait plus un etre culturel mais un etre naturel. Cependant, rappelons d'ailleurs que les philosophes ne sont pas unanimes sur la question de l'existence de cette "nature humaine". En effet, Erasme nous dit qu' " on ne naît pas homme, on le devient ". L' homme serait donc issu de la nature, en tant qu'espèce, comme tout autre animal il parvient à dépasser son côté animal en se transformant, et en transformant la réalité naturelle en réalité artificielle. L'homme nie sa part animal pour évoluer dans un monde artificiel, le monde de la culture qu'il construit lui même. On peut alors se référer au mythe d'Epiméthée, comme nous le raconte Platon, qui suggère que l'homme, naturellement démuni, a dû inventer la culture pour survivre. Dans ce récit antique, Epiméthée est chargé par Zeus de doter les espèces mortelles de qualités. Cependant, après avoir distribué les qualités aux espèces animales, il ne restait plus aucune qualité à attribuer à l'espèce humaine. L'homme se retrouvait ainsi désarmé et faible face aux autres espèces animales, et donc voué à disparaître. Prométhée décide alors de voler au dieu Héphaïstos et à la déesse Athêna le feu et les arts pour les donner à l'homme, pour qu'il puisse survivre. Platon suggère alors que l'homme n'est pas né en tant qu'être de culture, il a dû inventer cette culture pour survivre face aux autres espèces animales. De plus, les sciences sociales comme l'ethnologie et l'anthropologie ont montré qu'il existait des différences d'ordre culturel entre les hommes. On ne peut pas parler d'un propre de l'homme ou d'une nature humaine lorsqu'il existe tant de différences ethnologiques et anthropoligiques. Si il existait une possible nature humaine, si la culture etait une caractéristique naturelle, les hommes devraient tous avoir le même mode de vie. La culture serait donc un fait humain, une création de l'homme. On pourrait donc dire que l'homme s'est civilisé, c'est à dire qu'il s'est transformé par lui même en dehors de toute détermination biologique ou naturelle. L'homme n'est donc pas amené biologiquement à se civiliser, autrement dit il n'est pas un etre de culture par nature. On pourrait même ajouter que l'homme se civilise en dépassant la nature, en la niant. George Bataille laisse entendre que l'homme réalisé une "double négation" de la nature. Tout d'abord il nie la nature en travaillant et transformant la réalité naturelle en réalité artificielle, puis il nie la nature en s'eduquant, en s'imposant des interdits, refusant donc de céder à ce qui lui indique ses instincts.
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