Guillaume Pinard

e matérielle liée au numérique.

Dès lors, le lien entre son premier projet et le second nous semble moins énigmatique du fait que l’on retrouve ce même rapport au temps. Comme si Guillaume Pinard tend à avoir un pied dans le passé, l’autre dans le présent et le regard balisant le continuum entre ce passé et l’avenir.

Comme il a été justement spécifié lors de la présentation, les nouveaux médias ont dans l’univers de cet artiste « une présence silencieuse ».

Je retiendrai particulièrement, une démarche que je perçois comme paradoxale du travail d’exposition de dessins au fusain, de Guillaume Pinard. Il choisit de reproduire des œuvres dans lesquelles se projette son intérêt. Ce qui par la même parle de lui. Dès lors sa reproduction renvoie un message et des informations quant à l’expéditeur, le créateur c’est-à-dire l’artiste lui-même même. La reproduction d’un élément tant d’habitude à faire cette chose perdurer dans le temps. Elle prolonge sa durée de vie et le message qu’elle projette. Cependant, Guillaume Pinard fait le choix de dessiner au fusain sans fixer sa reproduction. La démarche semble alors être contre-productive, car la reproduction devient hautement éphémère. C’est comme si l’artiste cherchait à envoyer un message, une part de lui tout en y apposant comme par pudeur, une courte durée de vie. Une envie de se dévoiler sans complètement l’affirmer telle une autobiographie éphémère.

En 2000-2001 il passe l’animation, venue d’une envie de voir bouger ses peintures, dit-il. Cette pratique tout en lui ouvrant de grands horizons, l’éloigne tout de même de la peinture vers laquelle il revient.

Il apparait que Guillaume Pinard est un artisque très à l’écoute de son processus de création. Ses réalisations semblent découlées d’expériences ou d’intuitions plus ou moins fortuites. Cela leur confère une aura énigmatique qui donne envie d’élucider le mystère de l’oeuvre. Malgré une production plastique assez variée, son médium de coeur semble être le dessin.