Histoire Sacrement
Mémoire : Histoire Sacrement. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresl serait judicieux, de se demander dans quelles mesures le roi de France apparaît comme un monarque omnipotent au sein du royaume de France.
Afin de donner une réponse, il serait intéressant d'étudier d'abord le mode de désignation du roi de France par la cérémonie du sacre (I) pour ensuite voir que par ce même sacre, le roi apparaît comme un monarque hégémonique au plus haut point. (II)
I/ La désignation du roi de France
Le roi de France est désigné de manière particulière, et cela depuis des siècles (A). Par cette cérémonie du sacre, le pouvoir du roi émane directement de Dieu (B).
A) Une pérennisation du sacre royal
La cérémonie du sacre est une procession qui s'inscrit dans le temps et qui a donc une origine et une symbolique bien particulière.
« Charles V, à la manière de ses prédécesseurs, fut couronné et sacré à Reims ».
À travers cet extrait, l'auteur tente de nous faire réfléchir sur les origines du sacre.
Le sacre est une cérémonie bien particulière qui est assimilée au Baptême de Clovis, puisque l'huile sacrée, la Saint Ampoule, servant à sacrer les rois de France, aurait été utilisée lors du Baptême de Clovis. Ici il est question de Charles V, fils de Jean II le Bon, est le dauphin car il est l'aîné de trois frères : Louis, duc d'Anjou, Jean, duc de Berry et Philippe, duc de Bourgogne. Charles V dit « le Sage » fut roi de France de 1364 à 1380. Il est sacré à la cathédrale de Reims en 1364. Il n'est bien évidemment pas le premier roi à être sacré. En effet, cette cérémonie du sacre se perpétue, tous les empereurs et rois Capétiens et Valois se firent sacrer. Le premier capétien à s'être fait sacrer est Hugues Capet, sacré roi en 987. Ce dernier fait plus tard élire et sacrer son fils, Robert le Pieux, afin que celui-ci puisse lui succéder. Et, pendant plus de trois siècles, le système du sacre-élection fonctionne, du sacre de Robert le Pieux à celui de Louis X. Cette période de trois siècles est appelée le « miracle capétien ». Mais, au début du XIV° siècle, c'est la fin du miracle capétien, car le système implique que chaque roi réussisse, avant sa mort, à faire élire et sacrer son successeur. Alors, la succession de la Couronne de France menace de susciter des guerres féodales pour s'en emparer. Les seules solutions pour établir un mode légitime de désignation du roi vont être les différentes règles modifiant l'accession au trône, comme la règle de primogéniture, la règle de masculinité ou encore la règle de catholicité, qui apparaîtront un peu plus tard.
Durant le XIII° – XIV° siècle, la cérémonie du sacre reste le seul mode de désignation du roi de France, car le roi possède avant tout un pouvoir d'ordre religieux, un pouvoir émanant de Dieu directement.
B) Un monarque de droits divins
Par la cérémonie du sacre, le monarque du royaume de France devient le représentant de Dieu sur terre.
« Le roi est appelé le plus noble, le très-chrétien, le défenseur de la foi et de L’Eglise et il ne reconnaît nul souverain temporel d’être au-dessus de lui »
Avec cet extrait, Jean Golein illustre bien le caractère divin du roi de France.
Par le sacre royal, le roi devient le représentant de Dieu sur terre, on peut donc considérer que c'est un monarque de droits divins, comme si Dieu lui-même lui transmettait ses pouvoirs afin de gouverner le royaume sur terre. En plus d'être un monarque puissant, que ce soit au niveau législatif et surtout judiciaire, le roi de France considère que le Pape lui-même n’est pas aussi puissant que lui. Cette problématique est retrouvée dans la lutte entre le spirituel et le temporel, avec Philippe le Bel ; le roi estimant que nul ne peut s'opposer à sa toute puissance, mais le Pape de l'époque, Boniface VIII, déclare la supériorité du pouvoir spirituel sur le pouvoir temporel, et par ce biais la supériorité du Pape sur les rois. Philippe le Bel va alors s’écarter du pouvoir papal en supprimant les taxes sur les biens de l’Eglise et va bloquer l’envoi d’or et d’argent à Rome c’est l’affaire de 1296. Une autre affaire va survenir en 1301 et va profondément marquer le clivage entre le roi de France et le Pape. Le gallicanisme triomphera, le roi de France ne tient son pouvoir que de Dieu, il est garant des libertés et franchise de l’Eglise tandis-que le Pape n’est que le gardien de l’orthodoxie religieuse. Cette spécificité du roi de France fait de lui un monarque puissant qui doit son pouvoir à Dieu uniquement, un monarque de droits divins. Durant son sacre le roi de France reçoit un anneau symbolisant son union avec le peuple, similaire à l’union de Dieu avec les hommes de plus il reçoit un glaive symbole de défense de la foi chrétienne, qui sert à réunir sous une même religion, comme Dieu réuni ses fidèles. Lors du sacre les objets que reçoit le roi font référence à la toute puissance de Dieu et font du roi de France un monarque de droits divins. Cependant
le sujet de la catholicité du roi de France posera plus tard des problèmes, notamment au XVI° siècle lors des guerres de religion, avec Henri IV seul héritier du trône mais huguenot, mais avec la décision du parlement de Paris, la catholicité va l'emporter puisque ce dernier va se convertir plus tard au catholicisme et pouvoir représenter Dieu à son tour. Le roi de France n’est pas seulement le représentant de Dieu sur terre, un monarque de droits divins, il est un Dieu de manière symbolique parmi les rois puisqu’il a une grande hégémonie par rapport aux monarques étrangers.
II/ L'hégémonie du roi de France
L’oignement, les attributs du roi de France (A) et ses prérogatives supérieurs (B) font de ce dernier un monarque omnipotent.
A) Des symboles et un oignement exclusif
L’oignement du roi de France est exclusif puisqu’il est le seul à recevoir un tel sacrement.
« De la sainte liqueur céleste qui est en la Sainte Ampoule […] celle qui fut apportée du ciel par la main des anges pour oindre les nobles et dignes rois de France, plus noblement et plus saintement que ne le furent jamais les rois »
Avec cet extrait Jean Golein souligne bien le fait que le roi de France est oint d’une liqueur céleste et non d’une vulgaire huile confectionné par un apothicaire ou bien un évêque pour une cérémonie spécifique. L’huile est mélangée à du chrême, qui est l’huile utilisée pour le sacrement des évêques. L’huile pour le sacrement du roi de France est la même qui a baptisé Clovis, apporté par le Saint-Esprit sous la forme d’une colombe qui est censé ne jamais s’altérer avec le temps.
Il y a donc une pérennisation dans l’oignement du roi de France, ce qui fait de lui un monarque puissance puisque son sacrement est exclusif, son sacrement vient de Dieu mais aussi des rois anciens, il rentre dans un espèce de « cercle fermé » de roi oint par la Saint Ampoule, ce qui rend encore plus légitime le pouvoir royal.
La seconde partie de la citation montre bien le caractère supérieur du roi de France par rapport aux rois étrangers, puisque le roi de France est saintement qualifié il est placé au rang de Saint, de Dieu. Tandis-que les monarques étrangers,
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