Histoires des religions

en la vie et culte (au sens de soin rendu à celle-ci). La religion du vivant n’est-ce pas là une tautologie, impératif absolu, loi sainte, loi de salut : sauver le vivant comme l’intact, l’indemne, le sauf (heilig) qui a droit au respect absolu, à la retenue, à la pudeur. »

 La religion est la foi en la vie au-delà de la vie, ce qui permet de manifester son attachement au vivant dans la relation au vivant, ce qui permet de rester en vie.

Il y a 5 types de religions pour 5 phases essentielles de l’humanité selon Lambert dans Naissance des religions :

- Les religions des peuples chasseur-cueilleur Ex : Le chamanisme sibérien.

- Les religions orales agropastorales Ex : religion dogon au Mali

- Les religions polythéistes antiques Ex : religions égyptienne, grecque, romaine.

- Les religions du Salut Ex : celles du Livre

- Les religions liées aux transformations modernes Ex : religions modernes

En 1757, David Hume Histoire naturelle de la religion

Sa thèse est le polythéisme originel et oppose l’intolérance des monothéistes à la tolérance des polythéistes.

Les philosophes des Lumières adoptent cette thèse car elle est en liaison avec l’idée de progrès. Les catholiques s’opposent à la thèse de Hume et au XVIIIème, on affirme que la société serait passé de la sauvagerie (polythéiste) à la barbarie (monothéiste) à la civilisation (philosophique).

Au XIXème, le romantisme récluse l’idée de progrès en avançant que l’humanité primitive avait la connaissance d’une sagesse primordiale qui se serait perdu bien qu’elle se soit en partie transmise et par les religions de l’Inde, de l’Egypte, du MO. Le Christ lui-même aurait été un restaurateur de la sagesse primordiale et durant la deuxième partie du XIXème se développe un engouement pour l’Inde, l’Egypte et l’Orient. On en retrouve une trace dans les années 60-70 avec le New Age.

Mi-XIXème, la conception dominante est celle que vulgarise Benjamin Constant qui divise l’humanité religieuse en 3 âges :

- fétichisme

- polythéisme

- théisme

Auguste Comte, positiviste, radicalise cette pensée (CF ANNEXE).  Loi des 3 états. Science contre religion.

- L’état théologique. L’homme recherche les causes des phénomènes dans les puissances surnaturelles. Il peut être subdivisé : fétichisme (on divinise des êtres vivants, des objets), polythéisme (on divinise des puissances), théisme (1 seule divinité)

- L’état métaphysique, abstrait. Il les recherche dans des notions abstraites. Idée de déterminisme. Production de concept. Ex : expliquer le monde par l’héliocentrisme.

- L’état scientifique, positif. Il établit des processus concrets, on arraisonne la nature. Il aboutit à une sortie de la religion car on ne peut rien en dire au niveau de la raison. L’humanité devient sa propre religion dans la science.

À la même époque, Durkheim est dans la même position qu’Auguste Comte. Il voit la transcendance comme étant la forme transfigurée de la société, de la conscience collective cad l’esprit se manifeste à travers la société. Il parle, lui, de religion civile, d’une religion de l’humanité. Pour lui, la religion permet l’ordre dans la société.

Sur le plan de l’histoire anthropologique, de nouvelles perspectives sont ouvertes par Darwin avec sa théorie de l’évolution des espèces ce qui le conduit à modifier la classification. Il pense que la religion originelle était l’animisme et il théorise une évolution jusqu’au fétichisme puis naturalisme, puis polythéiste puis théiste.

C’est repris par James Frazer avec l’animisme, polythéisme et monothéisme.

Ces classifications sont dépendantes de l’histoire de l’époque > animisme et la colonisation, puis juste comme une religion primitive.

Le bouddhisme > on délaisse l’idée que le monothéisme serait le stade de religion le plus avancée car le bouddhisme est aussi une philosophie. Idée d’un divin impersonnel.

On distingue désormais 3 types de religions :

- Religions des sociétés primitives, essentiellement orales.

- Religions polythéistes

- Religions universalistes

Cette classification permet de correspondre à 3 évènements majeurs : apparition de l’écriture, de l’Etat et de l’universalisme.

Karl Jaspers (début XX°) a suggéré une autre manière de traiter la question. Il parle de période axiale de l’histoire.

1° > entre 800 et 200 avant JC  apparition du zoroastrisme en Orient, les grands prophètes en Israël, science de la démocratie et de la philosophie en Grèce, du bouddhisme en Inde, du confucianisme et taôisme en Chine. Il y voit la naissance spirituelle de l’homme, son épanouissement. Le spirituel acquiert une autonomie qui se dégage des cadres nationaux.

Ou 4 points de départ possibles comme la préhistoire, naissance du langage…

Nous serions dans une phase de tournant axiale.

[ ???]

Evolution lente et floue entre les différentes parties.

Spécifique à la religion :

% science :

- Existence de 2 ordres de réalité dont l’un dépasse les limites de l’homme.

- Une religion a une activité symbolique exprimée par des rites et une forme sociale.

- D’un pt de vue religieux, la réalité supra empirique est sensée être le fondement de la réalité empirique et c’est l’inverse selon la raison.

% philo

- Aspect affectif, émotionnel. L’expérience du sacré est de nature intime même si ces expériences donnent lieu à des rationalisations systématiques CF Pascal « le cœur à ses raisons que le raison ne connait point »

La religion est une organisation collective qui suppose l’existence de la réalité supra empirique qui permet de communiquer et d’agir avec cette réalité par des moyens symboliques (prière, médiation...) en vu d’atteindre les niveaux de maitrise et d’accomplissement dépassant les limites objectives de la nature humaine.

Dès lors, une croyance religieuse est une représentation relative à une réalité supra empirique supposée être