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L'éloquence est elle un don ou le produit d'un apprentissage ,

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Par   •  28 Avril 2022  •  Dissertation  •  1 025 Mots (5 Pages)  •  2 998 Vues

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L’éloquence est elle un don ou le produit d’un apprentissage ?

        L’éloquence, d’après le dictionnaire du Larousse, est désignée comme étant l’art, le talent de bien parler, de persuader et de convaincre par la parole. Ainsi, le texte en notre possession, écrit par Denys d’Halicarnasse au 1er siècle ap J.C. , extrait de La Composition stylistique, désigne l’éloquence comme étant basée, selon l’auteur, sur deux principes : d’une part les idées et leçons tirées de faits, de connaissances, et d’autre part les mots choisis pour mettre en forme un discours.

        Cependant , il s’agit maintenant de déterminer si l’éloquence n’est finalement due qu’à l’inné, à un don ou alors à l’acquis, à des apprentissages.

        Dans un premier temps, nous déterminerons donc si, et en quoi, l’éloquence peut être considérée comme un don, avant d’ensuite argumenter le fait que celle-ci serait le produit d’un apprentissage pour finalement conclure dans une troisième partie.

        De prime abord, si l’on s’appuie sur le texte, l’éloquence serait effectivement un don si l’on prend en considération le fait qu’elle est amplement due a un « amour du beau langage » d’après l ‘auteur, au souhait de parler bien, au souhait de parler beau. De plus, l’auteur interprète cet amour comme une passion, une attirance envers les mots qui viendrait du coeur, voire même qui pourrait peut-être d’après lui aller jusqu’à être du domaine du divin, ainsi parle-t-il d’une « inspiration divine ». De ce fait, une personne ayant eu un attrait naturel évident pour les mots dès son plus jeune âge pourrait parler avec éloquence bien plus aisément que n’importe qui d’autre à la condition d’organiser intelligemment ses paroles.

        Par ailleurs, nous pouvons voir que Denys d’Halicarnasse n’était pas le premier à avoir cet avis sur l’éloquence, notamment grâce à extrait du discours Sur l’échange d’Isocrate, où, des siècles auparavant déjà, il parlait de « ceux à qui la nature a donné des dispositions mois brillantes qu’aux autres ». Ainsi on pouvait en comprendre que certaines personnes pouvaient nativement avoir des capacités évidentes dans ce domaine qu’est l’éloquence.

        D’autre part, dans le livre XI, chapitre 2 des Confessions, Augustin rejoint près de 3 siècles plus tard Denys d’Halicarnasse dans l’idée que l’éloquence pourrait dépendre du divin. En effet, il se tourne vers Dieu en s’adressant à lui dans une prière l’implorant de lui offrir, de lui donner, une éloquence nouvelle. Ainsi il recoure à Dieu par ces mots : « je vous sacrifie ma pensée et ma langue, qu’elles soient vos servantes, et donnez-moi ce que je dois vous offrir ». L’éloquence serait alors dans ce cas une matérialisation de la parole divine et non un apprentissage, pour Augustin.

        Parallèlement, du point de vue de l’auteur, l’éloquence pourrait davantage être un savoir qui s’acquerrait par le biais de multiples apprentissages, ainsi celui de prendre en cause les faits pour ensuite les comprendre et en « tirer la leçon », pour reprendre les mots de Denys D’Halycarnasse. L’éloquence serait également par ailleurs un savoir considérablement nourri par notre culture et par les expériences auxquelles nous avons pu faire face ou voir d’autres personnes y être confrontées. Ainsi une personne ayant davantage de connaissances littéraires, ou historiques par exemple, combinées à des leçons de vie qu’elle aura pu tirer tout au long de son existence, aura plus de matière pour enrichir ses discours afin de convaincre plus facilement les personnes autour de lui voire un auditoire. Par ailleurs, dans l’objectif de composer un beau discours, il semble nécessaire de savoir, et donc de faire l’apprentissage, de l’art de « choisir les vocables purs et authentiques et les mettre en valeur dans une composition », comme le dit l’auteur, plutôt que de prononcer les mots qui nous viennent a l’esprit les uns après les autres sans y mettre les formes et sans réelle logique.

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