L'art et la science sont-ils complémentaires pour représenter la nature ?
Analyse sectorielle : L'art et la science sont-ils complémentaires pour représenter la nature ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar louise.1724 • 20 Mai 2023 • Analyse sectorielle • 650 Mots (3 Pages) • 415 Vues
Philosophie
En quoi peut-on dire que l’art et la science sont complémentaires pour représenter la nature ?
Léonard de Vinci fut non seulement un peintre virtuose, mais il fut aussi un inventeur visionnaire, un architecte et un théoricien de génie. Ce grand artiste se singularise par son esprit bouillonnant et débordant de curiosité. Il développe une méthode quasi-scientifique pour développer des techniques artistiques originales. Sa façon de peindre la nature incarne à merveille l’union entre science et art. Il est intéressant de noter que ces deux mouvements se définissent par une adresse et une habileté, donnés par les connaissances ou par l’inspiration de l’auteur. Ainsi, comment art et nature sont-ils complémentaires dans la représentation de la nature ? Nous verrons en première partie les deux visions apparemment opposées qu’un artiste et qu’un scientifique peuvent avoir d’un même animal. Nous verrons en deuxième partie la méthode développée par Jean de Léry, qui concilie art et science.
Charles Darwin constate que le pistil d’une orchidée sauvage appelée Etoile de Madagascar, est très long. Dans son livre De la fécondation des orchidées par les insectes et des bons résultats, il expose son hypothèse selon laquelle cette particularité serait due à la présence d’une nouvelle sorte de papillon, qui la féconde à l’aide d’une trompe démesurément longue par rapport aux insectes connus. Le texte de Darwin montre que la science permet de dépasser la vision de l’Homme sur la nature : l’auteur parvient à décrire un animal qu’il n’a jamais vu à partir de ses observations. Ainsi, une observation scientifique permet de tirer des conclusions sur un monde encore invisible aux yeux de la société. De la même façon, le texte de Ponge dépasse le regard indifférent que la société porte sur des objets dits « ordinaires ». Il prête au papillon des attitudes humaines, l’imaginant oisif, passant d’une fleur à l’autre pour vérifier le niveau de nectar de chacune. Par l’imagination, il transforme successivement le papillon en lampiste, en flammes, en voilier et en pétales de fleurs. Ainsi, l’art et la science ont une approche semblable de la nature, en tâchant de la transfigurer dans une description qui dépasse la réalité. Ces regards sont différents dans leurs méthodes, mais se rejoignent quant à l’objectif.
Le travail de Jean de Léry est le témoin de ce double regard sur la nature. Dans Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil, il développe la méthode anatomique pour décrire les indigènes, en s’appuyant sur une observation rigoureuse, quasi scientifique. Il insiste sur son habitude à les côtoyer, sur sa connaissance de leurs rites. La qualité littéraire de son œuvre ne s’en fait pas pour autant moindre. Il utilise des figures de style travaillées pour décrire l’altérité, et s’appuie sur des procédés rhétoriques solides dans son projet naturaliste. Son objectif scientifique est basé sur une parfaite maitrise des codes littéraires et artistiques de son temps. La description des populations locales est sublimée par les procédés littéraires, mais garde une valeur naturaliste évidente. L’association de l’art et de la nature est ainsi essentielle. En effet, sans ces agréments, le livre n’aurait peut-être pas eu un tel retentissement en Europe. L’objectif de l’œuvre, de faire découvrir de nouvelles cultures et de déconstruire des préjugés, n’aurait pas été atteint sans la dimension artistique certaine.
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