« L'autorité dans l'éducation, pourquoi, comment ? »

la peur et non sur la compréhension.

Tout l'enjeu est là puisqu'il s'agit de ne pas tomber dans les revers de l'autorité à savoir l'autoritarisme qui est de chercher à dominer l'enfant dont nous nous occupons, de le contraindre physiquement et/ou psychiquement à nos demandes, au lieu de le guider, de le laisser prendre de la distance,.

Alors pour se faire obéir, sans conséquences fâcheuses, pas besoin d'utiliser des rapports de force, de pouvoir mais bien d'autorité. Et tout le problème est là : « Quelle attitude d'autorité est à adopter face aux enfants? »

Prenons la rigidité: le fait d'être rigide, dure, sévère est en quelque sorte une forme d'autorité. Cela permet de placer les limites indispensables et de ne pas les dépasser. De ce fait, l'enfant sait à quoi s'en tenir. Un visage ferme, une posture dure font comprendre à l'enfant la limite à ne pas franchir.

Malheureusement, la rigidité engendre parfois une punition. Et si la punition a recours à la fessée et qu'elle devient une forme d'éducation, elle peut humilier, susciter la rancune et, à froid, engendrer la haine. Car un enfant qui a été soumis par la force voudra un jour se venger.

Cette force physique permet, certes, d'interrompre le comportement inadéquat de l'enfant, pas de le corriger.

Par ailleurs, une attitude trop austère ne permet pas à l'enfant de s'épanouir tant au niveau social que scolaire. Il va de soi que s'il se sent observé pour le moindre de ses gestes, son développement social et intellectuel va stagner puisque la peur de l'adulte l'envahit. Cette peur peut s'aggraver et déclencher chez l'enfant un blocage dans son développement, engendrer, dans le pire des cas, une perte d'estime de soi ou encore le faire sombrer dans la délinquance.

Enfin, cela renferme davantage l'enfant et ce surtout au niveau de la communication. Par le fait d'adopter une attitude rigide, l'éducateur fait figure de toute-puissance, qui a tous les droits et ne fait jamais d'erreur et impose en quelque sorte le principe de : « Je sais tout, tu m'obéis et ne dis rien ». Tout ceci peut créer une annihilation de toute expression de ses humeurs ou de ses états d'âme et provoquer un sentiment de rébellion et d'incompréhension chez l'enfant.

Bon nombre d'éducateurs seront d'accord pour dire que l'éducation des enfants de nos jours est de moins en moins évidente. En effet, il n'y a pas de mode d'emploi à consulter, d'attitude extrême à adopter, ni de règle absolue en matière d’éducation; bien souvent, tout est question d’équilibre et de communication.

C'est pourquoi, l’ingrédient essentiel de l’autorité est la communication : une interdiction pure et simple, sans explication, n’a aucun sens pour l’enfant, elle est donc inutile, voire nuisible. Notre intervention doit avoir un sens pour lui, c'est pour cela qu'il est important d’expliquer clairement, simplement, pourquoi nous interdisons à l'enfant telle ou telle chose et pourquoi son acte est répréhensible.

Et si l'interdiction ne lui suffit pas, n'hésitons pas à lui montrer ce qu'il risque.

Par exemple, s'il continue à jouer avec la porte, faisons-lui voir les dangers de la porte notamment sur les doigts. Car c'est bien souvent, quand il vit l'expérience malheureuse, que l'enfant se rend compte des risques.

La communication est non seulement de rigueur avec l'enfant mais et surtout entre les éducatrices. Il est donc également préférable que nous soyons cohérentes toutes ensemble : n'autorisons pas à l'enfant ce qu'une autre collègue lui interdit, ne commençons pas par dire non pour céder ensuite, ne refusons pas quelque chose un jour pour l'admettre le lendemain, sinon il ne comprendra plus rien!

En conclusion, je dirai qu'il est favorable d'intégrer dans l'éducation de l'enfant la notion d'autorité dans la mesure où celle-ci laisse une grande place à la communication et