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L'idée d'inconscient exclut-elle l'idée de liberté ?

Dissertation : L'idée d'inconscient exclut-elle l'idée de liberté ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  24 Janvier 2021  •  Dissertation  •  768 Mots (4 Pages)  •  2 490 Vues

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III) L’homme peut prendre conscience de son inconscient : il peut accéder à une libération par la connaissance de ses tendances psychiques mais en aucun cas il n’est libre entièrement.

L'idée d'inconscient exclut en effet une partie de ce qu'on appelle liberté, à cause des déterminismes. L'homme possède la conscience, il possède la capacité de dire « je » ; il affirme donc être son propre maître, montre qu'il possède la volonté ; contrairement à l'animal qui est conduit par son instinct, l'homme peut se diriger selon sa volonté. Si dominé qu'il puisse être dans la vie, l'homme est bel et bien maître de sa propre âme. C’est à partir de ce sentiment de domination de soi que certains philosophes ou médecins, comme Freud, se sont attaqués à l'idée d'inconscient. C'est avec cette notion que Freud va chercher à expliquer les troubles psychiques et autres névroses, auxquelles on ne trouve aucune cause physique ; il faut donc dans le cas présent, conclure à des causes psychologiques, auxquelles la conscience du malade ne peut pas toujours avoir accès. Ces troubles, selon Freud, seraient dus à des éléments du psychisme, inconscients et refoulés. Il va à partir de cela, développer sa théorie : l'inconscient serait la cause de certains phénomènes banals et quotidiens tels que les rêves, les lapsus et autres oublis. Toute une partie de notre psychisme, de notre inconscient nous échappe, échappe à notre connaissance, à notre maîtrise ; pour illustrer cette thèse, Freud prend l'exemple des pulsions sexuelles, qui ne pourraient jamais être réellement domptées en nous. Il résume sa théorie en une phrase : « Le Moi n'est pas maître dans sa propre maison ». Et même si Freud n'était pas un philosophe, mais un médecin, on ne peut nier l'impact de ses idées sur la philosophie, qui s'opposent à l'image classique que l'on avait de l'homme jusque-là : l'homme conscient et maître de lui-même. Cette théorie remet donc en cause l'idée de libre arbitre, c\'est-à-dire le pouvoir d'agir à sa guise, de juger et d'agir par soi-même, de sa propre initiative. En rendant problématique cette maîtrise de soi, l'idée d'inconscient demande à ce que l'on s'interroge de nouveau et sur notre conception de la liberté, et sur notre rapport à celle-ci. De deux manières différentes, l'idée d'inconscient se rapporte à celle de la liberté en la rendant problématique. D'une part, elle est l'élément du psychisme qui vient remettre en cause la philosophie et les théories qui identifiaient l'homme par rapport à sa conscience, qui le rendaient maître de lui-même, et qui lui permettaient soi-disant une liberté absolue. D'autre part elle contient l'idée d'un déterminisme : les évènements mentaux ne seraient jamais le fruit du hasard, c'est-à-dire que même les faits les plus insignifiants en apparence comme les lapsus ou les oublis, seraient déterminés par une intention que nous ignorons, et pourraient prendre un sens s'ils étaient analysés par quelqu'un sachant les interpréter. La pensée serait sous l'effet de mécanismes cérébraux encore ignorés. Cette idée d'un déterminisme agissant avec notre psychisme semble contredire la thèse du libre-arbitre premièrement, et par là, l'idée d'une quelconque liberté. La liberté de l'homme serait une illusion, tous nos actes seraient déterminés, nous serions ignorants des causes qui les déterminent. Nous ne pouvons rien y faire, hormis les subir, l'homme serait influencé et dominé : conscient certes de ce qu'il veut, de ses désirs, mais ignorant des causes qui font qu'il souhaite telle ou telle chose, comme le pense Spinoza. L'inconscient humain serait donc sous l'influence de déterminismes, agissant sur les phénomènes psychiques. Être libre dans ce cas reviendrait à connaître ces déterminations pour les contrôler et ne pas avoir à en subir l'influence. Or jusqu'à maintenant, cela est encore impossible. On ne peut contrôler ce qu'on ne peut identifier, définir, connaître, on ne peut donc contrôler l'inconscient. De plus, parler de mécanismes inconscients qui agiraient sur nos actes suggère que la liberté ou encore la spontanéité ne vont pas de soi ; ce qui arrive devait arriver, comme si tout était programmé, prévu. Si l'homme semble déterminé comme on vient de le voir, la liberté n'aurait pas lieu d'être. Ces deux notions, celle de liberté et celle d'inconscient sont ici totalement contradictoires ; dire que l'homme est déterminé revient à dire que l'homme ne décide pas de lui-même, qu'il est contraint par une force encore inconnue et donc non maîtrisable ; il ne se déterminerait pas selon sa propre volonté, en ce sens, dire que l'homme est déterminé revient à dire qu'il n'est pas libre de ses actes, de ses jugements, de ses paroles, bref, qu'il n'est pas libre mais influencé.

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