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L'inquiétude du corps chez Descartes

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Par   •  4 Janvier 2018  •  Dissertation  •  5 203 Mots (21 Pages)  •  891 Vues

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Descartes est un mathématicien, physicien et philosophe français du XVIIe siècle, très connu pour avoir écrit le Discours de la Méthode en 1637 qui contiennent la fameuse citation « Je pense donc je suis » ou « cogito ergo sum » mais également pour ses Méditations Métaphysiques rédigées en 1641. Il y a dans ce dernier ouvrage, 6 Méditations. Nous nous pencherons aujourd’hui sur la Seconde Méditations qui montre bien l’inquiétude du corps chez Descartes tout en illustrant le dualisme cartésien.

Pierre bottero : « le doute est une force. Une vrai belle force. Veille simplement qu’elle te pousse toujours en avant »

Dans L’inquiétude du corps il y a les termes « inquietude » et « corps ». L’inquiétude c’est l’absence de repos, c’est une lutte intérieure, c’est l’appréhension, l’incertitude. Le corps est quant à lui matériel, on peut le considérer du point de vue de son anatomie, de son aspect extérieur mais on peut également le considérer de par son fonctionnement interne. Enfin chez Descartes le corps est la partie matérielle de quelqu’un après sa mort, c’est son cadavre dépourvu d’âme.

Dans sa seconde Méditation Métaphysique, Descartes, après avoir tout révoqué en doute pendant la Première Méditation, introduit le dualisme âme/corps et doute de son âme comme de son corps. On voit apparaitre une réelle inquiétude du corps mais pas que puisque Descartes s’inquiète de tout.

Problématique : Comment l’inquiétude du corps s’illustre-t’elle chez Descartes ?

Plan :

Définition du corps

La nature du corps en puissance et en acte

La figure : le corps machine

La fonction du corps : à quoi sert-il ?

II) L’attachement de l’âme au corps (dualisme)

Le corps et l’âme séparé

Le corps et l’âme en relation

III) Nos sens nous trompent-ils ?

Le corps sensitif

Notre corps nous trompe, l’exemple du sommeil

Le malin génie

I) Définition du corps

Descartes est inquiet lorsqu’il défini son corps, cela s’illustre notamment dans la seconde méditation métaphysique : p. 26 « je crois que le corps, la figure, l’étendue, le mouvement et le lieu ne sont que des fictions de mon esprit. »

Dans ses Méditations Métaphysiques, Descartes doute de tout et notamment du corps, de l’essence du corps, de sa réalité. En effet, en se basant notamment sur ses sens, il découvre qu’il peut douter de ce qu’il voit, sent et touche. C’est pourquoi, il décide de se fier uniquement à sa raison déductive pour tenter définir son corps au-travers de sa nature, sa figure et sa fiction. L’inquiétude de Descartes vis-à-vis du corps et de son corps sera dans ses interrogations tout au long de ces méditations.

1) La nature du corps en puissance et en acte

« Peut-être était-ce ce que je pense maintenant, à savoir que la cire n’était pas ni cette douceur du miel, ni cette agréable odeur des fleurs, ni cette blancheur, ni cette figure, ni ce son, mais seulement un corps qui un peu auparavant me paraissait sous ces formes, et qui maintenant se fait remarquer sous d’autres. »

Quels sont les critères pour définir une bougie de cire ? On pouvait la reconnaître par la douceur du miel qui la compose, l’odeur de fleurs qu’elle dégage, sa couleur blanche, sa forme, le son qu’elle émet mais Descartes montre que ces critères ne sont pas les bons : comme le morceau de cire, le corps est appelé à évoluer, à se transformer, à devenir quelque chose d’autre. On ne peut donc pas juste définir un corps par des critères qui sont amenés à changer. On recherche alors d’autres critères et ainsi Descartes développera de nouveaux principes.

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« Pour ce qui était du corps, je ne doutais nullement de sa nature ; car je pensais la connaître fort distinctement, et, si je l’eusse voulu expliquer suivant les notions que j’en avais, je l’eusse décrite en cette sorte. Par le corps, j’entends tout ce qui peut être terminé par quelque figure ; qui peut être compris en quelque lieu, et remplir un espace en telle sorte que tout autre corps en soit exclu ; qui peut être senti, ou par l’attouchement, ou par la vue, ou par l’ouïe, ou par le goût, ou par l’odorat ; qui peut être mû en plusieurs façons, non par lui-même, mais par quelque chose d’étranger duquel il soit touché et dont il reçoive l’impression. Car d’avoir en soi la puissance de se mouvoir, de sentir et de penser, je ne croyais aucunement que l’on dût attribuer ces avantages à la nature corporelle ; au con- traire, je m’étonnais plutôt de voir que de semblables facultés se rencontraient en certains corps. »

. « Je pensais la connaître », tout le mécanisme du savoir ce fait par la pensée et non pas par l’expérience des sens. Si il n’y a une chose qu’on ne doute pas c’est de la nature de son corps : « qui peut être terminé par quelque figure » Figure géométrique ? On parle ici à la fois de la matière et de la forme. Un corps n’a ainsi pas de forme particulière, il peut être rond, carré, triangulaire, mais on convient que ce n’est pas le cas, une bougie s’apparente à un cylindre, même s’il n’est pas totalement parfait. On reconnaît ainsi que l’on peut voir des figures géométriques dans chaque corps que l’on définit comme tel.  « qui peut être compris en quelque lieu » donc qui a une fin, à l’inverse du gaz par exemple qui se disperse infiniment, le corps est fini, même s’il peut évoluer même si ce n’est pas précisé ici, le morceau de cire rester un corps même en fondant, il reste toujours une masse fini. « remplir un espace en telle sorte que tout autres corps en soit exclu ; » signifie que dans une situation de vide deux corps ne peuvent occuper cet espace : le corps de l’h prend la place de l’eau dans une baignoire, l’eau et le corps ne peuvent

prendre le même espace donc le corps de l’H a un corps. L’air n’est pas dans ce cas, il se glisse partout et prend même la place du vide, donc l’air a un corps. Pourtant nous verrons qu’il ne correspond pas à la définition que donne Descartes d’un corps.

Pour reconnaître un corps : on sait qu’il peut être ressenti grâce aux 5 sens par un autre corps. Peut-il être reconnu autrement ? Pas selon Descartes mais cela implique la présence d’un autre corps car en effet seul un corps peut avoir les 5 sens dont il est question cependant un corps tel que le définit Descartes peut tout à fait être aussi bien inanimé qu’animé. En effet un inanimé est terminé par une figure et est plein de matière, pourtant il ne peut avoir des sens. Cela signifie ainsi que Descartes prend pour postulat que tout ce qu’il peut toucher, sentir, gouter et qui a une forme est un corps. « qui peut être mû en plusieurs façons, non par lui même, mais par quelque chose d’étranger duquel il soit touché et dont il reçoive l’impression ». le corps peut être bougé à son insu : autant l’inanimé que l’animé et c’est même ce qui peut définir un corps : c’est par le mouvement d’un autre corps qu’un corps peut bouger. Exemple d’une pierre : Descartes peut la définir comme un corps puisque son toucher lui confirme que c’est plein de matière. Par ailleurs cette pierre est un corps puisqu’elle a une forme géométrique finie. Enfin, puisque Descartes peut la déplacer alors c’est effectivement un corps. Mais Descartes prend plus souvent l’exemple d’une bougie de cire : elle remplit exactement toutes ces conditions. Enfin, Descartes affirme que la capacité de ce mouvoir soit-même n’est pas propre à un corps. L’air à un corps qui se meut par lui même cependant il n’a pas de forme géométrique : il emplit tout l’espace qu’il existe. On ne peut non plus le distinguer du vide en tant que matière. C’est ainsi que la capacité de se mouvoir ne définit pas un corps en tant que tel.

Transition : On voit ainsi que pour Descartes, le corps répond à 3 principes généraux : une figure qui correspond à sa forme, une matière = elle remplit un vide et occupe cet espace, et qui peut être accepté comme tel par les 5 sens. Il est temps de revenir sur la figure du corps car elle pose problème dans la distinction entre le corps d’un être humain et celui d’une chose.

2) La figure : le corps machine

« Je me considérais, premièrement, comme ayant un visage, des mains, des bras, et toute cette ma- chine composée d’os et de chair, telle qu’elle paraît en un cadavre, laquelle je désignais par le nom de corps. »

Pour en venir au corps humain, Descartes utilise son propre corps qu’il va définir par ce qu’il contient : « Je », ayant un visage, des mains, des bras : une synecdoque. Tout l’enjeu ici c’est de s’intéresser aux éléments qui composent un corps, pour tenter d’en faire une définition constituante. Mais ici, il fait la description ce qui constitue physiquement le corps.

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