La Prospective Territoriale Notion De Base

ensions, et d’offrir in fine un éclairage pertinent sur les impacts de cet attitude sur le territoire.

A cet effet notre problématique est la suivante: « Quelle est l’influence de la prospective sur le territoire ?»

Pour répondre a cette problématique, notre approche consistera à traiter dans un premier axe la notion de prospective, également prospective territoriale, puis dans un second axe nous développerons la démarche de la prospective territoriale.

AXE I : CADRE CONCEPTUEL

A- LA PROSPECTIVE

a) – définitions et postulats de base

Le terme « prospective » vient du latin prospicere, qui signifie « regarder au loin, discerner ». Il a été remis à l’ordre du jour en 1957 par Gaston Berger, insatisfait du terme « prévision » alors en vigueur, à son goût marqué par un sens trop prédictif.

La prospective est une démarche indépendante, dialectique et rigoureuse, menée de manière transdisciplinaire et collective. Elle est destinée à éclairer les questions du présent et de l'avenir, d'une part en les considérant dans leur cadre systémique et complexe et, d'autre part, en les inscrivant dans la temporalité.

L’expression de besoins nouveaux en matière d’aide décisionnelle a été favorisée par le contexte de l’après-guerre, marqué par de grandes incertitudes quant à l’évolution de la société, et par l’accélération du changement dans les domaines technologique, politique, économique, social et culturel. Face à cette situation, les techniques de prévision et de planification auparavant employées ont montré leurs limites, car elles étaient trop ancrées dans l’observation du passé et le prolongement de tendances, ne laissant pas suffisamment de liberté pour imaginer les mutations et les ruptures à venir. Pour remédier aux échecs répétés de la prévision, la nécessité de développer de nouveaux outils, permettant l’anticipation, s’est progressivement avérée indispensable.

Selon la présentation devenue classique présentée par H. de Jouvenel trois postulats de base d’une telle prospective :

 l'avenir est un domaine de liberté : l'avenir n'est pas prédéterminé même si présence d'invariants, il est ouvert à plusieurs futurs possibles cet éventail des futurs possibles, évoluant lui-même au fil du temps.

 l'avenir est un domaine de pouvoir : « Quand il est urgent, c’est déjà trop tard » disait Talleyrand. Donc il faut anticiper plutôt que subir, ainsi les pouvoirs des acteurs sont inégaux et leur croissance font elles mêmes l’objet d’enjeux et de stratégies d’alliances et de conflits.

 l'avenir est un domaine de volonté : « il n'y a de vent favorable que pour celui qui sait où il va » disait Sénèque, Ici intervient le concept de projet, expression d’un vouloir qui, pour être accompli, s’inscrit nécessairement dans la durée, une durée d’autant plus longue que sa mise en œuvre implique une rupture avec l’ordre existant, une mobilisation des moyens dont dispose instantanément.

b) -Différences entre prévision et prospective

Cherchent l'une et l'autre à anticiper les évolutions non pas pour avoir une simple idée du futur, mais pour décider et agir sur le présent, à première vue, ce qui semble les distinguer est l'horizon temporel et naturel :

 la prévision s'intéresserait plutôt au court et moyen terme ;

 la prospective s'intéresserait plutôt au long terme ;

 la prévision implique des projections quantifiées,

 la prospective s’intéresse à des projections plus qualitatives.

La différence est en fait c’est que la prévision s'applique: à des phénomènes de nature récurrente pour lesquels il est possible d'appliquer des modèles construits à partir de l'observation des tendances passées, en supposant une certaine stabilité temporelle dans le comportement des variables en présence s'efforce d'estimer ce qui va probablement arriver dans un futur plus ou moins proche.

Tandis que La prospective, a l'inverse de la prévision : s‘intéresse aux faits générateurs de ruptures, aux mutations, a ce qui n'est pas prévisible en fonction des seules tendances du passe c'est un inventaire du champ des possibles en s‘efforçant de tenir compte de la capacité de réaction, d'adaptation, de changement d'un système devant une situation donnée.

c) - intérêt de la prospective :

La prospective est une dimension diagnostic: cela signifie quelle ne se contente pas d'un simple état des lieux, va plus loin qu'une simple approche classique de type SWOT, mais elle oblige à une compréhension de la dynamique du système, elle est donc une approche systémique qui consiste à prendre en considération des interactions entre phénomènes interdépendances entre le système étudie et son environnement.

La prospective une réflexion stratégique collective : Favorisant une vision commune des enjeux et marges de manœuvre, plus le partage d'information.

Un vecteur pour une meilleure gouvernance dont l’intérêt de cette dimension participative pour des systèmes d'action de plus en plus éclates, ainsi l’intérêt est notamment pour la planification territoriale.

Et en dernier lieu la prospective est une dimension anticipatrice : cela consiste à une démarche intégrant le temps long, passé et a venir, qui s‘ intéresse non seulement aux tendances lourdes mais surtout aux ruptures possibles, aux phénomènes émergents, porteurs d'avenir.

B- LA PROSPECTIVE TERRITORIALE

a) – définitions :

La prospective territoriale: est un outil d’anticipation: anticiper les changements pour mieux s’y préparer, pour mieux les accompagner. Elle cherche des réponses à trois types de questions:

 Que peut-il advenir ?

 Que voulons-nous faire?

 Qu’est ce qui peut être fait et comment le faire?

La prospective territoriale Vise : l’élaboration de visions, de perspectives et d’orientations concernant le devenir d’un territoire et de ses habitants pour éclairer et pour permettre:

 des prises de positions et des options stratégiques,

 et dans les cas les plus complexes, un projet de territoire.

D’après cette définition la prospective territoriale est stratégique, liée a l’action publique, au projet de territoire, ce qui n’exclut pas, dans le cadre d’une même démarche, le recours à la prospective exploratoire.

Elle n’est pas nécessairement globale, elle peut aussi s’attacher à un thème a fort enjeu local, à l’élaboration d’une politique publique territorialisée ou aux conséquences d’un projet d’aménagement ou d’un équipement structurant.

En somme pour la prospective, le territoire doit se mettre en situation de « penser son devenir », c’est à dire qu’il doit se doter d’un ensemble d’outils permettant l’élaboration d’une « vision », d’une représentation de sa situation et de sa position. Dont les acteurs du territoire doivent se donner non seulement les moyens conceptuels et techniques pour cette élaboration (dimension cognitive), mais être capables de faire partager leurs analyses et de construire une « vision partagée ».

b) La place centrale des objectifs et des enjeux de long :

- Enjeux :

La prospective territoriale porte une attention particulière aux différentiels d’évolution entre certains facteurs de mutation (ce qui évolue vite, ce qui a un fort degré d’inertie, temporalités différentielles des phénomènes démographiques, des modes de vie, des écosystèmes, de l’organisation de la ville, des systèmes productifs, des formes d’organisation familiales, des facteurs de mobilité, de certains tropismes culturels…).

La prospective territoriale procède par analyses systémiques et s’intéresse aux interdépendances entre les aspects sociétal, économique, spatial et institutionnel d’un territoire. Ainsi elle s’efforce de comprendre les enjeux en fonction de l’existence d’une multitude d’acteurs engagés dans un jeu relationnel donné.

Elle favorise le débat et le dialogue et cherche à mobiliser l’intelligence collective pour construire les représentations de l’avenir. En plus elle perçoit une réalité, construit un discours collectif c'est-à-dire une représentation cette réalité pour agir sur la transformation de cette réalité au travers des mécanismes de l’action publique.

La prospective territoriale étudie les transformations d’un territoire dans un contexte qui se modifie (le territoire dans le monde), s’intéresse au long terme comme moyen pour mettre en perspective les contraintes du court terme et considère qu’il est possible d’influer sur la transformation de la réalité du territoire (la réalité est un objet de pouvoir, de liberté et d’action).

Enfin tant que le futur ouvre des marges de manœuvre,