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La technique: bénédiction ou malédiction pour l’Homme ?

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Par   •  22 Août 2021  •  Dissertation  •  1 887 Mots (8 Pages)  •  1 044 Vues

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DRAULT Noémie T2

PHILOSOPHIE

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DISSERTATION

La technique: bénédiction ou malédiction pour l’Homme ?

        La technique vient du terme grec techné, qui signifie art. En effet c’est l’art de créer. Elle correspond à l’ensemble des outils, des moyens et des instruments développés grâce à l’intelligence de l’Homme afin de faciliter son travail. Elle permet la libération de l’Homme par domination de la matière.

La technique est souvent assimilée à une bénédiction, c’est-à-dire une faveur divine, car elle permet à l’Homme d’améliorer son confort de vie, mais aussi de trouver des solutions aux problèmes à de plus grandes échelles.

Ainsi, l’Homme va développer la technique grâce à son intelligence, contrairement à l’animal qui n’effectue qu’une tâche unique, guidé par son instinct.

Cependant la technique n’a pas que des aspects positifs. Elle peut être considérée comme une condamnation au malheur, une malédiction. En effet son développement induit l’utilisation excessive des machines, et donc peut rendre les actes de l’Homme mécaniques, le poussant à ne plus réfléchir par lui-même, le rapprochant ainsi du fonctionnement animal.
Si la technique a une part de malédiction, comment peut-on lutter contre celle-ci ?

        Tout d’abord la technique est en grande partie une bénédiction pour l’Homme. C’est ce qui permettrait de le différencier de l’animal. Dans le mythe de Protagoras, Platon met en scène deux personnages de la mythologie grecque : Prométhée et Epiméthée. Le premier est celui qui réfléchit avant d’agir tandis que le second ne réfléchit qu’après. Ainsi Prométhée aurait distribué aux vivants des qualités les rendant parfaitement adaptés à leur milieu. Chaque espèce dispose d’une qualité unique et précise. Cependant il a oublié l’Homme. Prométhée va donc voler aux dieux la connaissance des arts et du feu pour permettre aux hommes de survivre. Ceci va leur permettre de s’adapter à tous les milieux. On remarque alors que les animaux sont passifs, à l’inverse des hommes qui sont actifs, car ils doivent fournir un effort pour s’adapter. Pour survivre, l’Homme doit donc effectuer un travail qu’il va essayer de faciliter grâce à la technique. Ce mythe contribue à donner un caractère divin à la technique.

Dans les parties des animaux, Aristote différencie également l’activité humaine de l’activité animale. Selon lui l’Homme a été doté d’un outil polyvalent : la main, contrairement aux animaux qui ne peuvent exercer qu’une fonction unique et prédéfinie. La main est au service de l’intelligence, et son indétermination lui permet de recevoir toutes les déterminations. Cet outil est l’intermédiaire entre l’Homme et la technique, qui va par conséquent pouvoir s’appliquer à des domaines variés, aussi poussés que l’intelligence humaine le voudra. C’est pour cela que la main peut être perçue comme un don, procurant aux hommes le moyen d’appliquer leur imagination.

La technique se développe donc grâce à l’intelligence de l’Homme, et le distingue de l’animal. Elle lui permet de faciliter son quotidien, afin de le rendre plus agréable et d’atténuer le sentiment de contrainte. Au cours des siècles, elle n’a cessé de s’améliorer, parallèlement aux découvertes scientifiques des hommes, à tel point que de nos jours, elle a un rôle qui va au-delà de la résolution de simples problèmes du quotidien. En effet aujourd’hui il est possible de résoudre des problèmes considérés comme plus graves, et réellement handicapants à l’échelle de toute une vie ou pour des centaines de personnes.

Par exemple le diagnostic génétique préimplantatoire (DGP) est une technique destinée à dépister des anomalies génétiques au niveau de l'embryon avant de le transférer dans l'utérus de la femme. Pour certains couples, cette technique est conseillée afin d'éviter le risque de transmettre une maladie ou une anomalie génétique. Cela peut éviter aux futurs parents d’avoir un enfant malade et de subir  des difficultés au quotidien, une pression sociale, des problèmes économiques… Cela peut aussi éviter à une personne de combattre toute sa vie une maladie dévastatrice et incurable. Cette technique serait donc une réelle bénédiction non seulement pour l’enfant, mais aussi pour la famille et pour l’État, qui s’assure d’avoir une population en meilleure santé et des hôpitaux moins chargés. La technique, qui n’était au début qu’une question de survie, a évolué et est devenue une question de confort.

        Cependant la technique peut devenir une malédiction, notamment par l’usage intensif des machines. Dans Emile ou de l’éducation, Rousseau oppose le naturel, qui sort des mains de Dieu et l’artificiel, qui est le produit des mains de l’Homme. Selon lui du naturel à l’artificiel tout dégénère. Les actions de l’Homme, comme par exemple l’artisanat ou l’art de la guerre, mutilent et bouleversent la Terre. A force de tout transformer, l’Homme se serait lui-même artificialisé. Le problème ici est que l’on ne sait pas si l’Homme a eu le choix d’en arriver là, et s’il faut le blâmer. Peut-être que ces effets négatifs sont le prix à payer pour bénéficier des effets positifs de la technique, ou peut-être que l’Homme n’a su se mettre des limites ou faire les choses de la bonne manière.

De plus les outils techniques ont permis aux hommes de se libérer de la pénibilité du travail, au risque de créer une dépendance qui les rend esclave. Effectivement les hommes, à force d’utiliser des techniques pour tout, ne savent plus rien faire seuls et perdent de leur intelligence, de leurs capacités mentales. Le travail qui permettait une libération, devient asservissant.

Karl Marx, dans les manuscrits de 1844, explique que quand le travail s’industrialise, « le bestial devient l’humain et l’humain devient le bestial ». Du travail artisanal au travail industriel, on est passé de l’outil à la machine. L’outil permettait à l’artisan d’être physiquement relié à son travail, avec une énergie qui provenait de lui même. A l’inverse l’énergie des machines, qui est l’électricité, provient d’une autre source. L’Homme doit alors respecter le rythme que la machine lui impose, comme s’il n’était plus le travailleur mais une sorte d’assistant. Son travail est réduit à une unique fonction.

On remarque qu’avec l’utilisation des machines, l’Homme ne se sert plus de son intelligence et effectue une seule tâche. Il ne se distingue donc plus de l’animal, comme nous l’avions expliqué précédemment.

Ceci est paradoxal car le développement des techniques, étant supposé améliorer la vie des hommes, les aurait finalement rendu bêtes. Cette rupture a réellement eu lieu avec l’invention des machines, qui servent dans tous les domaines. L’Homme ne parvient pas toujours à distinguer l’utile et le futile, et il prend en compte ce qu’il désire au lieu de ce qu’il veut. Ainsi par fainéantise plus que par nécessité, il invente des techniques pour effectuer des tâches minimes, afin de reposer son cerveau le plus possible, sans se rendre compte qu’en agissant de la sorte il s’éloigne dangereusement de sa nature humaine. A plus grande échelle il se sert de techniques réellement puissantes pour réaliser ses « caprices ».

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