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Le Carnaval En Italie Durant La Renaissance Et l'Histoire De Saint Sébastien

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distribuée publiquement ici, particulièrement durant cortège de l'Annonciation. Lorsqu’il (John Evelyn) a vu sa Sainteté, avec tous les cardinaux, les prélats, etc. « in pontificalibus ». Des dots étaient données à 300 filles pauvres toutes vêtues de blanc. Le Pape portait son diadème sur sa tête et était porté sur les épaules d'hommes dans un fauteuil ouvert, bénissant les personnes lorsqu’il passait. La statue du Christ, au Columnia, est considérée comme l’un des chefs-d'œuvre de M. Angelo: innombrables sont les peintures des artistes les plus talentueux et on estime l'orgue une des plus douces de Rome. Le cardinal Bembo est enterré ici. Nous sommes rentrés par Saint Marc, une église majestueuse, avec un splendide dallage et une magnifique œuvre du Pérugin, « les Deux Martyrs ». Contigu à celle-ci, se trouve un noble palais construit par le célèbre Bramante.

Le 26 février, en escaladant la colline, ils sont arrivés au Forum de Trajan, où sa colonne se tient encore intacte, décorée avec de superbes bas-reliefs relatant la guerre Dacique, les images de la partie supérieure apparaissant être de la même proportion de ceux en-dessous (dû au décor en spirale). Elle est montée par 192 marches, éclairée avec 44 ouvertures ou fenêtres, disposées artificiellement ; en hauteur d’un piédestal de 140 pieds.

Elle disposa un temps des cendres de Trajan et de sa statue, où se tient maintenant une statue de Saint Pierre de laiton doré, érigé à la demande du Pape Sixte V. Ils pensent (les gens) que les bas-reliefs sculptés de ce pilier extraordinaire pourrait être le travail d'Apollodorus ; mais ce que l’on remarque c’est la déclivité à la plinthe du piédestal, qui nous montre comment cette ville antique se trouve maintenant enterré dans ses ruines ; ce monument étant premièrement érigé sur une terre naissante. Après le dîner, ils ont pris l'air dans les délicieux jardins du Cardinal Bentivoglio, maintenant récemment décédé. Il a fait construire un palais correct par plusieurs bons maîtres sur une partie des ruines des thermes de Constantin joliment orné de colonnes et de peintures, particulièrement celles de Guido Reni.

Le 27 février au matin, monsieur Henshaw et lui-même ont marché jusqu’aux trophées de Marius érigés en l'honneur de la victoire de celui-ci sur les Cimbres. Ceux-ci ont aujourd’hui été retirés de leurs alcôves et sont placés sur la rampe du Capitole, car leur emplacement antique est maintenant une ruine. En poursuivant leur route, ils sont allés à Sainte Croix de Jérusalem, construite par Constantin sur les ruines du Temple de Vénus et de Cupidon, que lui-même a détruit ; ils racontent que c’est ici qu'il a déposé du bois de la vraie croix du Christ trouvée par sa mère Hélène. Cette église a été construite en l’honneur de ceci mais également en souvenir de sa victoire sur Maxence alors que ce signe saint est apparu. L’extérieur de cet édifice est gothique mais l’intérieur est superbe, en particulier la toiture et une galerie convenablement peinte. Il y a ici une chapelle dédiée à Sainte Hélène, le sol extérieur est fait de terre amenée de Jérusalem. Les murs sont recouverts de belles mosaïques, dans laquelle aucune femme n’a de mal à entrer. En-dessous du grand autel de l’église est enterré Saint Anastase, représenté en marbre lydien, et Benoit VII. Ils montrent à leur requête un nombre de reliques : une fiole de sang de notre Sauveur béni, deux épines de sa couronne, trois morceaux de la vraie croix, un de ses ongles, le doigt incertain de Saint Thomas et un fragment du titre (qui était sur la croix), faisant une partie d’un petit tableau ; certaines pièces d’argent de Judas ; et beaucoup d’autres, si quelqu’un avait la foi pour y croire. A cette vénérable église se joint un monastère, les jardins occupant l’espace d’un ancien amphithéâtre.

De là, ils sont passés derrière les murs au dehors de la Porte de Saint Laurent, jusqu’à l’église dédiée à celui-ci et où ses cendres sont entreposées. Celle-ci fut également construite par le même grand Constantin, célèbre pour le couronnement de Pierre Altissiodorensis, Empereur de Constantinople, par Honorius le Second. Il est dit que le corps de Saint Stéphane, le proto-martyr, fut déposé ici à coté de Saint Sébastien, qui n’avait jamais été touché auparavant, mais Sébastien lui a donné l’endroit de son propre gré. L’église n’a pas moins de sept autels privilégiés et d’excellents tableaux. Sur les murs sont peintes les souffrances de ce martyr et lorsqu’ils la construisirent, les os de différents saints furent transportés dans différentes églises. La façade avant est gothique. A leur retour, ils ont vu une petite ruine d’un aqueduc construit par Quintus Marcius, le préteur ; et en passant à travers cette rue droite incomparable conduisant à Sainte Marie Majeure jusqu’à notre logement, suffisamment fatigués.

Le lendemain ils se sont pris à aller voir les impertinences du Carnaval, lorsque tout le monde est aussi fou à Rome comme à d’autres endroits mais le plus remarquable furent les trois courses des chevaux barbares qui galopaient dans la Strada del Corso sans cavaliers, ayant seulement des éperons placés sur leurs dos, se balançant sur les côtés et suivant leurs mouvements pour les stimuler ; ensuite des juments, ensuite des ânes, des buffles, des hommes nus, vieux et jeunes, des garçons, et une abondance de passe-temps ridicules et oisifs. Une chose est remarquable, ils jouent des comédies sur une scène placée sur une charrette ou plaustrum où la scène est faite de branches de manière rurale, qu’ils conduisent de rue en rue avec un joug ou deux de bœufs d’après l’aspect antique. Les rues grouillent de prostituées, de bouffons et autres attitudes de foule.

Le 1er mars, à l’église Grecque, nous avons vu les cérémonies orientales pratiquées par un évêque, etc., dans cette langue. Ici les infortunés Duc et Duchesse de Bouillon acquirent leurs cendres, ce jour-ci étant le premier jour du Carême.

Etant donné le nombre d’informations collectées dans ces pages du journal d’Evelyn, j’ai choisi de faire une analyse sur le Carnaval à Rome au milieu du XVIIème siècle ainsi que la vie de Saint Sébastien et une brève évolution de sa représentation dans la peinture italienne jusqu’à la fin du XVIème en me basant sur les œuvres apparaissant comme les plus représentatives.

1. Le Carnaval en Italie durant la Renaissance :

Tout d’abord, pour retracer l’histoire et les légendes autour du carnaval durant le Moyen-âge, nous découvrons le couple antinomique Carnaval/Carême qui émerge durant le XIIème siècle, en premier lieu chez un auteur italien du nom de Guido Faba et ensuite dans un texte français du XIIIème siècle qui s’intitule « La bataille de Caresme et de Charnaige ».

Ce récit relate une étrange bataille entre deux seigneurs : Caresme et Charnaige. Après un démêlé qui les oppose à la cour du Roi, chacun mobilise ses troupes pour le combat. Du côté de Caresme on retrouve des poissons, des harengs, des anguilles, des baleines, etc. et du côté de Charnaige il y a les viandes, les plats en sauce, les graisses charbonnées, la chair de porc, les fromages, les entremets, les desserts et beaucoup d’autres. La bataille fait rage jusqu’à ce que Noël personnifié, volant au secours de Charnaige, lui assure la victoire. Caresme, vaincu, est alors exilé du pays pour un an, moins les six semaines et trois jours où il règne. Charnaige, lui, demeure le maître du pays et du temps. La paix est obtenue au prix d’un compromis.

Ces deux personnages sont des contraires. L’opposition alimentaire qui compose la légende n’est pas la seule, leur réputation est inégale malgré le fait qu’ils soient tout deux des seigneurs. Caresme est un fourbe, haï des pauvres gens mais ami des riches et grands propriétaires. Il provoque Charnaige qui lui est aimé de tous, grands et petits car il répand l’abondance et distribue ses richesses.

L’histoire de ce combat évolue jusqu’au XVIème siècle. Au fil du temps, on explore un champ symbolique de plus en plus vaste et de plus en plus complexe. Plus de quarante textes en Europe occidentale reprennent ce thème de l’affrontement au cours des siècles, avec une apogée entre 1450 et 1600. Les rituels carnavalesques mettent également en scène cette opposition dès la fin du XVème siècle jusqu’à aujourd’hui.

Par contre Carnaval, modèle du bon seigneur au XIIIème siècle devient au XVIIème le symbole de la démesure. Le corps, avec ses désirs et ses excès, fait partie du royaume de Carnaval, mais face à lui se dresse la figure triste et menaçante de Carême, représentant la loi et un idéal d’épargne et de mesure. D’ailleurs, après 1500, Carnaval ne sort plus jamais victorieux du combat qui l’oppose à Carême.

Egalement d’autres mythes se forment autour de cette période. Le carnaval marque la dernière lune d’hiver, correspondant au Mardi Gras ou Chandeleur qui est une fête chrétienne officiellement appelée la Présentation du Christ au Temple. Elle commémore la Présentation de l'enfant Jésus au Temple de Jérusalem et la purification de la sainte Vierge. On célèbre à ce moment-là la déshibernation de l’ours. La légende veut que l’ours porte dans son ventre les âmes des morts et du gibier et que lors de son réveil il les libère. Il est accompagné de son fils, mi-homme, mi-ours, homme sauvage.

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