Le Pétrole Un Enjeux Geopolitique

jamais laissé aucune empreinte.

Nous nous demanderons donc s’il sera nécessaire de tous nous déplacer à vélo dans 50 ans, en raison des différentes conséquences provoquées par l’exploitation massive du pétrole.

Pour répondre à cette question, nous analyserons dans un premier temps le pétrole en tant qu’énergie fossile pour mieux cerner sa définition, sa formation, sa composition et son extraction. Ensuite, nous verrons en quoi cette ressource est nécessaire à notre développement, ce qui suit l’extraction pétrolière, comment se déroule le transport du bitume, ainsi que son utilisation au quotidien. Puis nous étudierons les limite à cette énergie qui se raréfie, ses conséquences graves sur notre environnement, ses répercussions géopolitiques et nous nous demanderons si la pénurie de cette ressource nous obligera à abandonner la voiture au profit du vélo.

I. Le pétrole, une énergie fossile.

1) Qu’est-ce que le pétrole ?

Le pétrole, littéralement « huile de pierre », est issu de la décomposition de matières organiques végétales et animales qui vivaient en eaux très profondes il y des millions d’années. Le pétrole se trouve donc à une très grande profondeur dans le sous-sol. Les particules organiques se déposent en même temps qu’une « boue ». Au cours des années, cette boue se trouve recouverte par des couches composées de différents sédiments. La matière organique en décomposition est en quelque sorte coincée dans la roche qui s'est formée au moment de son enfouissement. On parle de roche mère. Le milieu d'accumulation est confiné : lacs, lagunes, deltas ou lagons. Les matières organiques se transforment par la suite en kérogène, car le milieu est peu oxygéné.

Au fur et à mesure du recouvrement de cet ensemble boue-kérogène, la transformation en hydrocarbures commence. Elle débute vers 60°C, ce qui correspond à un enfouissement d'environ 1500 à 2000 mètres. La vitesse de transformation augmente jusqu'à 100°C à (3000m) puis, au-delà de cette limite, diminue lorsque la température augmente. Si l'enfouissement est supérieur à 4000m (soit plus de 150°C), il ne se forme plus que du méthane.

Ces transformations sont donc très lentes et durent plusieurs millions d’années. Le pétrole en formation est moins dense que la roche qui l'entoure, il peut donc migrer vers la surface à condition qu'il ne soit pas arrêté dans sa progression par des roches imperméables, par exemple. Si tel est le cas, le pétrole est alors stoppé dans sa remontée et se concentre pour former des poches. Ces pièges sont à l'origine des réservoirs actuels de pétrole. Cette ressource est ensuite extraite pour être utilisée par l’homme.

2) Quelle est la composition du pétrole ?

Le pétrole est composé de nombreuses molécules composées d’atomes de carbone et d’hydrogène. Ce sont des hydrocarbures. Ces différentes molécules sont caractérisées par le nombre et la structure des atomes de carbone. Il existe quatre grands types d’hydrocarbures :

* Les alcanes : Les alcanes sont les principales molécules organiques présentes dans le carburant nécessaire au fonctionnement des moteurs automobiles. Autrefois, elles étaient appelées paraffines. Elles ne contiennent que des atomes de carbone et d’hydrogène, toutes les liaisons entre les atomes de carbone sont simples et le nombre de carbone varie entre 1 et 20. Ex : le méthane, le butane, l’hexane. Formule brute : CnH2n+2.

* Les alcènes (ou hydrocarbures éthyléniques) : Autrefois, les alcènes étaient appelés oléfines. La chaîne d’atomes de carbones contient une liaison double et le nombre de carbone varie entre 2 et 20. Ex : l’éthylène, le butène, l’isobutène. Formule brute : CnH2n.

* Les diènes (ou alcynes) : Les diènes sont les molécules qui contiennent plus d'une double liaison dans la chaîne aliphatique. Ex : l'acétylène, les butadiènes. Formule brute : Cn H2n-2

* Les chaînes aromatiques sont les molécules dont la chaîne d'atomes de carbone contient au moins un cycle benzénique. Le nombre d’atomes de carbone est au minimum de 6.

Exemples : le benzène, le naphtalène.

Formule brute : C6H5-Y (où Y représente une molécule attachée au cycle benzénique).

3) Comment peut-on extraire cette énergie ?

On ne peut pas dire précisément où le pétrole se situe dans le sous-sol. Pour l'emplacement du forage, les géologues utilisent plusieurs méthodes : la magnétométrie, la gravimétrie et principalement la sismologie. La sismologie est la méthode la plus répandue car elle donne des renseignements très précis. Cette technique consiste à créer un tremblement de terre miniature. Pour cela, les chercheurs font exploser une mine au fond d'un petit puits à vingt ou trente mètres de profondeur. L'explosion provoque des vibrations qui parviennent aux différentes couches rocheuses, puis sont réfléchies vers la surface du sol. Certaines couches les renvoient rapidement et complètement, d'autres les renvoient en partie et plus lentement. Ces différentes vibrations sont recueillies et enregistrées au moyen d'un sismogramme. Les étudiants et les techniciens déterminent si le sous-sol est occupé ou non par une nappe de pétrole.

L'exploration a beaucoup progressé en terme de fiabilité et depuis l'invention de la sismique à trois dimensions. En effet, jusqu'alors les études du sous-sol terrestre étaient basées sur des études sismiques à deux dimensions. Les résultats amenaient à un taux de réussite d'environ 30 à 40%. Maintenant, l'exploration à trois dimensions permet d'atteindre un taux de réussite de 70%. Ces techniques sont au départ identiques à celles à deux dimensions : des ondes issues d'explosions provoquées se propagent dans le sous-sol terrestre et les "échos" de ces ondes sont enregistrés puis analysés pour en déduire la configuration du terrain en profondeur. La sismique à trois dimensions quadrille une surface avec ces émetteurs et récepteurs. Le coût de la sismique 3D est bien plus élevé que la sismique 2D. Cependant, elle est de plus en plus utilisée du fait de la qualité des résultats obtenus.

En 1859, le colonel Drake fore le premier puits de pétrole à Titusville, en Floride.

Le pétrole droit être extrait en creusant des puits. Il faut construire un derrick qui porte une sonde formée de longs morceaux mis bout à bout. Un moteur s'enfonce dans le sol et fait tourner l'ensemble. Au fur et à mesure que la sonde entre dans la terre, on l'allonge en lui apportant de nouveau morceaux. S'il existe une nappe pétrolière, la sonde pourra ainsi l'atteindre.

Avec le pétrole, il peut y avoir une nappe de gaz comprimé. Dans ce cas, le gaz pousse le pétrole qui jaillit quelquefois avec une grande force au-dessus du sol. Mais d'une façon générale, il faut utiliser des pompes pour faire monter le pétrole.

Certains puits sont très profonds. Le record en la matière s'établit à plus de treize mille mètres sous terre. Les forages peuvent être également réalisés en mer.

Du fait de considérations environnementales et économiques, de nouveaux types de forages sont actuellement à l'essai : les forages horizontaux. Le principe repose sur le fait de creuser plusieurs puits à partir du même forage, une légère courbure étant imprimée à la direction du puits lors de son forage. La partie terminale du puits peut se retrouver à l'horizontale. Les deux avantages de cette méthode sont une réduction des nuisances faites sur l'environ-nement et une réduction des coûts. En effet, là où une dizaine de puits séparés étaient nécessaires, impliquant par là-même autant de constructions routières, de réservoirs, de hangars etc ; un seul de ces complexes est requis, tout en exploitant le même volume de nappe de pétrole. Les infrastructures à mettre en place sont donc beaucoup moins nombreuses, limitant d'autant les frais d'exploitation.

Les rendements d'extraction sont toujours faibles. Compte tenu des technologies actuelles, 30 à 35% du volume d'une poche de pétrole est extractible. Ce chiffre peut varier suivant le type de pétrole, néanmoins 35% est un maximum. Cependant, certaines recherches laissent penser qu'il serait possible d'augmenter ces rendements jusqu'à 60% voire 70 %. De ce fait, des rachats de certains gisements considérés aujourd'hui comme épuisés ont eu lieu. Ces gisements deviendraient de nouveau exploitables à condition que les technologies susmentionnées soient confirmées.

II. Une ressource nécessaire à notre développement

1) Que se passe-t-il après l'extraction pétrolière ?

Le pétrole brut ne sert à rien ou presque. Il existe plus de trente procédés de raffinage du pétrole. Le but du raffinage du pétrole est de séparer les différents éléments ou composants du pétrole afin d'obtenir des produits utilisables.