Le Signe Et l'Ordre

re trois, évoque géométriquement un triangle ou en trois dimensions la pyramide, chef d’œuvre des bâtisseurs d’hier. Il est hymne à l’appréhension du monde dans sa complexité : s’oppose à la vision binaire, oblige à envisager tous les possibles avec leur infinité de nuances, si cette nuance apparaît être la voie du progrès humain. Il est dynamique : la trajectoire du bras droit lors du signe ou statique : l’équerre, avec les pieds positionnés à angle droit.

L’équerre, c’est la rectitude morale, que l’on doit avoir pour devenir maçon. C’est la règle immuable à conserver pour progresser en tant qu’être humain dans son parcours maçonnique. C’est le premier temps du signe d’ordre, comme première condition du maçon. Détaillons : la main droite au-dessous de la gorge, les quatre doigts serrés, le pouce écarté formant l'équerre solide et ferme, le bras gauche allongé et tendu, les pieds à l’équerre. La main droite au- dessus de la gorge pour l’apprenti rappel son vœu de silence, à l’intérieur du temple et en dehors : être égorgé plutôt que parler. Elle symbolise pour les orateurs en démarquant le corps et la tête, la nécessité de contenir les passions (le corps) pour un travail optimal de l’esprit.

Le fil à plomb, c’est notre position : debout, le corps droit. C’est le temps final du signe d’ordre (la main droite retirée horizontalement vers l’épaule droite d’abord, puis qui tombe verticalement le long du corps). C’est le lien entre la terre et le ciel, c’est la recherche d’élévation de l’esprit, progresser soi-même pour pouvoir envisager le progrès de la société, pouvoir en être l’un des vecteurs.

Le mouvement du bras, lors du signe, c’est le compas, instrument actif et de précision. Il représente l’esprit en comparaison de l’équerre qui représente le corps. Un des objets du parcours maçonnique est de passer d’une domination du corps sur l’esprit (l’équerre au-dessus du compas pour un apprenti) à un esprit s’affranchissant des contingences humaines profanes (le compas au dessus de l’équerre pour un maître).

Pour conclure, au-delà de tout folklore, le signe et l’ordre sont l’émanation par le corps de ce que doit refléter l’esprit du maçon : la rectitude morale, la recherche d’élévation constante qui doit l’accompagner aussi dans la vie profane pour aider à bâtir la société de demain.

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