Le travail
Commentaire de texte : Le travail. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar lala15 • 11 Février 2020 • Commentaire de texte • 1 911 Mots (8 Pages) • 563 Vues
Philosophie
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Le travail est un sujet intemporel discuté par de nombreux philosophes au cours du temps. Nous pouvons citer Aristote, Hegel, Rousseau, Marx ou encore Friedrich Nietzsche, un homme allemand qui s’est penché sur cette notion. En 1883, pendant la seconde révolution industrielle, il écrit un livre intitulé Aurore. Nous allons en étudier un extrait qui aborde le thème du travail et son sens pour l’être humain. Pour commencer, nous pouvons définir cette notion. Provenant du mot latin ‘tripalium’ désignant un objet de torture, le travail est caractérisé par un grand nombre d’efforts physiques et moraux à fournir. Il constitue l’ensemble des actions entreprises par l’Homme afin de transformer la nature pour l’adapter efficacement à ses besoins. Dans ce texte, Nietzsche donne une vision négative du travail, le faisant passer pour une activité déshumanisante, c’est à dire, qui enlève aux individus ce qui les rend humains (raison, imagination, sensibilité etc). Il défend alors le droit à l’individualité et la valeur humaine. Nous pouvons nous poser les questions suivantes : Le travail est-il bon ou mauvais pour l’Homme ? L’empêche-t-il de s’épanouir ? Pour y répondre, le raisonnement de l’auteur suit trois étapes. Dans un premier temps, de la ligne 1 à 4, pour Nietzsche l’Homme est restreint par le travail et n’est plus un individu. Ensuite, de la ligne 4 à 11, l’auteur évoque les difficultés du travail et ses effets sur la population. Etant déshumanisé, l’Homme ne se rend plus compte de rien et peut être comparé à une machine. Pour finir, de la ligne 11 à 13, le philosophe établit une conclusion. Les hommes sont tous identiques : ils travaillent sans réfléchir. Ainsi, il n’y a plus de problème et une certaine sécurité s’installe dans la société.
Pour commencer, nous pouvons noter la présence de guillemets au début et à la fin du texte. L’auteur semble s’exprimer à haute voix. Il est probablement en train de faire un discours. De plus, nous remarquons qu’il utilise le pronom personnel « je » à la ligne 2. Nous avons donc accès à l’avis de Nietzsche dans cette première partie. Il commence par évoquer les belles paroles dites aux ouvriers concernant le travail avec un vocabulaire mélioratif : « glorification » ligne 1, « bénédiction » et « louanges » ligne 2. La société fait l'éloge du travail qui apparaît survalorisé, idéalisé. Il apporte de la gloire à l'homme (estime, reconnaissance) et des satisfactions. Toutefois, dès la première ligne, nous comprenons que l’auteur juge hypocrite et méprise cette façon de faire, notamment avec l’utilisation de l’ironie « les infatigables discours ». Derrière ces derniers, il perçoit un message caché « arrière pensée » ligne 2. Pour lui, le travail empêche les individus d’être libres de leurs choix, libres de penser, puisqu’ils se ressemblent tous et effectuent les mêmes tâches : « actes impersonnels » ligne 3. Il n’y a plus d’originalité : « peur de tout ce qui est individuel » ligne 4. L’auteur dénonce ici le conformisme c’est à dire la tendance à accepter les manières de penser ou d’agir du plus grand nombre, les normes sociales. En effet, les individus n’ont plus rien qui leur est propre. Ils sont en quelque sorte, dépossédés d’eux mêmes par le travail. Cette situation se nomme l’aliénation. Celle-ci est évoquée par un philosophe, sociologue et économiste allemand, Karl Marx. En 1867, il critique l’industrialisation dans son livre intitulé « Le capital ». En effet, il pense que celle-ci empêche l’homme de se développer. Il ne pense plus et son travail est dicté par les machines. Le travailleur est alors aliéné car il est dépossédé de son humanité. Nous remarquons que le point de vue de Marx est similaire à celui de Nietzsche. Tout les deux ont une mauvaise impression du travail industriel, qui réduit l’Homme à l’état animal. Derrière ce raisonnement se cache également une critique du capitalisme. Né au XIXème siècle, son but principal est la recherche de profit. Sous ce régime est crée le Taylorisme avec l’invention des automobiles et le travail à la chaîne en usine. La logique productiviste de cette société industrielle privilégie la croissance et l'enrichissement matériel. Rien ne favorise l’individualité, comme le dit Nietzsche. Le travail est un moyen de s'opposer à l'individuel.
Cette première partie met ainsi en lumière le côté manipulateur du travail sur les ouvriers. En effet, l’éloge de celui- ci, effectué au début du texte montre par ailleurs une utilité collective et une certaine vulnérabilité chez les individus. Ils oublient que la société privilégie l'uniformité au détriment de l'individuel entraînant de surcroît une absence d’originalité et de réflexion.
La deuxième partie du texte commence avec le mot de liaison « Au fond » ligne 4 qui peut être interprété comme un soupir, une déception de la part de l’auteur face à la situation. Il fait référence à l’actualité de son époque avec « aujourd’hui » ligne 4. Comme évoqué plus haut, c’est la période de la deuxième révolution industrielle française avec de grandes avancées technologiques. Le travail est donc un sujet important à ce moment dans l’histoire car il est au cœur de la croissance économique. Les travailleurs sont concentrés dans les usines pour une production de masse. Ensuite, nous remarquons un changement de pronom personnel entre la première et la deuxième partie. L’auteur utilise la troisième personne du singulier « on » ligne 4, un pronom indéfini qui désigne un être humain non précisé, indéterminé. Cela signifie qu’il ne donne plus seulement son avis personnel mais aussi celui d'autres voix de la population. Ainsi, une présentation péjorative du travail est donnée : « dur labeur du matin au soir » ligne 5. Ce groupe de mots induit un travail fatiguant, douloureux et soutenu. En plus de cela, une comparaison est effectuée ligne 5-6 : « un tel travail constitue la meilleure des polices » ; « tient chacun en bride ». Ce vocabulaire sous entend que le travail est placé au dessus de l’Homme dans une hiérarchie. Il le contrôle et veille au respect des règles. Ainsi, l’Homme n’est pas libre et la notion d’emprisonnement est présente. Il ne peut pas faire ce qu’il veut. Ceci fait échos à la première partie du texte avec la suppression de l’individualité. La seule préoccupation de l'Homme est le travail. L’auteur continue son discours en disant que le travail est mauvais pour l’Homme en tant qu'être pensant: « entraver » ligne 6. Ceci est démontré avec une énumération logique ligne 7 « entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l’indépendance ». Sans moyen de réflexion, l’Homme ne pense plus. Il n’a alors plus d’envie et ne ressent plus le besoin de changements dans sa vie. Ce fait est accentué par la conjonction de coordination exprimant la cause, « car », ligne 7. Placé en début de phrase, ce connecteur logique met en avant les effets néfastes du travail sur les humains. Encore une fois les notions de douleur et de fatigue sont évoquées ligne 8 : « consume une extraordinaire quantité de force nerveuse ». Le travail est épuisant et abrutit les individus « soustrait à la réflexion » ligne 9. L’Homme n’a plus d’imagination « rêverie, méditation » et n’a plus de sentiments « aux soucis, à l’amour, à la haine » ligne 9. De plus, il qualifie l’objectif du travail de « mesquin » ligne 10 ce qui montre un manque de largeur d’esprit. C’est pourquoi l’Homme a des besoins banals « assure des satisfactions faciles et régulières ». L’Homme est bel et bien descendu au rang d’animal. L'énergie dépensée dans le travail ne l'est plus pour penser, réfléchir ou rêver.
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