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Les rêveries du promeneur solitaire - Rousseau

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Par   •  31 Octobre 2016  •  Commentaire de texte  •  2 564 Mots (11 Pages)  •  2 443 Vues

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Jean-Christophe Touchette

Les rêveries du promeneur solitaire

Analyse 8e promenade

Deux concepts à connaître avant de débuter : amour de soi et amour propre.

L’amour de soi est naturel, inné et universel qui stipule que l’homme doit assurer le soin de sa propre personne, car  il en va de sa survie.

L’amour propre constitue la vision de soi dans le regard des autres. Il s’agit d’un état relatif qui survient en société lorsque les hommes rentrent en compétition avec les autres.  l'amour-propre pousse les êtres humains à se comparer, à chercher à être supérieurs aux autres, ce qui engendre des conflits

 « Il ne faut pas confondre l’amour-propre et l’amour de soi-même, deux passions très différentes par leur nature et par leurs effets. L’amour de soi-même est un sentiment naturel qui porte tout animal à veiller à sa propre conservation, et qui, dirigé dans l’homme par la raison et modifié par la pitié, produit l’humanité et la vertu. L’amour-propre n’est qu’un sentiment relatif, factice, et né dans la société, qui porte chaque individu à faire plus de cas de soi que de tout autre, qui inspire aux hommes tous les maux qu’ils se font mutuellement, et qui est la véritable source de l’honneur » - Discours sur l’origine de l’inégalité

Situer le passage :

À partir de cette promenade, Rousseau n’a pas eu le temps de rien mettre au propre. Ainsi, cette promenade est restée à l’état de brouillon.

 Pourrait-on dire que cette promenade représente plus les sentiments de Rousseau à l’état brut puisqu’il n’y a pas retouché par la suite?

Rousseau (écrivain)  explique à Rousseau (lecteur)

Lors de l’écriture de cette promenade, il utilise des concepts (amour-propre et amour de soi) qu’il a développés dans son discours sur l’origine des inégalités.

Dans cette promenade, Rousseau relate ses réflexions personnelles et philosophiques sur l’obtention du bonheur. Il finit par être indifférent face à l’opinion des gens. Il arrête de se battre face au complot en mettant fin à ses pulsions de l’amour-propre.

Il utilise un vocabulaire moins poétique et moins axé sur le rêve. Son but premier est de raconter comment il est parvenu à trouver la paix intérieure. Il énumère son processus réflectif pour arriver à cette fin.

Plan grossier du chapitre : (5 parties)

  1. Rousseau n’est pas heureux parmi les hommes. Le seul temps qu’il connaît un semblant de bonheur est lorsqu’il est seul. Alors qu’il connaît la prospérité, il se fixe sur autrui et sur des éléments matériels à la place de sur lui-même.
  2. Explication du complot. Rousseau explique que son amour-propre a pris le contrôle de sa personne. Il réplique coup sur coup à ses assaillants. Malgré tout, il n’échangerait sa place avec personne, même e plus fortuné des êtres.
  3. Il ressent tout le poids de sa «fausse» solitude
  4.  Il réalise qu’il était assujetti aux pulsions de son amour propre qui le rendait vulnérable face aux attaques.
  5. Pour continuer sa vie heureusement et trouver le bonheur, il réalise qu’il doit redevenir ce que la nature a voulu. Il doit être indifférent et se concentrer sur son amour de soi.

Analyse :

Page 151 :

Phrase 1 : Rousseau est étonné de voir qu’il n’y a pas de relation entre les différentes situations de sa destinée et les sentiments qui  l’occupaient. Destinée : Rousseau croyait en Dieu. Il s’est converti au catholicisme avant de l’abjuré.

Phrase 2 : Durant ses moments de prospérité, il avait plusieurs raisons d’être heureux et de connaître des moments agréables, mais ce ne fût rarement le cas. Intime : rapporte au fait d’être étroitement lié, mais Rousseau s’est toujours senti singulier, seul et unique. Bref, ces moments prospères ne lui laissent aucun souvenir positif, alors que lorsqu’il était dans des situations plus négatives, il éprouvait des sentiments heureux qui dépassaient son malheur.

Phrase 3 : Rousseau est plus heureux lorsqu’il est à l’écoute de soi-même au lieu de se soucier de l’opinion des gens qui ne réfléchissent pas par eux-mêmes.

Réflexion : Pourquoi Rousseau nous fait-il part que lorsqu’il paraissait heureux, il ne l’était pas intérieurement? Serait- ce pour dire à ses «ennemis» que dans le fond, en le forçant à l’exil, ils ne l’avaient pas tant chamboulé au plus profond de son être.

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Phrase 4 : Lorsque Rousseau se sentait heureux, il avait tendance à s’oublier. Explication sur son passé.  Au lieu de se centrer sur lui-même, il se concentrait sur autrui et sur des objets matériels. (Début de l’amour-propre?)

Phrase 5 à 7 : Rousseau devient victime de cette façon de vivre, il n’est plus en paix avec lui-même.

Phrase 8 : Malgré la prospérité, Rousseau n’est bien nul part.

Phrase 9-10-11 : La célébrité l’envahit. Son amour-propre prend le contrôle de son être. Il se compare aux autres et n’envie personne. Malgré cela, il s’interroge sur les conditions pour être heureux et il l’ignore.

Phrases 12-13-14 : Même avec le complot qui a plongé Rousseau dans un état d’exil, il n’échangerait sa vie contre personne.

Réflexion : Il prend vraiment la peine d’expliquer que bien qu’il soit accueilli et fêté partout où qu’il aille, il avait de la difficulté à vivre avec lui-même. Il veut faire comprendre aux accusateurs qu’il n’a rien de ce qu’ils ont pu faire qui ont pu le plonger dans une infortune sans retour.

Il est supérieur à eux. Il n’échangerait sa vie contre rien au monde. Très important qu’il le dise et que le public le comprenne.

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Phrase 15 : Il explique qu’il est le maître de lui-même qu’il n’a pas besoin des autres, car il se suffit. Rumine : il se nourrit de ses idées et de son imagination même s’il en a moins qu’avant.

Phrase 16 : il n’a plus la même capacité de rêver; de s’élancer dans le monde de l’inconscient comme auparavant. Il se sent vieillir.

Phrase 17 : Utilise le« nous». S’adresse autant à lui-même lorsqu’il écrit que lui lors de la lecture. Il vit extrêmement difficilement sa diminution de capacité à rêver. Il dit qu’il la vit plus intensément que les autres.

Phrase 18 : Rousseau dit qu’il n’a jamais chercher à faire des fautes et du mal de manière volontaire. Il est fondamentalement bon.

Phrases 19-20 : Il réalise que sa situation est extrêmement défavorable et horrible. Le plus sensible des êtres : emphase sur sa singularité. Et une chance qu’il est unique et supérieur, car il n’a pas pitié de lui-même. Il est indifférent là où nul autre ne pourrait vivre.

Phrases 21- 22-23-24 : L’indifférence de Rousseau fût gagnée rudement. Il a presque tombé dans la folie où les ténèbres l’envahissaient.

Réflexion : Il se dit le plus sensible de tous les êtres. Il dit que sa situation ne l’émeut point, qu’il l’a vit avec indifférence. Mais alors, pourquoi prendre la peine d’expliquer son parcours, sa progression à lui-même, dans ses rêveries qui lui sont destinés? Si ce n’est qu’il veut qu’on les lise, qu’on le comprend pour que toute la société réalise que malgré tout le malheur dans lequel elle l’a plongé, c’est lui qui a gagné.

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Phrase 25 : pour parvenir à trouver un certain équilibre d’esprit, Rousseau doit se détacher de ses «ennemis» en s’adonnant à ses hobbies : l’herboristerie en autre. Ainsi, l’herboristerie n’est en fait qu’un moyen de dire qu’il se rapproche de  la nature. (**de sa nature*)  Soulève le fait que l’indifférence de Rousseau est un combat quotidien et qu’il y parvient que sommairement.

Phrases 26- 30 : Rousseau se fait attaquer de toute part. Son amour-propre est en péril. Il ne comprend pas pourquoi il est la cible de tant de personnes, lui, qui se sentait digne d’amour et d’estime.

Phrase 31-34 : Il défend son amour-propre.

Réflexion : Il dit qu’il se faisait attaquer par tout le monde sans jamais avoir connu le motif de leurs attaques. Ensuite, il dit qu’il a cherché vainement une personne que le soutiendrait sans succès… Ainsi, on ne faire qu’autrement que se demander, s’il n’avait pas un peu de folie jointe à se complot.

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Phrases 35- 38 : Il comprend qu’il est seul à se défendre; que personne d’autre n’est de son côté.

Phrase 39 : Malgré le complot, il réussit à trouver la tranquillité en apprenant à vivre avec et en cessant de vouloir se défendre et de sauver son amour-propre.

Phrases 40 - 42: porter le joug de la nécessité sans murmurer : Rousseau se rend compte qu’il ne sert plus à rien de vouloir se défendre. Qu’il doit apprendre à vivre avec la présence de ce complot. Il n’a d’autre option que de se concentrer et de se  reposer sur lui-même.

Phrases 43- 45 : 43 : Lorsqu’il se débattait, il s’est aperçu que cela revenait à accepter les critiques que la population avait à son égard. C’est se rabaisser à leur niveau : réaliser que Rousseau avait des choses à se faire pardonner; qu’il était au service de l’opinion publique. Il dit que ce n’est pas parce qu’il y a une foule qui prend position avec un argument que cet argument est nécessairement fondé.

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