Pouvons-Nous Penser Autrui Autrement Qu'à Partir De Nous-Même ?
Rapports de Stage : Pouvons-Nous Penser Autrui Autrement Qu'à Partir De Nous-Même ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresvoir et de comprendre les autres. Certaines parties de notre vécu nous ont profondément marquées et sont entrées dans nos schémas cognitifs, et c’est à partir de cela que nous comprenons, ou ne comprenons pas les autres.
Par exemple, si, dans le passé, nous avons vécu une mauvaise expérience en amour, que nous avons subi une tromperie et que nous en avons beaucoup souffert. Nous n’avons jamais pu pardonner cet acte et ce souvenir terrible nous empêche d’avoir, encore aujourd’hui, une pleine confiance dans une relation amoureuse. Il nous serait, malgré beaucoup d’efforts, probablement impossible de comprendre et surtout de reconnaître que quelqu’un puisse pardonner un tel acte et encore moins qu’elle garde confiance en la personne qui l’a trompée et continue la relation amoureuse.
Néanmoins, il est bien connu que l’être humain a la capacité d’empathie. Celle-ci lui permet de se mettre à la place de l’autre et de percevoir ce qu’il ressent. Elle nous permet de mettre, pour un moment, notre propre identité de côté et de se consacrer à l’autre, d’entrer dans son système de pensée. L’empathie nous permet de concevoir autrui sans partir de nous-même, non pas juste comme une personne différente de nous mais simplement comme une personne avec sa propre personnalité et ses propres ressentis.
Ainsi, nous avons la capacité de comprendre et de deviner la tristesse et le désespoir qu’une personne peut éprouver, si elle nous explique que toute sa famille vivait au Japon, et qu’elle a été tuée dans l’accident nucléaire de Fukushima. Et que depuis, elle se sent comme seule au monde et ne sait pas où chercher du réconfort. Nous n’aurons aucun mal à imaginer la situation de cette personne, même si nous ne l’avons pas nous-même vécue.
Enfin, nous pouvons penser l’autre autrement qu’à partir de notre propre personnalité lorsque nous ne voulons ou ne pouvons pas nous identifier à celui-ci. Lorsque nous devons analyser un comportement, identifier un problème ou aider une personne, il est tout à fait possible que nous puissions le faire sans nous prendre comme point de départ car il n’est pas question d’une comparaison. Nous ne cherchons pas à comprendre en quoi l’autre est différent ou en quoi il est autre, notre but est simplement de comprendre autrui.
Prenons pour exemple les psychologues, qui sont quotidiennement amenés à travailler avec l’autre, à devoir le comprendre pour lui venir en aide. Ils ne cherchent pas à comprendre l’autre à partir d’eux-mêmes mais devront, au contraire, limiter au maximum cette action. Ils doivent se restreindre à la vision de leurs patients s’ils veulent pouvoir les concevoir et déterminer les causes de ses problèmes. Ils ne pourront pas penser l’autre s’ils se basent sur leur propre identité.
En conclusion, nous pouvons dire qu’il est à la fois possible et impossible, en tenant compte d’une situation et d’un contexte donné, de penser autrui sans partir de soi-même.
D’une part, nous avons vu que dans certains cas, il n’est pas possible d’identifier l’autre comme tel et comme étant différent sans partir de notre propre identité. Cette démarche est nécessaire, surtout, lorsqu’il s’agit d’une comparaison, lorsque nous avons besoin de détacher notre identité de notre altérité. Mais aussi lorsque nos expériences influences tellement nos schémas cognitif qu’il nous est presque impossible de concevoir autrui sans nous prendre comme point de départ.
D’autre part, nous avons constaté que nous pouvons nous séparer de notre vision du monde pour comprendre l’autre grâce à la capacité d’empathie, qui nous permet d’envisager l’autre et ses émotions sans pour autant se rattacher à notre propre histoire. Mais également que cette démarche d’abandon de soi est nécessaire
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