Suis-je ce que les autres ont fait de moi ?
Dissertation : Suis-je ce que les autres ont fait de moi ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar uefhiuvbzeuvbeun • 3 Mai 2023 • Dissertation • 2 842 Mots (12 Pages) • 603 Vues
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Sujet : Suis-je ce que les autres ont fait de moi ?
Lors de notre enfance, nos parents nous ont souvent disputé pour des actions que nous avions réalisées. Que ce soit vouloir manger du sopalin ou encore tenter de défenestrer sa sœur, ces actions sont réprimandées par nos parents. Cela permet à l’enfant de pouvoir ensuite s’intégrer dans la société sans se laisser aller à ses désirs profonds. Cependant, si depuis ma naissance ce sont mes parents ou d’autres personnes avec un impact (amis, professeurs, patrons, …) sur moi qui m’indiquent ce qui est morale ou non. Ne serai-je donc pas façonné par eux, mes décisions et mes actions sont-elles restreintes à ce qu’ils ont voulu de moi ? Si cela est vraie, alors toutes mes actions sont déterminées par les autres ce qui d’une part signifierai que je ne suis pas libre et d’autre part que je ne suis responsable d’aucunes de mes actions. Ainsi, notre système judiciaire qui repose sur notre liberté d’agir et donc notre responsabilité en tant qu’individu s’effondrerai. En revanche, si mes actions ne sont pas restreintes à ce que les autres ont voulu de moi, alors je serai capable d’être imperméables aux autres, ceux-ci ne m’influençant pas, n’aurait aucun impact sur moi. Avec ce postulat, il serait facile de dire que je suis alors maître de moi-même et de mes actions et ainsi libre, néanmoins, quelle serait alors mon rapport aux autres, aux consciences autres que moi-même. En effet, serai-je capable d’avoir conscience de moi-même sans la médiation des autres ? Dès lors, dois-je penser que les autres m’ont façonné tel que je suis et admettre que je ne suis pas libre ou bien penser que les autres n’ont pas d’effet sur moi ce qui revient à affirmer ma liberté bien que cela questionne mon rapport aux autres ? Nous allons d’abord étudier en quoi mes actions sont déterminées par ce que les autres ont voulu de moi, puis en quoi je suis maître de moi-même et de mes actions, et enfin, en quoi je choisi ce que je veux être à partir de ce que les autres ont voulu faire de moi.
Tout d’abord, nous pouvons noter que les autres me construisent que ce soit physiquement ou moralement parlant. En effet, notre existence physique et mentale dans ce monde commence à notre naissance qui n’est que la suite de la reproduction de nos parents. Ainsi, notre naissance et donc notre existence en tant qu’individu est déjà déterminé à fortiori par nos parents. De plus, on nous attribue dès lors un nom et un genre qui nous place déjà dans une case préfabriqué où nous devrons rester toute notre vie généralement. D’un autre côté, nous pouvons observer que notre conscience morale a elle aussi été façonnée par les autres. En effet, si l’on admet la deuxième compartimentation freudienne de l’esprit, alors le Surmoi serait alors le trieur de nos désirs profonds vers notre conscience. Cependant, qui façonne ce Surmoi ? S’il me vient un désir de tuer mes parents mais que je ne le réalise pas, c’est bien car mon Surmoi rejette cette idée et cela car ce n’est pas moral. Mais qui fabrique ma conscience morale ? Ce sont les autres. Par exemple, pendant la récréation en école primaire, je décide de frapper un camarade ; ma maitresse arrive et me dispute et me dit de ne plus le refaire, alors je ne le refais plus. Quand, j’étais bébé je voulais boire le produit vaisselle mais mes parents me l’interdisaient, donc je ne le buvais pas. C’est par ces multiples expériences que le Surmoi se construit jusqu’à devenir un parfait trieur pour vivre dans notre société et cela c’est grâce aux autres.
Ensuite, nous pouvons examiner le fait que je les autres m’influencent. En effet, nous pouvons d’abord étudier le regard des autres et son impact sur moi. Déjà nous pouvons arguer de la présence de sentiments tels que la gêne ou la honte qui viennent confirmer que je me soucie de ce que les autres pensent de moi. Par exemple, si nous ne faisons pas de roulade nu dans la cours du lycée c’est par peur de l’avis des autres. En outre, techniquement, le regard des autres restreint mes actions. De même, quand je reçois des critiques des autres, elles peuvent m’influencer et donc me changer. Par exemple, si je dis à une personne qu’elle est bonne en maths, elle aura plus confiance en ses propres capacité et osera peut-être plus de choses. Ainsi, les autres m’influencent et je n’ai donc pas totalement de libre arbitre.
Enfin, nous pouvons observer que je me conforme à la vision que les autres ont de moi. En effet, si l’on définit dans un premier temps l’identité personnelle comme une unicité de l’individu couplée à une invariance au cours du temps de celui-ci, vient alors le problème que je peux tout de même changer. Par exemple, si je me trompe dans quelque chose, j’en tirerais une expérience qui m’évitera de me retromper sur cette même chose. Finalement, l’identité personnelle n’est qu’un moyen pour nous et les autres de nous différencier en nous attribuant des caractéristiques supposée constante. Mais alors, si les autres m’attribuent des caractéristiques depuis ma naissance, par exemple mon nom ou un genre, ne suis-je pas forcé d’y consentir pour me donner une identité personnelle. Si toute ma famille me voit comme un gentil garçon, je devrai ainsi joué le gentil garçon devant eux pour d’une part ne pas ruiner l’image qu’ils ont de moi mais aussi pour me donner un attribut qui me différencie des autres. De plus, si nous nous référons à une analyse très célèbre que fait Jean-Paul Sartre dans l’essai philosophie L’être et le néant : l’analyse du regard. Sartre explique qu’au fond, c’est que dès lors que je porte un jugement sur qui je suis, je fais nécessairement intervenir le jugement que les autres ont de moi. Ainsi, pour appréhender mon identité personnelle je me base sur la vision des autres de moi.
Nous avons donc vu que mes actions sont déterminés par ce que les autres ont voulu de moi. Cependant, si mes actions sont déterminés par les autres, alors je ne suis pas libre ce qui vient poser problème quant à l’efficacité du système judiciaire qui se base sur la responsabilité de chacun de ses actions. De ce fait, je dois forcément être maître de moi-même pour que cela s’annule ce qui contredirai notre hypothèse. Suis-je alors maître de moi-même ?
Ensuite, nous pouvons d’abord constater que je contrôle mon apparence. En effet, nous pouvons d’abord voir que je peux changer de manière de me comporter selon l’environnement où je suis. J’ai en effet plusieurs masques que je vêts selon mon environnement. Si je suis à l’école j’adopterais un masque différent que quand je suis seul ou avec ma famille. Nous avons tous une impression des autres comme ce qu’ils veulent qu’on pense d’eux. C’est l’être et le paraître, nous n’avons qu’une infime compréhension d’une personne comme si nous ne voyions que la surface d’un iceberg que l’on veut qu’on voit. De plus, nous pouvons aussi noter que le langage contribue à affirmer que mon moi est inatteignable par les autres. En effet, le langage est d’abord un outil pour communiquer mais aussi attribuer des étiquettes aux choses qui nous entourent pour rassembler nos visions des choses. Par exemple, quand je vois un oiseau et qu’une autre personne en voit un, nous nous mettons d’accord sur le fait que l’on puisse l’étiqueter comme oiseau or notre idée de « oiseau » est différente. Ainsi, notre nom est aussi une étiquette que les autres nous attribuent mais ne correspond pas véritablement à mon « moi » qui est une idée abstraite. Il en est de même pour la perception que les autres ont de moi puisqu’ils sont restreints par le langage pour me décrire. L’image que les autres ont de moi n’est donc que superficielle et jamais ils ne pourront avoir une idée du vrai moi.
Ainsi, il est impossible de totalement connaître une personne et encore moins de pouvoir la modifier entièrement. Seul le paraître peut être modifier par les autres. En effet, les autres ne peuvent modifier mon moi profond. Quand on prend le concept de Pascal du « moi ». Celui-ci est un support universelle et inchangeable : une substance en outre, auquel on vient ajouter des qualités périssables et individuelles comme la beauté, l’intelligence, … C’est le substrat. En caricaturant, on peut considérer le « moi » comme un tableau blanc sur lequel on viendra écrire différentes choses. Les autres peuvent ainsi effacer et écrire sur mon tableau mais ne peuvent pas modifier sa forme.
Enfin, nous pouvons remarquer que ma conscience est séparée du monde. En effet, en considérant le point de vue de Descartes sur la conscience, le monde (« la chose étendu ») se fonde sur le moi (« la chose pensante »). En effet, dans sa recherche d’une vérité absolue sur laquelle il pourrait fonder tout le reste, il suppose l’existence certaine et absolue de la conscience en se basant sur notre aptitude à penser : « je pense donc je suis ». Pour Descartes, la conscience est prisonnière du malin génie qui trouble notre perception du monde. Pour créer son idéal qui est de redémontrer tout ce qui est soumis au doute en se basant sur cette vérité certaine. Pour accéder à ma conscience, il ne faut pas passer par le monde qui est emplit de doute mais se couper de celui-ci pour décrire la conscience telle en mettant le monde entre parenthèse. Le moi profond est donc bien séparé du monde.
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