Suis-je responsable de mon bonheur ?
Dissertation : Suis-je responsable de mon bonheur ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar mamacoco • 21 Février 2022 • Dissertation • 2 029 Mots (9 Pages) • 1 858 Vues
sujet : Suis-je responsable de mon bonheur ?
Paule Salomon disait : "Le bonheur est de ce monde, il faut et il suffit de le créer." En effet, cette citation prend tout son sens ici car, l'auteur affirme que le bonheur est partout, qu'il est accessible à tout le monde et tout le temps mais il faut se donner la peine, et cela ne tient pas à grand-chose de le créer soi-même ou grâce aux autres.
Depuis l'Antiquité, le bonheur était considéré comme la principale finalité de l'homme. Chaque homme à le droit de mettre en œuvre son bonheur, qui est, un état de satisfaction complète caractérisé par sa stabilité et sa durabilité. La souffrance, le stress et même l'inquiétude en sont donc absents. Il désigne par conséquent une circonstance heureuse. Le bonheur est un état global et est universellement recherché. Conçu comme béatitude, il est défini comme "souverain-bien" auquel tous les hommes s'efforcent d'accéder. L'homme heureux est comblé et vit une forme de plénitude. De plus, la responsabilité est définie comme étant l'obligation qu'a une personne de répondre à ses actes en toutes circonstances et conséquences; c'est-à-dire d'assumer ce que l'on fait, et par ailleurs voire la sanction lorsque le résultat n'est pas celui que l'on aurait espéré, pouvant nous amener à notre malheur. Selon Voltaire, "Le malheur des uns fait le bonheur des autres". Est-ce que cela supposerait que le malheur de quelqu'un a toujours des répercussions directes et qui profitent à d'autres ? Est-ce qu'au final cela dépend des réactions face à chacun, face à ce qui leur échoit ? Ou n'est-ce simplement qu'une question de dépendance par rapport aux facteurs extérieurs ?
Ainsi, pour ce faire, nous envisagerons la question suivante: le bonheur dépend-il seulement de nous? Dans un premier temps, nous montrerons ce qu'est le bonheur, puis par la suite nous verrons que les facteurs extérieurs et intérieurs influent sur celui-ci et pour finir, qu'il est nécessaire d'être libre pour être heureux.
La notion de bonheur implique dans un premier temps de savoir bien la définir.
Le bonheur se distingue du plaisir, considéré le plus souvent, dans certaines traditions philosophiques de manière négative. Platon estime que "le plaisir est tyrannique" s'estompe progressivement avec le temps pour laisser place à un nouveau. Lié au manque, celui-ci demande d'être satisfait. Un désir inassouvi est donc lié au déplaisir mais aussi à la souffrance. Nous ne pouvons donc pas faire dépendre notre bonheur du plaisir et des désirs qui y sont associés. D'un autre côté, Epicure, dans "La lettre de Ménécée, place le plaisir au centre de ses idées. Celui-ci n'en est pas moins lié à l'ataraxie, qui correspond à la tranquillité de l'âme et l'absence de trouble. Le plaisir est donc à ce titre, défini, comme chez Platon mais dans une perspective différente, de manière négative. En effet, tous les plaisirs ne sont pas bons, et il en existe certains qui ne peuvent être assouvis si nous voulons être heureux. D'une manière plus générale, un grand nombre de philosophes estiment que le bonheur est un état durable, tandis que le plaisir correspond à un état éphémère.
Hegel, de son côté, trouve un dénominateur commun aux notions de plaisir et de bonheur : ce dénominateur est celui de la « chance ». En revanche, le propre de la béatitude est, selon lui, de ne laisser aucune place à la chance. Nous comprenons que pour Hegel la béatitude résulte d’un choix, tandis que le bonheur ou le plaisir dépendent très souvent du hasard. Dans le cadre qui vient d’être délimité, nous pouvons apporter un premier élément de réponse à la question qui nous est posée : le bonheur dépend de nous, si nous avons bien compris en quoi consiste la véritable nature de ce bonheur.
Selon Aristote dans "L'Ethique à Nicomaque, "affirme que le bonheur n'est pas un don, et qu'il ne dépend pas du hasard ou même de la chance. Le bonheur serait donc le fruit de notre travail et de notre réflexion. Il est par conséquent en notre pouvoir d'être heureux. De plus, la philosophie antique aura cherché à donner du bonheur une définition en vertu de laquelle celui-ci serait en notre pouvoir et dépendrait de notre volonté. Il est lié à la sagesse, qui elle consiste à élaborer un art de vivre au terme duquel nous construirons notre propre bonheur. Au 18ème siècle, Kant nomme le bonheur comme "jouissance de la vie". Effectivement, chaque homme à une définition différente du bonheur.
Au terme de ce premier moment, il apparaît que le concept de bonheur demeure encore vague. Nous ne pouvons pas en donner une définition universelle. Mais pour évincer l'idée d'une cause première, pouvons nous nous demander si cela dépend de nous d'être heureux ?
Pour que celui-ci soit plus concret, il faudrait se pencher sur certaines circonstances. Ainsi ce qui pourrait constituer une condition primordiale de l'affirmation que le bonheur dépend de nous serait de s'interroger sur la responsabilité de l'homme.
Nous avons montré que la philosophie antique considérait, dans sa globalité, que le bonheur dépendait de nous. Epictète, considère, par exemple, que celui-ci ne s'occupe que de ce qui dépend de lui peut connaître le bonheur. Il dépend de nous d'être heureux, dès lors que nous savons que notre pouvoir d'agir ne peut s'exercer que sur ce qui dépend de nous. Nous sommes donc responsables de notre bonheur pour autant que nous ne cherchons pas à contrer la fatalité ou le destin. De plus, Alain, dans "Propos sur le bonheur" nous dit "Ce qui me paraît évident, c'est qu'il est impossible que l'on soit heureux si l'on ne veut pas l'être; il faut donc vouloir son bonheur et le faire". Ici, il considère le bonheur comme un devoir, et donc advient de nous de le remplir ou non. Il nous invite à vouloir être heureux, c'est un devoir que nous avons envers nous-même mais aussi envers les autres. Car en effet, le fait d'être heureux et de le vouloir est à la fois bon pour moi mais aussi pour les autres. Dans une optique plus contemporaine, l'homme s'étant affranchi de toute transcendance, il est seul face à lui-même. On peut néanmoins se questionner sur les facteurs indépendants de notre volonté, n'influent pas considérablement sur notre bonheur.
Devenu maître de sa propre destinée, libre de choisir ce qui lui convient aussi bien dans la sphère privée que publique, l'homme reste néanmoins soumis aux aléas de l'existence mais aussi aux facteurs extérieurs, comme le régime politique. Spike Milligan dit : "tout ce que je demande, c'est une chance de prouver que l'argent ne fait pas le bonheur". Certes, nous savons pertinemment que l'argent seul ne fait pas le bonheur. Néanmoins, il paraît difficile d'être heureux si l'individu se trouve en situation de précarité. Dans les sociétés actuelles, il est vrai que le bonheur se réduit souvent à une situation : être riche, être en bonne santé. Il s'avère qu'une telle possession de richesses, de confort entraîne une hausse de ce sentiment mais reste momentanée. Les individus sont donc dépendant de ces biens matériaux. Selon Rousseau, "la confusion entre l'être et le paraître condamne à s'aliéner dans les possessions". Ici, il préfigure les critiques de la société de consommation. Effectivement, dans celle-ci, le bonheur promis est souvent illusoire. L'accumulation de ceux-ci, au
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