Thrène À La Mémoire Des Victimes D'Hiroshima
Compte Rendu : Thrène À La Mémoire Des Victimes D'Hiroshima. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresre se termine par un cluster de cinquante deux sons qui ne dure pas moins de trente secondes et constitue le bloc sonore le plus épais de toute la partition.
On ne parle pas de mélodie mais de structures linéaires.
La chromatisation est la substance de son langage musical.
C’est à dire que toutes les 12 notes de la gamme sont utilisées indifféremment.
Dans le cas de Thrènes, étant donné qu’il n’y a que des cordes, il y a beaucoup plus que 12 notes dans la gamme. Lorsqu’on fait un glissendi sur un violon, on parcourt une quantité infinie de notes.
Dans cette œuvre, il évoque et dénonce un des plus grands drames humains du 20ième siècle, le largage par les Américains de la 1ère bombe atomique sur Hiroshima, au Japon, le 6 août 1945. Ce terrible événement fut 140 000 victimes.
La guerre en Europe était terminée mais les Japonais ne voulaient pas se rendre.
Il y eu une deuxième bombe sur Nagasaki, le 9 Août 1945.
A l’origine, cette œuvre s’appelait ''8 minutes 37'', durée de l’attaque sur Hiroshima ; cette musique est un hommage aux victimes.
Un Thrène est un chant de douleur, de lamentations pratiqué par les poètes de la Grèce antique.
Par définition, un thrène est un chant funèbre accompagné de danses, en l’honneur d’un défunt illustre.
Cette œuvre traduit les sentiments de détresse et d’angoisse d’une population qui subit l’horreur d’une attaque atomique.
L’orchestre est utilisé de manière peu traditionnelle, 52 instruments à cordes créent des atmosphères particulières. Les possibilités sonores des cordes sont poussées à l’extrême, procurant des sensations sonores inédites. Il n’y a pas de pulsation rythmique. Il n’y a pas non plus de mélodies mais uniquement des atmosphères, des climats. Le traitement de l’espace sonore semble donc pouvoir être défini par une dialectique du continu et du discontinu, du simultané et du successif (...)
Il y a dans l’œuvre de Penderetski, comme dans beaucoup d’autres œuvres symphoniques de compositeurs polonais contemporains (Serocki ou Gorecki), une sorte d’évidence plastique de l’énoncé musical qui fait que les formes se spatialisent concrètement devant nous.
On peut mettre cette œuvre en relation avec d'autres arts, tel que Guernica de Picasso, des affiches, des monuments aux morts ou des sculptures qui dénoncent aussi les massacres générés par la guerre.
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