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Un Peuples Sans Memoire

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de repères et de références. Voilà pourquoi nous avons décidé, par devoir de mémoire, de reproduire durant une période, quelques pages choisies de nos livres pour permettre à un grand nombre de Congolais d’accéder aux origines, aux véritables causes non avouées de l’agression et de l’occupation de notre pays. Les faits et les propos que nous relatons dans ces livres sont tous véridiques. Les autorités des pays que nous citons ont toutes reçus un exemplaire de ces livres dès leur parution respective. Beaucoup de faits révélés sont aujourd’hui confirmés par l’histoire. Lisez donc ces pages choisies, par devoir de mémoire !

Honoré NGBANDA NZAMBO KO ATUMBA

Président national de l’APARECO

Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir ! 1

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Ces morts que personne ne pleure

«Crimes organisés en Afrique centrale. Révélations sur les réseaux rwandais et occidentaux » 2004 1er extrait : pages choisies

- pages 171 à 182-

Je ne voudrais pas clore ce chapitre sans évoquer les conséquences du «job» que Kagamé est allé faire lui-même au Zaïre, comme il l’avait promis solennellement à l’ambassadeur Aldo Ajello. Il s’agit de la poursuite des deux millions et demi de réfugiés hutu qui ont fui au Zaïre et parmi lesquels on comptait des militaires des ex-FAR et des miliciens « Interhamwes » présumés tous génocidaires, et que Kagamé tenait à punir personnellement. Lorsque la guerre d’invasion fut déclenchée, l’avancée des troupes de la coalition fut confrontée au sérieux problème de la présence massive des réfugiés civils innocents qui se trouvaient dans les centres des réfugiés de Shake et de Mugunga. Il est vrai, comme je l’ai dit plus haut, que des éléments des ex-FAR et ceux des milices « Interhamwes » avaient investi ces camps et pris les réfugiés civils rwandais en otages pour se protéger des poursuites judiciaires et pour y organiser des attaques contre le pouvoir tutsi qui venait de les chasser du Rwanda. A l’instigation de la France, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté, le 15 novembre 1996, la résolution 1080 qui décidait l’envoi dans le Kivu (Est du Zaïre) d’une force internationale. Mais ce qui risquait de compromettre sérieusement le plan des Américains contre Mobutu, c’est la disposition de cette résolution qui mettait la force internationale sous le mandat du chapitre 7, autrement dit, qui autoriserait cette force internationale à faire usage de ses armes pour l’accomplissement de sa mission. Donc à se battre en cas de nécessité. Cette force multinationale avait pour objectifs, selon les résultats des travaux techniques de l’étatmajor qui s’était réuni à Stuttgart, de prendre le contrôle militaire des aéroports de Goma et de Bukavu en vue de les sécuriser pour faciliter l’acheminement des vivres pour les réfugiés rwandais et les déplacés zaïrois. Pour assurer la sécurité de l’opération dont l’ampleur était connue, l’ONU chargea cette même force internationale de créer un tampon, une sorte de « zone neutre » à la frontière entre le Rwanda et le Zaïre.

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La France était parmi les quatorze pays membres de cette force internationale. Les bases militaires de Libreville et de Bangui étaient mises à contribution pour la réalisation rapide de cette. Mais c’était sans compter avec les experts de Pentagone sur le terrain des opérations à Goma. Ils alertèrent Washington des conséquences catastrophiques de cette décision sur le déroulement du programme d’action initial. L’attaché militaire à l’ambassade des Etats-Unis au Maroc fut dépêché sur les lieux pour l’appréciation de cette situation. L’ambassadeur Dan Simpson fut consulté aussi. La sentence tomba très vite : la France voudrait profiter de cette circonstance liée aux réfugiés pour sauver Mobutu ; le déploiement des forces d’interposition, pour lesquelles la France s’était déjà engagée, allait retarder l’opération de plusieurs mois et compromettre ses chances de réussite. Pendant ce temps, Mobutu, qui était cloué au lit en suisse après son opération de la prostate risquait de se rétablir et de venir remonter le moral de ses troupes. Ainsi, les Etats-Unis qui avaient pourtant voté la résolution et pris part aux travaux préparatoires de Stuttgart avec la France, le Canada, l’Espagne et l’Angleterre, ordonnèrent, sur recommandation pressante de Kagamé et de Museveni, le blocage de l’exécution de cette résolution sur le terrain au Kivu. Pour éviter un débarquement surprise des troupes françaises à partir de leurs bases africaines dans la région, parce qu’elles en avaient maintenant le feu vert, Kagamé donna l’ordre à Kabila, avec l’autorisation de Washington, de fermer les aéroports de Goma et de Bukavu avec des fûts d’essence et des blocs de pierres. Dans son intervention dans le documentaire de Canal plus « L’Afrique en morceaux », l’ambassadeur américain Dan Simpson n’en fait plus un secret : « Nous savions que la décision d’envoyer les forces d’interposition à Goma était une tentative des français pour sauver Mobutu. Nous ne pouvions pas accepter cela. Pour nous, Mobutu devait partir. C’est tout ! »53 Voilà qui est bien dit. Pour les Etats-Unis, la vie des pauvres nègres africains n’a aucune importance, seuls leurs intérêts stratégiques comptent. Une leçon pour l’histoire ! Dès que la décision américaine de poursuivre coûte que coûte l’offensive fut prise, la grande machine de propagande de CNN se mit en marche pour préparer l’opinion. Entre-temps, Kagamé reçut l’autorisation de lancer l’attaque sur les deux camps de réfugiés de Sake et de Mugunga. « Mais prenez soin de faire le moins de morts possibles parmi les civils réfugiés », ont balbutié les experts américains, comme pour se donner bonne conscience. L’intention était là, n’estce pas ? Mais, comment des obus et des bombes peuvent-ils faire la différence entre civils et militaires ?

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Le film réel des opérations ? C’est Colette Braeckman qui le relate : « La tactique des assaillants (NDLR : coalition rwando-burundoougandaise) est plus sophistiquée qu’il n y paraît dans un premier temps : on comprendra plus tard que la stratégie varie selon la composition des camps. Le premier objectif des forces rebelles est de réussir là où la communauté internationale a échoué : briser l’emprise qu’exercent sur les populations civiles les cadres politiques et militaires responsables du génocide. Lorsque les camps sont peuplés presque exclusivement de civils, ils sont bombardés, pris en tenailles, la seule voie de sortie laissée ouverte menant vers les frontières rwandaises. »54 Et l’auteur poursuit son récit : « Au Nord Kivu, les camps de Katale et de Kahindo sont attaqués de cette manière, mais les réfugiés prennent des directions différentes. Certains groupes sont poussés par ceux qui encadrent en direction des volcans du massif des Virunga, des récalcitrants sont abattus et de nombreux autres réfugiés, dont on retrouvera les corps par la suite, tombent sous les obus et les balles des assaillants lorsque ces derniers pénètrent dans les camps. » Voilà comment des centaines de milliers de réfugiés hutu ont été exterminés, tués froidement comme des lapins, surveillés -d’un côté par les génocidaires qui les avaient pris en otage et, tout le monde le savait, les américains les premiers- et de l’autre côté écrasés par des bombes américaines lâchées sur eux par James Kabarebe sur l’ordre de Kagamé.55 Une fois le massacre terminé, il fallait achever le scénario pour justifier le but de l’opération. Braeckman poursuit son récit : « Toujours est-il qu’au lendemain du vote à l’ONU, l’impensable se produit : depuis Goma, Mugunga est bombardée des heures durant. Le camp est taraudé, infiltré. Les combattants hutu décident de se replier vers l’intérieur du pays. Les bergers du génocide ayant pris fuite, les foules sont alors poussées vers la frontière rwandaise, qu’elles franchissent en masse au rythme de 15.000 personnes à l’heure. Dans un premier temps, c’est l’euphorie au Rwanda où le président Bizimungu interrompt le conseil des ministres pour aller sur la frontière voir ses compatriotes qui rentrent au pays. »56

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Robin Philpol nous livre, de son côté, les témoignages accablants de son enquête aux Etats-Unis et au Canada, et qui jettent un meilleur éclairage sur la manipulation médiatique des événements de Goma et de toute la guerre d’agression du Zaïre par Washington : « Les journalistes étaient massés à la frontière zaïro-rwandaise avant le refoulement des réfugiés. Alors qu’ils n’avaient eu que très peu de liberté jusque-là, ils ne pouvaient s’approcher de Goma lors de la prise de cette ville-, ils avaient dès lors tout le loisir de filmer

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