Anthropologie De La Maladie
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C’est un modèle résolument ontologique
1) objectivation et localisation du mal/maladie
2) A partir de l’étiologie (étude des causes des maladies) la thérapeutique consiste à restituer ce qui est perdu ou à enlever ce qui est en trop.
…Lien probable avec le fonds historique et culturel du christianisme pour lequel l’individu nait en état de péché et doit en être débarrassé par le baptême par quelqu’un d’autre dont le texte biblique dit qu’il « ôte le péché du monde »
Cette vue soustractive de la thérapeutique médicale a été longtemps et est encore souvent dominante dans les sociétés occidentales (grande époque de la chirurgie et des saignées puis des opérations systématiques)
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Le cas est différent dans d’autres sociétés (civilisations traditionnelles africaines, monde musulman pour lequel l’Islam a longtemps interdit les saignées et la chirurgie parce que l’homme qui perdait son sang devenait impur.
C’est donc à partir de la prégnance du fonds culturel que nous devons comprendre pourquoi une partie de cette population hospitalisée va considérer d’emblée
- que le médecin , le thérapeute est celui qui ajoute plus qu’il n’enlève (vue additive de la thérapeutique médicale)
- ce malade aspire davantage à recevoir qu’à être opéré pour composer ou « apprivoiser » la maladie qui n’est pas forcément considérée comme à éliminer du champ social ,psychologique et biologique .
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Quelques documents
1 ) Sommaire et court résumé du livre de Claudine HERZLICH et Philippe ADAM
Sociologie de la maladie et de la médecine
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1. Les maladies dans l'histoire des sociétés : des fléaux d'autrefois aux maladies d'aujourd'hui
2. L'émergence de la médecine moderne et son rôle dans a prise en charge de la maladie
3. Les états de la santé et leurs déterminants sociaux
4. Santé, maladie et leurs interprétations culturelles et sociales
5. Les relations médecin-malade
6. L'hôpital comme organisation et lieu de production du travail médical
7. L'expérience de la maladie dans tous les lieux de la vie sociale:
RESUME
Les deux auteurs font référence à d'autres, comme Talcott Parsons, Erving Goffman, Howard Becker ou encore Marcel Mauss. Ils les citent et étudient leurs différents travaux (qu'ils prennent également comme exemple).
Ils se basent sur des exemples statistiques et historiques tirés d'autres ouvrages comme « Les Hommes et la peste en France et dans les pays européens et méditerranéens » de J.-N Biraben.
Ils reprennent beaucoup pour exemples les travaux de leurs prédécesseurs comme Peter Conrad, Joseph W. Schneider, Catherine Rollet-Echalier, Everett Hughes, Mickaël Pollak...
La maladie est « un état affectant le corps d'un individu. La médecine a pour fonction de la décrire en termes objectifs pour tenter de la traiter ». Au premier abord, elle semble se réduire à sa réalité organique. Les auteurs nous disent que pour analyser les différentes manières dont la maladie est liée au social, il faut s'attacher à sa nature et sa distribution.
Les maladies sont différentes selon les époques et les conditions sociales. La maladie est socialement définie car chaque société reconnaît des maladies spécifiques. Elle constitue toujours un état pourvu de significations sociales. Depuis toujours, la bonne santé s'identifie à la norme.
Pour Georges Canguilhem, la santé se définit par la capacité de maîtriser son milieu physique mais aussi social. De ce fait, la maladie et la santé se définissent en fonction des exigences et des attentes liées à notre environnement et constituent des états sociaux.
Toutes les sociétés reconnaissent aux malades le droit d'être secourus, et d'être pris en charge. On voit donc émerger de nouveaux rôles et professions, qui sont ceux de la médecine scientifique. De nos jours, le savoir et la pratique médicale structurent la façon dont chacun rencontre la maladie. Le diagnostic et le pronostic permettent à la personne atteinte de s'ajuster à la rupture que la maladie constitue dans de nombreux cas. La réalité biologique est alors socialement modelée. En déclarant un individu malade, le médecin porte un jugement qui dépasse son état corporel et qui lui assigne une place dans la société.
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2) Conceptions de la maladie
Conceptions de la maladie
Claudine Herzlich.
La maladie " destructrice "
Le sujet qui se reconnaît malade ressent l'inactivité, l'abandon de son rôle comme une violence qui lui est faite. L'inactivité signifie en plus la destruction des liens avec les autres, l'exclusion, la solitude. La personne malade ne peut créer les liens qu'elle souhaiterait, elle n'est pas une partenaire valable, elle n'a rien à offrir à l'autre. Les problèmes financiers renforcent encore ce sentiment d'inutilité sociale.
On déclare l'inactivité insupportable mais on déprécie les quelques activités permises au malade ; elles ne peuvent constituer un palliatif. Presque toujours lié à l'inactivité apparaît le thème de la dépendance à autrui. De même que l'inactivité est insupportable pour ces personnes, la dépendance leur est pénible. L'aide est malaisément acceptée. Il ne peut en fait pas y avoir d'aide, le malade est seul au milieu des autres.
Seul au milieu des bien-portants, le malade refuse en outre de percevoir ou de créer des liens avec les autres malades ; ils l'importunent.
Alors que l'inactivité, la dépendance et l'exclusion sociale apparaissent au sujet comme insupportables et destructrices, il n'y existe pas dans la maladie de solution : inactif et exclu de la société des bien-portants, le sujet se retrouve inactif et solitaire dans la maladie.
On comprend donc aisément l'apparition sous diverses formes de sentiments d'angoisse qui culminent dans l'expression de thèmes d'anéantissement. La maladie, c'est le néant, c'est un terme, c'est la mort.
La maladie " libératrice "
Pour certaines personnes, la maladie est " libération ".
Il est deux conceptions de la maladie libératrice :
- l'une où la maladie, de manière plus " terre à terre ", se présente comme rupture du quotidien et des obligations sociales. Elle n'est alors exceptionnelle que dans un sens objectif, de par sa rareté. Cette conception correspond à des maladies bien délimitées : les maladies bénignes, courtes, non douloureuses qui dépourvues de tout aspect menaçant, représentent une halte bienfaisante dans l'existence du sujet.
- plus dramatique, l'autre conception, y voit un phénomène exceptionnel de par sa nature même, chargé de significations plus intenses. Elle englobe la maladie grave, la mort.
La personne du malade se dessine alors selon trois directions :
- la maladie est une libération de la personne, liée à l'allégement des contraintes
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