Banque entreprise en difficulté
Mémoire : Banque entreprise en difficulté. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoirese limiter l’inflation,
régulait la masse monétaire par l’encadrement du crédit, via la Banque
de France. L’argent étant rare et les banques publiques pour nombre
En pratique
En matière de prêt moyen ou long terme, les marges sont généralement comprises
entre 0,50 et 1 % par rapport au coût de refinancement des banquiers.
Exemple : pour un prêt à sept ans, le taux de marché actuel est voisin de 4 % pour un
coût de refinancement de 3 %, soit une marge de 1 % comparée au capital prêté. Si une
banque prête 100 000 euros à un client, au bout d’une année elle aura perçu 1 000 euros
d’intérêts pour un risque cent fois supérieur en cas de dépôt de bilan du client.
En réalité, les banquiers raisonnent à juste titre en marge nette, après prise en
compte des charges d’exploitation liées à l’activité de prêt. Si l’on impute sur la
marge brute les charges externes (loyers, publicité, téléphone, assurances, etc.), les
frais de personnel et l’amortissement des locaux et matériels, la marge nette annuelle
du banquier est au mieux de 0,10 % du montant du prêt. Soit pour 100 000 euros
prêtés, 100 € de gain net la première année, avant provision pour risque d’impayé…
En cas de contentieux, si aucune garantie n’était prise, il faudrait que la banque
réalise mille autres dossiers pour compenser la perte en capital !Adopter la bonne attitude
© Groupe Eyrolles
9
d’entre elles, la concurrence était donc moins vive et les marges sur
crédit plus élevées.
Un banquier est généraliste en termes de secteur d’activité
La deuxième raison qui fait qu’un banquier est frileux tient au fait
qu’il est généraliste en termes de secteur d’activité.
Un chargé d’affaires PME gère un portefeuille d’une centaine d’entreprises, tandis qu’un chargé de clientèle professionnelle peut suivre plus
de quatre cents contacts différents. Dans la même journée, ils peuvent
travailler sur un dossier d’hôtelier, d’industriel, de négociant ou de
prestataire de services, d’artisan ou de commerçant. Ils connaissent
donc mal les domaines d’activité de leur client, notamment en début de
carrière. Cette méconnaissance peut parfois conduire à une incompré-
hension qui ne permet pas de donner une suite favorable à une demande
de crédit. Compte tenu des faibles marges sur crédit évoquées précé-
demment, le doute ne peut malheureusement pas profiter au client.
Le manque d’informations régulières
sur l’évolution de l’entreprise
Le troisième facteur d’explication est le manque d’informations réguliè-
res et « fraîches » sur l’évolution de l’entreprise. La plupart du temps, le
banquier doit se contenter d’un bilan remis tardivement (quatre à six
mois après la clôture du bilan) et d’informations orales épisodiques pour
se forger une opinion sur la situation financière de l’entreprise.
Il ne bénéficie pas, comme le dirigeant, de remontées d’informations
du terrain, d’accès au système d’informations de l’entreprise, de
tableaux de bord mensuels ou de situations intermédiaires… Il ne
connaît pas les décisions prises au fil de l’eau, l’évolution du carnet
de commandes au mois le mois, l’évolution du marché et de la
concurrence…
Difficile, dans ces conditions, de « sentir » et soutenir l’entreprise en
cas de difficultés. Le niveau d’informations et de compréhension de ce
qui se passe dans l’entreprise est forcément incomparable entre un
banquier et un dirigeant d’entreprise. Cet écart explique en grande partie la différence d’appréciation entre les deux parties.
1.2.
1.3.Guide pratique des relations banque-entreprise
© Groupe Eyrolles
10
L’absence de contact entre les décideurs
du pôle risque et les clients
La quatrième raison est l’absence de contact entre les décideurs du
pôle risque (analystes crédits et comité de crédit) et les clients. Cette
distance est volontaire et vise à dépassionner et dépersonnaliser la
prise de décision.
Le facteur humain, qui est un élément essentiel en matière d’octroi de
prêt, ne joue pas lorsqu’une demande de crédit est analysée au siège
par le pôle risque ou par une personne qui ne vous a pas rencontré (le
directeur d’agence par exemple). L’avocat de votre dossier est votre
chargé de clientèle dans ce cas. Aussi bon soit-il, il n’aura pas votre
connaissance de votre métier et votre pugnacité de chef d’entreprise
pour défendre votre projet.
Les banquiers sont des salariés qui doivent rendre
des comptes à leurs actionnaires
Le dernier élément qui explique leur attitude frileuse tient au fait que les
banquiers sont des salariés et qu’à ce titre, ils doivent rendre des comptes.
Les fonds qu’ils engagent sont, pour une bonne part, les dépôts de la
clientèle. Les objectifs des actionnaires sont clairs : dégager du profit.
Les banquiers doivent donc prêter à bon escient pour être maintenus à
leur poste. Un trop fort taux de contentieux amènerait forcément une
direction à prendre des dispositions à l’encontre d’un collaborateur
défaillant (orientation vers des fonctions différentes, suppression de
délégation de pouvoirs, licenciement éventuel en cas de faute grave ou
répétée). La protection de leur propre carrière intervient donc aussi
dans la prise de décision…
Différentes actions peuvent être facilement mises en œuvre pour rassurer vos banquiers et les mettre dans de bonnes dispositions en matière
d’octroi de crédit.
1.4.
1.5.
2. Comment rassurer vos banquiers ?Adopter la bonne attitude
© Groupe Eyrolles
11
Communiquez davantage avec vos banquiers
Rencontrez-les régulièrement (deux à trois fois par an) dans votre
entreprise, de préférence. Expliquez-leur à cette occasion votre métier,
ses spécificités et son environnement, pour leur permettre de comprendre, de mieux en mieux, votre entreprise et son contexte.
Ayez deux interlocuteurs par banque, dont le N + 1 de votre chargé
d’affaires de préférence, de façon à conserver un contact interne en
toutes circonstances (absence, congés, départ). Lorsqu’on se connaît,
les choses sont toujours plus faciles…
Donnez-leur des informations en cours d’année sur la situation financière de l’entreprise et l’évolution de son environnement économique.
Prévenez vos interlocuteurs en cas de besoin de trésorerie à court
terme
...