L A Princesse De Clèves: L'Examen De Conscience:

tte reconnaissance", "mais"

C'est un combat intérieur qu'elle mène, elle se débat dans le désordre; elle réalise à ce moment que la passion exerce sur elle une emprise profonde "elle était honteuse de paraître si peu digne d'estime aux yeux même de son amant " (attention, ici comprendre le terme amant dans le sens de homme aimé, mais "chastement") vs. (opposé) à "elle trompait le mari qui méritait le moins d'être trompé"

On peut donc parler ici d'une mise à nu des contradictions dans son esprit; ces méandres sont reconnaissables dans la syntaxe employée, des phrases longues, des sentiments enchevêtrés et pour son mari et pour le duc.

comment le lecteur perçoit-il ces réflexions intérieures? par la technique du glissement de la narration; si le récit débute au passé simple, on remarque que le narrateur omniscient entre tout naturellement dans la conscience de la princesse, puis on passe vite de la relation à l'analyse (donc du passé simple à l'imparfait)

soit ces imparfaits sont à mettre sur le compte de la présence du narrateur, soit ils sont la marque du style indirect, qui est l'hypothèse la plus plausible. "quelle calme et quelle douceur avaient succédé à cette aigreur" La présence du pronom "cette" est un indice incontestable du discours indirect.

il faut aussi revenir sur les marques de l'intériorité: l'enchevêtrement des phrases donne l'impression que la princesse analyse sa conduite au fur et à mesure que les pensées viennent se mêler dans sa conscience: son regard devient en même temps plus clairvoyant. "elle ne se reconnaissait plus elle même" "quand elle pensait".... nous sommes donc dans l'intériorité, le narrateur s'efface devant son héroïne

il faut souligner la répétition des termes "aigreur", "voir", "penser", "pensée", "surprise" "faire paraître" qui traduisent le ressassement de son âme bouleversée.

Cet examen de conscience sous forme de monologue délibératif nous donne à lire les pensées douloureuses de la princesse, ses hésitations lorsqu'elle se rend compte que ses sentiments pour le duc de Nemours la conduisent tout droit vers le remord, la honte vis-à-vis de son époux qui ne mérite pas cette injustice.

Ce monologue aboutit à une clairvoyance de la princesse sur ses sentiments: elle doit prendre une décision; la fin de l'extrait prépare l'aveu, dont elle espère par l'occasion le salut.