Obsèque De La Lionne

tel jour, en tel lieu » ( vers 8 ) . Et tout se passe en effet comme prévu car « chacun s’y trouva » ( vers 11 ). On nous donne une l'impression qu'il y a une certaine hiérarchie sociale et que celle ci est respecté avec cette événement avec « Le Prince aux cris s’abandonna » (vers 12 ) , puis « On entendit à son exemple / Rugir en leurs patois Messieurs les Courtisans » ( vers 16 ) . On croirait une histoire qui n'est pas aller jusqu'au bout de son développement . Fausse piste : tout cela n’était qu’une situation initiale , la mort de La femme du lion faisant en fait partie d’un rituel. L’élément perturbateur du schéma narratif se situe au vers 25 . On retrouve un comportement distinct , « Le cerf ne pleura point ». Au vers 28 , le premier hémistiche , introduit par l'adverbe « Bref » , est une phrase simple qui reprend cette événement qui ressemble de plus en plus à un fait divers . En effet la forme négative de ces phrases brise l'ordre faite par de début de paragraphe .

Le cerf se place hors du cercle du lion et de sa cour . Cette élément perturbateur va avoir des conséquences qui vont s'enchaîner comme des dominos en effet avec « Un flatteur l'alla dire » ( vers 28 ) qui va mettre le roi dans un état de colère « Immolez tous / Ce traître à ses augustes maines » ( vers 37 et 38 ) . Le cerf ce défend des vers 39 à 49 tandis que tout le monde s'exclame « Miracle ! Apothéose » Le roi récompense « Le Cerf eut un présent » ( vers 50 et 51 ).

Ainsi , de cette façon le lecteur est séduit par la manière dont la Fontaine joue avec le schéma narratif attendu .

Comme on l'a dit plus haut , le récit de cette fable est à la fois vivante et très diversifié .

Le plaisir du lecteur à lire ces fables de la Fontaine repose aussi sur la diversité des formes qui rend la fable autonome . La fable est composé des 4 mouvements qui alterne entre 2 discours différents .

Des vers 1 à 18 ainsi que des vers 24 à 51 ont nous présente un discours narratif tandis qu'aux vers 18 à 24 ainsi que des vers 52 à 55 ont nous présente un discours argumentatif .

Les deux mouvements narratifs sont actifs grâce aux discours rapportées . Tout d'abord les vers 6 à 10 sont accompagné du discours indirectes , le passé simple devient du conditionnel avec « feraient » ( vers 7 ) et « seraient » ( vers 8 ) . Le discours narrativisé est évoqué dans les lamentations du roi puis des courtisans : « Le Prince aux cris s’abandonna », « On entendit (…) / Rugir en leurs patois Messieurs les Courtisans » ( vers 12, 15 et 16 ). Le discours narrativisé est en tout cas clairement le procédé employé au vers 28 « Un flatteur l’alla dire » . Le discours indirecte est présent au vers 29 « Et soutint qu'il l'avait vu rire » . Mais le discours directe occupe une place plus importante que l'indirecte , dans cette fable , aux vers , 33 « Chétif hôte des bois .. » , 39 « Sire , le temps de pleurs .. » et 50 « Miracle ! Apothéose ! » avec à la fois des verbes introducteurs et des guillemets qui permettent l'insertion de parole rapportées . Là encore , La Fontaine choisi la diversité , trois discours de longueurs inégales ( six vers , dix vers et un hémistiche au vers 50 ) .Trois locuteurs distincts : Le monarque , le cerf ainsi que la cour désigne par « on » ( vers 50 ). L'originalité réside dans l'accouplement des discours directes .

La diversité est aussi présente dans la versification , plus particulièrement dans les mètres qui donne vit à cette fable . Le fabuliste joue avec les octosyllabes et les alexandrins mais aussi avec les rimes qui sont plates aux vers 1 et 2 , embrassées des vers 51 à 54 et plates à la fois 54 et 55 . Ce jeu séduit et surprend à la fois le lecteur mais le fait également réfléchir .

La fable est un discours narratif mais également argumentatif de manière directe ou indirecte ! La Fontaine lui s'engage dans ces 2 discours . Mais le récit en lui-même guide le lecteur vers la réflexions à cause des personnages qui appartiennent à la fois au règne animal mais aussi à l'humain

II / Le discours argumentatif est ajustée par l'intervention de la Fontaine dans des détails précis .On quitte le monde des animaux dans lequel on est rentré dès le premier vers avec « La femme du Lion » pour rentrer dans celui des hommes avec « la cour » , « les gens » , « Le Prince » ou « Les Rois » . Le vocabulaire désigne des notions assez larges comme « pays » ou « peuple » et on peux repérer d'une morale à une autre , la poursuite de ce mouvement .

Le discours narratif , la Fontaine sera absent mais on affirme sa présence morale . C'est le pronom personnel « je » qui marquent d'ailleurs, au début du vers 17 , le passage d'un discours à un autre .

« Notre » vient par la même occasion à la vers 24 vient clore la première morale et introduire le retour au discours narratif . On peux dire que le discours argumentatif exprime l'engagement du poète . Quand au discours narratif fait appel au lecteur avec des impératifs . La fable , là encore séduit le lecteur et la Fontaine n'hésite pas à l'insérer dans sa fable avec « Notre affaire » Ligne 24 nous donne l'impression d'une invitation au voyage , au plaisir de l'histoire ;) !

L'implication de la Fontaine nous permet de savoir son avis et sans plus attendre , on remarque que la plupart des animaux qui sont présentes dans cette fable renvoi en particulier à certain humain .

Les animaux que La Fontaine met en scène ont beau vivre dans l’ « antre » et « rugir », ils ressemblent beaucoup à des hommes. Le titre déjà nous mettait sur la voie. La Fontaine respecte la hiérarchie animale en rappelant la force du lion (« Nos sacrées ongles ») ( vers 36 ) et celle du loup (« venez Loups / Vengez la Reine »)( vers 37 ) , mais on s’étonne de la rencontre d’un lion et d’un cerf. On retrouve des structures de la société des hommes : structure familiale (la femme du Lion , celle du cerf ainsi que son fils) et politique car le lion est un Prince assisté de Prévôts et entouré de Messieurs les Courtisans . Le terme obsèques est accompagné par « régler la cérémonie » et « placer la compagnie » ( vers 9 et 10 ) . Cette société animale ressemble d’autant plus à notre propre société qu’elle en a la culture . On a évoqué le rituel des obsèques, on peut aussi voir l’amusant mélange des références mythologiques et religieuse. D’une part, il est question de « saints » et de « miracle » et, d’autre part, des « augustes mânes » et des « Champs Elyséens