Théâtre

e théâtre du « caractère incomplet » de son texte, comme l'affirme explicitement Anne Ubersfeld dans son ouvrage Le texte dramatique. Il est incomplet du fait de la faible présence d'indications scéniques et donc pas le questionnement sur le décor, l'ambiance de scène auquel « ce sera le metteur en scène de donner des réponses » paroles issues du même ouvrage d'Anne Ubersfeld.

Afin d'illustrer ceci, on peut citer la scène d'exposition du Misanthrope datant de 1966, du dramaturge français Molière. En effet, cette ouverture nous donne quelque renseignements sur les relations entre Alceste et Philinte mais aucune didascalie ne permet d'en apprendre plus sur l'apparence que le metteur en scène devra donner à la scène ainsi qu'aux acteurs. Les seules indications scéniques présentent sont celles de prise de parole des personnages. On peut évoquer, comme autres exemples similaires, des pièces telles que Tartuffe de Molière également représentée pour la première fois en 1964 dans laquelle est seulement précisé « La scène est à Paris » (Acte I, scène 1) et pour finir, toujours du même auteur dans l'acte III, scène 10 du Bourgeois Gentilhomme où, tout comme dans la scène d'exposition du Misanthrope, il est seulement présent des indications de prise de paroles.

La réception d'une représentation théâtrale dépend donc du metteur en scène et de la visé de la pièce qu'il souhaiter laisser paraître. De plus l'incomplétude du texte théâtral nécessite l'intervention du metteur dans la création de la mise en scène. Le metteur en scène peut donc être considéré comme le créateur de la pièce de théâtre.

Cependant, son travail s'effectue à partir d'un texte créer par un autre que lui. Peut on donc dire qu'il soit l'unique créateur de la représentation théâtrale ?

Tristan Bernard a dit « Personne dans un théâtre n'a moins d'importance que l'auteur de la pièce », il n'a peut être pas tout à fait tort.

Premièrement, car lors d'une représentation il ne faut pas oublier que le scénario qui nous tien en haleine tout au long du spectacle ainsi que les répliques échangées entre les acteurs, viennent du texte créer par le dramaturge et aucun autre que lui. Effectivement, le théâtre ne permet pas l’improvisation, ni de changer l'histoire écrite. Eugène Ionesco, dramaturge Roumain, tien très particulièrement à ce que soit respecté son travail d'écriture. Il dit même avoir « souvent été en conflit avec ses metteurs en scène » (l1) dans son ouvrage Notes et contre-notes, parut en 1991. Il leur reproche soit de trop en faire ou bien, à contrario de ne pas « aller jusqu'au bout des impératifs scéniques » (l3-4). Les metteurs en scène sont donc contraints de respecter ce travail dramatique.

Secondement, car la contrainte liées aux didascalies oblige le metteur en scène à en tenir compte et donc à ne pas produire un décor qui ne correspondrait pas au texte théâtral rédigé par le dramaturge. C'est au respect de ces indications scéniques que travaille les dramaturges, notamment Eugène Ionesco qui fait bien comprendre son envie de ne pas voir ses œuvres transformées, et affirme que « Ces indications scéniques sont à respecter aussi bien que le texte, elles sont nécessaires, elles sont aussi suffisantes. » (l7-9) toujours dans son même ouvrage Notes et contre-notes. Samuel Beckett, dramaturge Irlandais d'expression Française, est tout aussi précis dans la rédaction des didascalies. En effet, lors de la scène d'exposition de Fin de partie il est scrupuleusement précisé « Intérieur sans meubles. », il semble donc improbable qu'un metteur en scène crée un décor meublé, au risque de ne pas remplir son rôle de responsable de la réalisation scénique d’une œuvre manuscrite.

« La vraie différence entre la mise en scène et l'écriture, c'est que le metteur en scène imagine sur l'imagination d'autrui. » dit Louis-Charles Sirjacq dramaturge mais aussi metteur en scène Français. Cette citation illustre le rôle du metteur en scène. Le dramaturge crée une histoire et le metteur en scène se charge de représenter sur scène cette même histoire. De plus, un metteur en scène se doit de respecter le texte qu'il va mettre en scène ce qui réduit incontestablement sa créativité face au travail du dramaturge.

Pourrait on alors parler de co-création de la pièce représentée, d'une part par le metteur en scène et d'autre par par le dramaturge ?

Suite à l'exposition de cette thèse suivie de son antithèse, on peut alors parler d'une co-création sans cesse renouvelée de la pièce représentée.

Le metteur en scène n'a seulement pour rôle que d'interpréter les indications scéniques préalablement rédigées par le dramaturge. Cependant, l’interprétation de ces didascalies est différente selon chaque metteur en scène ce qui donne à une même pièce représentée un aspect nouveau. Effectivement, pour une même pièce on ne verra pas, ou très rarement, les mêmes costumes, les mêmes dispositions du décor, ou bien encore les mêmes bandes sons (lorsqu'elles ont lieu d’être), tout cela dépend du metteur en scène et de sa perception de la mise en scène, même s'il doit se contraindre aux didascalies de l'auteur dramatique.

Texte théâtral et mise en scène sont complémentaire sans l'ombre d'un doute. En revanche, la représentation théâtrale peut changer considérablement la portée d'un texte. A titre d'exemple, dans la pièce de Molière nommé