Exposé : La fable des abeilles, différences et similitudes entre Smith et Mandeville
Étude de cas : Exposé : La fable des abeilles, différences et similitudes entre Smith et Mandeville. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar fertzaea • 29 Février 2016 • Étude de cas • 2 478 Mots (10 Pages) • 1 913 Vues
Exposé : La fable des abeilles, différences et similitudes entre Smith et Mandeville
Le XVIIIème siècle est marqué par un essor des consommations marchandes avec notamment l’apparition de nouveaux produits, principalement des produits luxueux. Le développement de l’industrie se base sur le luxe. Cela s’inscrit dans un type de société très particulier, des sociétés hiérarchisées. Dans ces sociétés, une minorité d’individus ont accès à ces produits luxueux, trop chers pour la majorité de la population. On est donc dans des sociétés très inégalitaires. C’est dans ce contexte très particulier que Mandeville va écrire sa fable dans laquelle il expose la tension grandissante entre exigence morale et bonheur. Mandeville est né en 1670 en Hollande. Il devient médecin et part pratiquer en Angleterre en 1694. En 1705 il publie La Ruche contente ou les coquins devenus honnêtes, cette fable constitue la base de sa thèse sur la prospérité du vice et l’infortune de la vertu. En 1714, il publie La fable des abeilles ou les vices privés font le bien privé dans laquelle est intégrée sa première fable. Cette fable provoque de nombreuses oppositions. Le scandale débute réellement en 1723 avec la deuxième édition de la fable. Dans cette deuxième édition il ajoute une critique des écoles pour les enfants pauvres qu’il définit comme nuisibles à la prospérité publique car elles entravent les lois du marché. En 1729, il publie la deuxième partie de la fable. C’est un dialogue entre Cléomène, l’auteur et Horace. Ce dialogue est le moyen pour Mandeville de justifier ses thèses. La réflexion de Mandeville et les écrits qui en découlent constituent un tournant dans la philosophie morale et politique occidentale en affirmant que les « vices privés font la richesse publique ». Ses écrits auront une grande influence sur les auteurs qui lui succéderont, notamment Smith qui va critiquer les écrits de Mandeville tout en en reprenant certains arguments.
Nous pouvons nous demander quel est l’intérêt économique de la fable de Mandeville. Dans quelle mesure va-t-il influencer les autres économistes ? Quelle est l’influence de Mandeville sur les écrits de Smith ?
Dans un premier temps nous présenterons la Fable puis nous essaierons d’en comprendre l’intérêt économique. Puis nous nous intéresserons à son influence sur les écrits de Smith.
I) Présentation de la Fable des Abeilles
A) L'histoire
Cette fable de quelque cinq cents vers fut reprise dans une version remaniée et enrichie de commentaires : The Fable of the Bees : or Private Vices, Publick Benefits, publiée en 1714.
La Fable des abeilles décrit avec cynisme les ressorts de la prospérité de l'Angleterre du 18ième siècle « l’Enlightenment », elle comprend près de 500 vers et raconte, sous une forme satirique, l'histoire d'une ruche prospère et riche, organisée à l'image de la société humaine. Cette opulence provient en partie du goût des individus pour le luxe et des corruptions des différents corps de métiers.
La fable des abeilles peut être divisée en 3 moments :
Remarque : Attention chez Mandeville les vices auxquelles il prête une utilité économique ce sont la convoitise, la recherche d’un profit individuel, l’orgueil. En somme, ce sont des passions naturelles, mais que l’état social dissimule. Ce sont celles qui poussent l’homme à embaucher des domestiques, se faire confectionner des robes, acheter des bijoux coûteux (goût pour le luxe), en somme à chercher à devenir riche. Alors que la vertu, selon pour Mandeville, est toute action qui s'oppose aux impulsions de la nature et qui cherche à faire le bien public, le vice est tout ce que l'homme accomplit pour satisfaire ses appétits sans considération pour le bien public.
1) Dans le premier moment, Mandeville décrit une ruche prospère, et fait l’éloge de la monarchie parlementaire, condition politique de la prospérité de la ruche, l’apologie du luxe pour l’élite comme moteur de l’économie, le thème enfin des dissonances (les vices) nécessaires qui concourent l’harmonie de l’ensemble.
2) Dans le second moment, lorsque, sous la pression de ceux qui s'insurgent contre les vices de la société, les abeilles décident d'avoir un comportement fondé sur l'honnêteté et la vertu, la nation périclite et ne connait plus sa prospérité d'antan. Se mettent en place les conditions du déclin de la prospérité.
3) Dans le troisième moment, on assiste à l’effondrement du système « le Déclin », Mandeville montre combien tous pâtissent avec le retour de la vertu.
- Ainsi, comme toute fable, la fable des Abeilles contient une morale : les vices privés contribuent au bien public tandis que des actions altruistes peuvent en réalité lui nuire. Les vices des particuliers sont les éléments nécessaires du bien-être et de la grandeur d’une société. De plus, les inégalités permettent l’enrichissement d’une société. Par conséquent, une société qui deviendrait plus égalitaire tendrait à s’appauvrir.
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M explique => si le bien être de la société est assimilé à la richesse, à la prospérité matérielle, alors il suppose des inégalités, que l’on peut par ailleurs trouver moralement condamnable. Donc, la société doit choisir entre morale et frugalité, ou richesse et vices privés. En effet, pour Mandeville une société ne peut avoir en même temps morale et prospérité.
B) Les idées principales
1) Par cette Fable, Mandeville en dénonçant ce qu’il appelle les fausses vertus que sont, par exemple, la modestie, la décence, l'honnêteté et le sens de la hiérarchie, il montre comment la convoitise, l'orgueil et la vanité sont les ressorts de l'opulence. Il souligne, en somme, l'utilité économique des vices et montre, du même souffle, que ces vices peuvent être bénéfiques à l’ensemble de la société.
Mandeville explique :
- goût du luxe des riches => grandes dépenses des riches => travail pour les pauvres
- M donne une justification sociale aux vices moraux individuels
Pour que cela soit considéré comme vrai, Mandeville s’appuie sur deux conditions :
- il faut que le jugement porté sur un individu soit celui de la société => pas d’évaluation individuelle => évaluation des conséquences, pour la collectivité, d’une action individuelle
- conséquences pour la société doivent être évaluée en termes économiques => le bonheur est assimilé à la prospérité matérielle
=> Sous ces deux conditions, un vice individuel peut devenir un bénéfice pour la société
« Les défauts des hommes, dans l’humanité dépravée, peuvent être utilisés à l’avantage de la société civile et on peut leur faire tenir la place des vertus morales. Lux e tenebris. »
2) Mais, par cette fable, Mandeville a aussi montré que la prospérité d'une nation dépend beaucoup plus de la consommation de biens permettant de satisfaire des goûts pour le confort et le luxe que d'un esprit de "frugalité". Mandeville condamne la "frugalité", en particulier l'épargne, au profit de la consommation. Ainsi, dans la ruche de la fable des abeilles "le luxe donnait du travail à un million de pauvres gens, et l'orgueil à un million d'autres". Mandeville construit sa fable à partir d'un argument : celui des méfaits de l'esprit d'épargne, vertu individuelle, mais désastre pour la collectivité.
La Fable des abeilles, comme l'indique son sous-titre (« vices privés, vertus collectives »), développe le thème selon lequel la civilisation et la prospérité économique résultent des besoins naturels de bien-être et de luxe et non des vertus d'abnégation et d'épargne.
Il y a une réelle opposition entre vices et vertus, le bien-être de tous reposant selon Mandeville sur les vices et la poursuite des intérêts personnels.
Certains aspects de cette fable annonce déjà la pensée libérale classique puisqu'en considérant que "chaque partie étant pleine de vice, le tout était cependant un paradis", Mandeville montre qu'à travers la recherche de l'intérêt individuel, on aboutit à la réalisation de l'intérêt général. Friedrich Hayek voit en lui un précurseur du libéralisme
II) Différences et points communs entre Smith et Mandeville
A) Points communs : Théorie des Sentiments Moraux
Leçon de la Fable :
- les inégalités favorisent l’enrichissement global
- une société qui deviendrait plus égalitaire tendrait à s’appauvrir
Mandeville explique => si le bien être de la société est assimilé à la richesse, à la prospérité matérielle, alors il suppose des inégalités, que l’on peut par ailleurs trouver moralement condamnable. La société
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