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Pourquoi la grande entreprise ?

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Par   •  17 Février 2017  •  Dissertation  •  2 394 Mots (10 Pages)  •  1 766 Vues

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Rancher-Blanchard Anaïs                                                                                ECE 1

ESH- Plan détaillé 

Pourquoi la grande entreprise ?

        Le système capitaliste repose sur l'échange libre par le marché ,ce qui suppose un libre jeu concurrentiel. Il faut entendre par là que la taille des agents ne doit pas être un obstacle à la liberté d'entrée de sortie des offreurs et des demandeurs sur le marché. Toutefois, force est de constater l'existence d'entreprises dont la taille importante influe sur la formation du prix de sorte que celui-ci n'est plus le résultat d'une confrontation d'une offre libre et d'une demande libre. Cela souligne le fait que dans le système capitaliste la taille de l'entreprise peut-être synonyme de force économique, de puissance. Cette puissance croissante avec la taille de l'entreprise serait alors presque un but.         

        On remarque une coexistence de grandes firmes qui cherchent à accroître leur taille (avec des fusions et une croissance interne) en particulier dans un capitalisme de plus en plus mondialisé et de petites et moyennes entreprises dynamiques, des start-up qui sont nécessaires aux performances d’une économie.

        La perspective historique laisse penser à un mouvement de croissance quasi inéluctable de la taille des entreprises (les entreprises n’ont pas le choix de leur stratégie de croissance, elles doivent s’engager dans la recherche de la grande taille), en particulier en ce qui concerne l’accumulation du capital (qui est le fondement du capitalisme) mais aussi la place sur un marché (la complexité de la référence à la taille qui peut se mesurer de manière absolue mais aussi de manière relative).

        Ainsi il est pertinent de se demander si la recherche de la grande dimension est inéluctable pour l'entreprise dans le système capitaliste. L'entreprise pourrait-elle passer outre l'agrandissement de ses unités de production du point de vue de l'offre, et outre la recherche de nouveaux débouchés du point de vue de la demande? 

        Si la logique du capitalisme semble pousser inéluctablement les entreprises vers la  recherche de la grande taille afin de maîtriser ses coûts, d'augmenter son profit, ainsi que de contrôler le marché ; l’organisation productive semble marquée par des logiques diverses en matière de taille des entreprises, ainsi la dynamique de la grande taille ne débouche pas nécessairement sur l’efficacité, de plus les PME semblent être des structures dynamiques, et enfin de nouvelles formes d’organisations de l’entreprise voient le jour.

I) La logique du capitalisme semble pousser inéluctablement les entreprises vers la recherche de la grande taille

        Si la logique du capitalisme semble pousser inéluctablement les entreprises vers la  recherche de la grande taille afin de maîtriser ses coûts, d'augmenter son profit, ainsi que de contrôler le marché. Il existe des paradoxes apparents entre l'entreprise, la grande taille, la concurrence et le marché.

1) La maîtrise des coûts et recherche du profit

        La logique de maximisation du profit passe tout d'abord par une recherche de contrôle et de réduction des coûts.

        L'évolution du capitalisme avec le développement d’activités induisant des coûts fixes plus élevés (comme l'industrie lourde) donne une place centrale à la question des économies d’échelle (baisse du coût unitaire de la production permise par une augmentation de la taille des unités productives induisant une baisse des coûts fixes unitaires).

        On met en œuvre d’autres types de stratégies (réduction des coûts de transaction par internalisation d’activés, concentration verticale).

        La croissance de la production apparaît comme le mode essentiel de réduction des coûts, en particulier dans les activités à fort coefficient de capital (tournant de la 2ème Révolution Industrielle).

2) La volonté de contrôle du marché

        La dynamique du capitalisme est marquée par l’extension de la taille des marchés (concentration horizontale en lien avec la dynamique de la consommation et celle de la mondialisation).

        La logique de réduction des coûts s’ajoute à celle du contrôle du marché (moyen d’accroître les marges) : la question de la taille se pose alors par rapport aux débouchés de la firme et devient relative à l’extension du marché de référence.

        L'analyse de Galbraith croise les deux logiques : volonté de contrôle du marché avec influence sur le consommateur (« filière inversée ») est rendue nécessaire par la hausse des coûts fixes engagés par des grandes firmes et la réduction nécessaire du risque qui en découle).

La dynamique peut se construire également dans la diversification de l’entreprise (concentration conglomérale qui peut correspondre à la recherche d’opportunités de croissance et/ou à une volonté de diversification des risques). La dynamique de la croissance de la taille de l’entreprise a un impact sur ses structures (capitalisme managérial : Chandler, Berle et Means ; firme multidimensionnelle : Williamson).

           L'entreprise a pour objectif de maximiser son  profit, étant donné que c'est une unité de production à but lucratif. Cette logique inhérente au capitalisme implique une volonté d'expansion des entreprises. Dès lors on comprend que les firmes ont tendance à effectuer des stratégies de développement. Elles peuvent être internes à l'entreprise : stratégies d'action sur l'offre, il s'agit de réduire les coûts internes. Cette tendance s'observe au XIX ème siècle avec le taylorisme puis au XX ème siècle avec le fordisme. Ces formes de rationalisation de la production visent à décomposer le travail afin d'éviter les temps morts et donc de maximiser le temps de travail de l'ouvrier. Chandler en 1977 désigne cette forme d'organisation du travail comme la forme en U, car elle suppose une séparation des dirigeants et des exécutants. Ces firmes de concentration s'observent par exemple durant les 30 Glorieuses qui est une phase d'augmentation de la production et de la consommation. Ces concentrations ont pour but de réunir le facteur capital dans les grandes unités de production afin de réduire leur coût.

3) Entreprise, grande taille, concurrence et marché : des paradoxes apparents ?

        Karl Marx pense que la logique du capitalisme conduit à la centralisation du capital (le principe de la taille ne renvoie à des critères purement techniques : centralisation n’est pas l’équivalent strict de la concentration) mais la centralisation du capital contribue à la baisse tendancielle du taux de profit qui remet en cause la pérennité du capitalisme.

        L'analyse néo-classique montre que la concurrence permet à la fois de dynamiser le système et de contrôler les entreprises mais la stratégie de la firme est orientée vers le contournement des contraintes de la concurrence.

        La question de la dynamique de l’innovation (Schumpeter) : l'innovation dynamise le système mais la logique de l’accroissement de la taille des entreprises peut entraîner l’étouffement de l’innovation dans des routines et des organisations bureaucratiques. Schumpeter dans Théorie De L’Évolution Économique trace le portrait de l’entrepreneur comme le surhomme Nitschien qui a besoin de dépenser un excédent de force. On peut penser que les entreprises dirigées par ce type d'entrepreneurs ont un but de puissance. La CNUCED disait des 100 premières firmes mondiales qu'elles étaient les maîtres du monde. Cela appuie la thèse selon laquelle les entreprises agissent également dans un but psychologique de domination. Les tiers-mondistes ont notamment soulevé cet aspect en dénonçant des entreprises envahissantes et qui pillent . 

        Le mouvement historique de la hausse de la taille des entreprises (avec différents critères de perception de la taille) qui renvoie à la dynamique historique du capitalisme (tournant de la 2ème Révolution Industrielle avec le développement de l’industrie lourde et l'expansion significative des marchés) mais peut connaître des failles et des limites.

II) L’organisation productive est marquée par des logiques diverses en matière de taille des entreprises

        L’organisation productive semble marquée par des logiques diverses en matière de taille des entreprises, ainsi la dynamique de la grande taille ne débouche pas nécessairement sur l’efficacité, de plus les PME semblent être des structures dynamiques, et enfin de nouvelles formes d’organisations de l’entreprise voient le jour.

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