COMITE NATIONAL DE LIAISON DES ASSOCIATIONS DU SOUVENIR Abbé Grégoire, Victor Schœlcher, Félix Eboué, Camille Mortenol, Gaston Monnerville, Louis Delgrès

COMITE NATIONAL DE LIAISON DES ASSOCIATIONS DU SOUVENIR

Abbé Grégoire, Victor Schœlcher, Félix Eboué, Camille Mortenol, Gaston

Monnerville, Louis Delgrès

Allocution prononcée par M

Panthéon, Pèlerinage du 5 juillet 2....

Mesdames, Messieurs,

C’est avec un grand honneur que je participe avec vous à cette cérémonie commémorative en mémoire aux extraordinaires. Grands hommes qui ont marqué l'Outre-mer l'Abbé Grégoire, Victor Schœlcher, Camille Mortenol, Gaston Monnerville, Louis Delgrès.et Félix EBOUE.

Permettez-moi d’abord de remercier Madame Henriette Dorion-Sébéloué Présidente du Comité National Félix EBOUE, de m'avoir invitée à prononcer l'allocution d'usage pour le Pèlerinage organisé chaque année dans le temple de la Mémoire de la Nation le Panthéon pour être fidèle au vœu exprimé par le du Président Gaston Monnerville, que la mémoire de ces grands hommes soit vivante.

Ce pèlerinage est l’occasion de rendre hommage à un grand serviteur de l’Etat Félix EBOUE un homme d’une rare qualité dont les intérêts se mettent au service des idéaux républicains et du progrès, un homme qui appartient à l’histoire de la France,

Félix EBOUE incarne le rêve d'égalité de droits et de dignité entre tous les hommes.et qui a fait dire au général de GAULLE, lui rendant un dernier hommage, à Alger : « Félix EBOUE, grand Français, grand Africain, est mort à force de servir. Mais voici qu’il est entré dans le génie même de la France ».

Félix EBOUE est connu pour avoir été un administrateur puis un gouverneur des colonies de haut rang Il a joué un rôle éminent durant la seconde guerre mondiale. Mais aussi un humaniste. Il croit en l’être humain à l’idéal de fraternité.

QUI EST Félix Sylvestre EBOUE ?

Adolphe Félix Sylvestre EBOUE naît à Cayenne le 28 décembre 1884 d'un père orpailleur Yves Urbain EBOUE et d'une mère épicière Joséphine Aurélie LEVEILLE l’un et l’autre étaient enfants d’esclaves affranchis en 1848.

Petit-fils d’esclave, la vie de Félix EBOUE aurait pu se dérouler dans un parfait anonymat. Bon élève, Félix EBOUE va obtenir en juillet 1901 une bourse de la colonie pour suivre sa scolarité au lycée Montaigne à Bordeaux. Bachelier en 1905, il se rend à Paris pour préparer une licence de droit et son concours d’entrée à l’Ecole coloniale. En 1908, il en sort diplômé et selon le classement de l’institution il est affecté à Madagascar. Mais c’est l’appel de l’Afrique qui va l’emporter.

A Madagascar, EBOUE préfère le dénuement de l’Oubangui- Chari où il va rester 21 ans de 1909 à 1934.

Au début, Félix EBOUE a beaucoup de mal à se faire obéir, comme il le racontera plus tard. Pourtant l’homme a le sens du devoir : son sens de la justice, son courage, lui confèreront une autorité naturelle que plus personne ne songera à lui contester.

Il maintient l’ordre, assure la collecte des taxes, contribue à pacifier les territoires sous sa responsabilité.

Eboué est aussi un intellectuel qui réfléchit sur les cadres sociaux et politiques des communautés africaines dont il a la charge et publie en 1918 ses premières recherches anthropologiques.

Eboué se révèle être un haut fonctionnaire efficace qui par son intérêt réel pour l’Afrique finit par représenter une bonne garantie pour l’administration française. En 1927, c’est la reconnaissance et l’hommage de la Nation : Félix Eboué est fait chevalier de la Légion d’honneur.

Entre Madagascar et le continent, Félix EBOUE passe trente ans en Afrique. Il se pétrit de la culture de ceux qu'il administre, aimant toujours davantage cette terre à laquelle le rattache sans doute un lien mystérieux de ses aïeux méconnus.

En 1930, Il est nommé administrateur en chef le 31 décembre 1931.Premier haut administrateur noir Félix EBOUE quitte provisoirement l’Afrique pour les Antilles.

IL est nommé secrétaire général de la MARTINIQUE. Il assure l'intérim du gouverneur de la Martinique. « Tâche délicate, écrira l'un de ses amis d'enfance, en raison des préjugés séculaires et tenaces... ». Mais l'enfant de la Guyane fait la fierté de ses compatriotes

En 1936, Félix EBOUE est nommé gouverneur de la Guadeloupe.

La République s'honore de cette nomination au rang le plus haut de l'administration coloniale Félix Éboué a conscience de la responsabilité morale qui lui échoie et surtout du devoir qu'elle lui impose. Félix Éboué ne sait pas encore qu’il écrira une des plus belles pages de l’histoire de France.

Son séjour en GUADELOUPE où il trouve une situation sociale très difficile et où il applique les lois du front populaire correspond sans doute au début de l’apogée de sa carrière de serviteur de l’Etat.

Félix EBOUE assainit la situation financière de la colonie et lutte contre la corruption électorale ce qui lui vaut l’hostilité de certains élus dont les députés Maurice SATINEAU et Gratien CANDACE.

C'est dans cette colonie, à l'occasion de la remise solennelle des prix le 1er juillet1937 au lycée Carnot de Pointe-à-Pître, qu'il adressa à la jeunesse cette exhortation célèbre "Jouer le Jeu" et expose son attachement aux valeurs civiques et humanistes

Voici quelques extraits :

« Jouez le jeu ! »

« Jouez le jeu, c'est être désintéressé ! »

« Jouez le jeu, c'est piétiner les préjugés, tous les préjugés et apprendre à baser l'échelle des valeurs uniquement sur les critères de l'esprit.

Jouer le jeu, c'est garder farouchement son indépendance

Jouer le jeu, c'est prendre ses responsabilités.

Jouer le jeu, c'est s'astreindre à être vrai envers soi pour l'être envers les autres

Jouer le jeu, c'est respecter nos valeurs nationales, les aimer, les servir avec passion, vivre et mourir pour elles, tout en admettant qu'au-delà de nos frontières, d'authentiques valeurs sont également dignes de notre estime et de notre respect.

Jouer le jeu, c'est attribuer la même valeur spirituelle au protocole officiel qu'au geste si touchant par quoi la paysanne guadeloupéenne vous offre, accompagnée du plus exquis des sourires, l'humble fleur des champs, son seul bien, qu'elle est allée cueillir à votre intention...»

Vient ensuite l’étape du Tchad qui va définitivement sceller le destin de ce grand homme de Félix Eboué.

Après 23 mois passé en Guadeloupe Félix Éboué est rappelé par le Ministre des Colonies Georges Mandel conseillé par Gaston Monnerville, député de la Guyane et ancien secrétaire d’Etat aux colonies conscient de l’importance géographique de l’Afrique, notamment du Tchad, frontalier avec le Soudan .pour devenir gouverneur du Tchad.

Lorsque Félix Eboué quitte Pointe-a-Pitre le 26 juillet 1938, c’est aux cris de « Vive Papa Eboué »que des milliers de Guadeloupéens l’acclament et le célèbrent.

Au Tchad Félix Eboué a pour mission d’assurer la