Carré Dubois Malinvaud - la croissance française
Note de Recherches : Carré Dubois Malinvaud - la croissance française. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresée: 1,1 % de moyenne annuelle, contre 1,4 % en Allemagne et 1,6 % en GrandeBretagne. Le phasage de la croissance française peut être résumé ainsi:
1870 1930
1820 Croissance économique fondée sur: - un développement rapide de l'industrie et notamment du chemin de fer - une croissance plus faible du secteur agricole. L'urbanisation apparaît nettement plus faible en France. 1896 "Grande dépression" de la fin du 19ème siècle: crise agricole (mauvaises récoltes, crise du phylloxéra ...) associée à une crise bancaire et industrielle. Rattrapage économique de la France par l'Allemagne. Repli protectionniste (lois Méline). Phase de croissance économique assez rapide, associant une conjoncture internationale favorable, les effets de la seconde révolution industrielle et le mouvement de concentration industrielle.
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Les auteurs insistent toutefois sur les problèmes de fiabilité des statistiques disponibles, parfois lacunaires et partielles, ainsi que sur les difficultés conceptuelles et de méthode portant sur la définition des opérations productives et les indices utilisés. Le changement de rythme d'après 1945 est impressionnant. Si l'industrie confirme ses taux de croissance du 19ème siècle, les services et l'agriculture connaissent les progrès les plus nets. Le phasage de la croissance d'après-guerre fait apparaître quatre périodes: 1945-1951, période de reconstruction et de redémarrage économique, suivie de trois cycles (1951-1957, 1957-1963, 1963-1970), qui se déroulent suivant un schéma relativement homogène: " croissance inflationniste, intervention déflationniste du gouvernement désireux de stabiliser les prix, ralentissement de la croissance pendant un an ou deux, puis reprise à des rythmes de 5 à 6 % par an, stimulée par des incitations gouvernementales." Il s'agit donc clairement de politiques de stop and go d'inspiration keynésienne. B. Facteurs de production et croissance économique. Le rôle du facteur travail dans la croissance suppose une étude de l'évolution des variables démographiques. Durant le 19ème siècle, la croissance de la population française a été particulièrement faible. L'influence malthusienne est très nette à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle, avec un taux de croissance moyen annuel de 0,2 %, à comparer aux 0,8 % de l'Allemagne, aux 1,1 % de la Grande-Bretagne et aux 2,3 % des Etats-Unis. La situation des années 30 peut même être qualifiée de catastrophique. L'immédiat après-guerre (dès 1943, en fait), on assiste à un véritable renouveau démographique. Les auteurs avancent plusieurs explications: - " Paradoxalement, la guerre, c'est à dire l'expérience de l'insécurité dans une société qui avait alors jusque là multiplié les sécurités, a pu contribuer à abaisser les normes de sécurité individuelle qui, entre autres, commandent l'intensité de le restriction des naissances." - Une réaction anti-malthusienne: Code de la famille de 1938, impulsé par une attention nouvelle aux questions démographiques (influence de A. Sauvy et A. Landry). - Explication en termes de cycle d'Easterlin. Ces évolutions conditionnent les variations de la population active et donc le facteur travail; mais il faut tenir compte des taux d'activité et des changements de la structure par sexe et âge de cette population active. Ainsi, la population active française est en quasi-stagnation de 1896 à 1962: Période 1896 - 1931 1931 - 1936 1936 - 1946 1946 - 1962 Taux de croissance moyen annuel + 0,15 % - 1,2 % 0% + 0,1 %
Cette situation s'accompagne d'une baisse du taux d'activité qui passe de 51 % en 1896 à 41 % en 1968. Enfin, la structure par sexe montre une baisse de l'activité féminine des années 20 au milieu des années 60. L'évolution du chômage montre que celui-ci reste à bas niveau sur la période étudiée, avec toutefois une pointe lors de la crise de 1921 (2,7 % de la population active) et lors de la crise des années 30 (4,5 % soit 860 000 chômeurs en 1936). Après une niveau particulièrement bas durant les années 50, la dégradation de l'emploi se manifeste dès 1965: la composante démographique du chômage est très nette dans le cas français.
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La croissance du capital est le résultat de l'effort d'investissement. Trois formes d'investissement sont distinguées: les investissements productifs, en logements, et ceux des administrations civiles. La part de ces trois composantes a légèrement varié au cours de l'après-guerre, avec notamment une montée de l'investissement en logements. Mais la donnée fondamentale est le rapport Investissement/PIB, qui mesure l'effort d'investissement de la Nation. 1949 19,7 1952 17,8 1954 18,5 1960 21,2 1963 22,7 1966 24,1 1969 25
Taux d'investissement (% du PIB)
L'effort d'investissement a donc été soutenu et en progression durant les années de croissance. II. L'analyse des effets combinés des divers facteurs physiques de la croissance et la mise en lumière du "résidu". A. Une démarche économétrique fondée sur l'étude de la fonction de production. Les auteurs cherchent à mesurer les effets des facteurs de production dans la croissance à travers l'analyse économétrique. Inspirée du modèle néo-classique, et utilisant une fonction de Cobb-Douglas, cette approche leur a permis de mettre en lumière l'existence d'un "résidu" dont l'explication constitue le coeur de l'ouvrage. L'analyse repose sur l'utilisation d'une fonction de type Cobb-Douglas, dont les caractéristiques semblent convenir aux choix méthodologiques des auteurs. Le niveau de production à la période t, noté Qt, est fonction des quantités de capital (Kt) et de travail (Nt) utilisées. Ainsi: Qt f ( K t , N t ) A. N t. K t1 (A représentant un coefficient donné et une valeur comprise entre 0 et 1, et qui représente l'élasticité de la production par rapport au facteur travail(1- représente l'élasticité de la production par rapport au facteur capital). Les recherches économétriques ont permis d'estimer les valeurs de ces deux élasticités dans le cas français et pour la période analysée par les auteurs: est égale à 0,7 (1 = 0,3) Puisqu'il s'agit de rendre compte de phénomènes d'accroissement, on utilisera cette fonction sous forme de différentielle totale, ce qui donne:
dQt dN t dK t .. 1 ) ( Qt Nt Kt
Taux de croissance de le production Taux de croissance du facteur travail, estimé à 0,9 % de moyenne annuelle Taux de croissance du facteur capital, estimé à 6,6 % de moyenne annuelle
En conséquence, si l'on calcule la contribution des facteurs travail et capital à la croissance économique, on obtient le résultat suivant:
dQt (0,7 x 0,9 %) + (0,3 x 6,6 %) = 2,6 % Qt
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L'analyse de cette équation permet de mettre en lumière le résidu. En effet, le taux de croissance réel de l'économie française pour la période considérée est de 5 %. L'accroissement du volume des facteurs travail et capital n'explique que 2,6 % sur les 5 % observés; cette différence, tout à fait considérable, constitue le "résidu" qu'il s'agit
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