Comment les instituts Confucius sont-ils un instrument de la Chine pour affirmer sa puissance ?

Dans une dimension politique et économique, les pays tentent chacun d’affirmer leur puissance par de multiples moyens, les plaçant en concurrences. Ainsi, leur influence mondiale dépend de nombreux facteurs et leur permet d’assoir leur pouvoir dans une approche multi-scalaire. De ce fait, les pays choisissent et favorisent le plan culturel qui émet et diffuse une influence puissante : la Chine, s’affirmant comme très grande puissance mondiale, a adopté ce processus dans un but de séduire la scène internationale, qui reste une majeure difficulté pour la Chine. En 2006, la Chine ne détenait seulement que 1.5% du marché global des produits culturels contre 40% pour les Etats-Unis. De ce fait, la Chine tente de prendre le dessus et concurrencer ainsi le géant américain. Sont alors développés des outils de promotion à l’échelle mondiale visant à servir de manière directe les intérêts nationaux dans une sphère d’influence en créant un modèle d’institut linguistico-culturel : les instituts Confucius. Se dirigeant dans cette dynamique culturelle depuis 2004 à travers le monde, la Chine, dans son apparence de soft power, utilise ces instituts dans un objectif mondial et représente une forme indirecte de la puissance. Cependant, comment les instituts Confucius sont-ils un instrument de la Chine pour affirmer sa puissance ? En premier lieu, nous comprendrons que les instituts Confucius possèdent une dimension multi-scalaire puis nous verrons la responsabilité du soft power dans cette influence culturelle.

Les instituts Confucius se présentent en effet au service du rayonnement mondial chinois et la Chine cherche à affirmer se puissance dans une dimension tant mondiale que continentale ou encore nationale. Ainsi, le gouvernement chinois a implanté depuis 2004 des instituts Confucius partout dans le monde afin d’influencer de manière la plus extrême et la plus répandue possible. Or cette institution prône deux critères majeurs : le principe d’universalité, d’une part, et la dépolitisation de la dimension culturelle, d’autre part : ainsi la Chine tente grâce à ces deux critères de s’implanter à l’échelle mondiale, comme la France a pu le réaliser avec succès. Dans un objectif de maximiser sa présence au sein de son premier cercle d’influence, la Chine après l’établissement d’un centre pilote à Tachkent en juin 2004, qui fut le premier institut Confucius ouvrant ses portes le 21 novembre 2004 à Séoul, elle s’étend à l’échelle mondiale. Pour la Chine, accroître son influence sur sa périphérie est un objectif géopolitique majeur. C’est pour cette même raison que la région Pacifique compte plus d’instituts Confucius, proportionnellement, que toutes les autres régions. L’implantation de ces instituts dans différents endroits du monde donne à la Chine un certain pouvoir et une augmentation de son pouvoir politique et culturel sur ces espaces. En conséquence, la Chine obtient un pouvoir mondial puisqu’elle installe ces instituts absolument partout dans le monde. D’ailleurs, on remarque qu’en contraste avec d’autres instituts linguistico-culturels du monde, la Chine marque en 2019, le record des organisations de promotion de la langue et de la culture dans le monde avec le nombre d’inscrits et d’instituts dans le monde : 2 700 000 inscrits pour 548 instituts dans 154 pays pour l’institut Confucius contre par exemple l’Allemagne avec l’Institut Goethe qui ne compte lui que 272 000 inscrits pour 159 instituts dans 98 pays. Le gouvernement chinois cherche à tout prix à diffuser la culture et la langue chinoise à travers ces instituts qui autorisent cette transmission. Ainsi, la Chine cherche à redorer son image internationale et de ne plus apparaître comme une menace chinoise et de convaincre le monde des intensions pacifiques de la chine. La transmission de la langue et la culture chinoise mais également les politiques et les idées véhiculées par l’Empire du Milieu sur la scène internationale permettent l’émergence de Chine. D'où le développement rapide de ces instituts à travers le monde depuis le milieu des années 2000. D’ailleurs, le programme Confucius est également adossé au projet stratégique de la route de la soie, avec 153 instituts Confucius et 149 classes Confucius sont présentes dans 54 pays le long de la nouvelle route de la soie. En 2016, le nombre d’apprenants inscrits dans ces pays atteignait 460 000 personnes, soit une augmentation de 37,3 % en glissement annuel, alors que 2,7 millions de personnes participaient cette année-là aux différentes activités