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Commentaire d'Un Extrait d'Au Bonheur Des Dames

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Cette dureté physique se traduit par des douleurs tels ses "pieds enflés" dont " la plante s'était couverte d'ampoules" mais aussi par des "maladies spéciales" qui auraient obligées certaines vendeuse à quitter les nouveautés. La figure de style dominante pour exprimer le martyre physique de cette jeune vendeuse est l'hyperbole, comme par exemple le "délabrement du corps entier" qu'elle éprouvait, qui souligne globalement la misère de Denise.

Le texte se concentre ensuite sur l'affliction morale du personnage. Denise, après tant de peine, se retrouve encore face à une autre menace, la persécution de ses camarades vendeuses. En plus de son tourment, la jeune fille est mise à l'écart des autres qui d'ailleurs "la frappait au coeur". Elle avait été "patiente" dès son arrivé au magasin et "douce" envers ses camarades qui lui offraient en retour que "des mots blessants" et "des inventions cruelles".

L'auteur joue alors sur deux formes de blessures morales, "la sourde persécution" qui se transmet par des mots et des rumeurs, et celle de la longue durée du supplice des vendeuses. Zola montre ici l'esprit de compétitivité entre les jeunes travailleuses qui sont prêtes à se piétiner les autres afin de réussir. Il utilise ici le pathétique pour montrer l'infortune de la pauvre Denise qui, lorsqu'elle demande un rayon de tendresse, reçoit une tempête de méchanceté.

Mais ce texte fait ressortir toutefois l'intensité des souffrances mêlant la répétition et la persistance sur la violence des relations. Cette cruauté est révélée par le champ lexical de la souffrance qui revient a peu près à chaque ligne, tels " terribles fatigues, courbaturée, souffrir, ampoules, délabrement, défaillait, à bout de force, épuisée …". L'écrivain met sans arrêt l'accent sur la torture de Denise, pour encore une fois insister sur sa misère.

Il fait également des accumulations de douleurs physiques, comme "les talons battaient la fièvre, la plante s'était couverte d'ampoules, dont la peau arrachée se collait à ses bas" ou bien "un délabrement de son corps entier, les membres et les organes tirés par cette lassitude de jambes, de brusques troubles …". Ces énumérations servent à Zola pour justement rajouter des détails à son tableau de la misère qui font que le sort des vendeuses paraît encore plus chargé de malheurs.

Les adverbes comme "terribles", "plus encore", "toujours" donnent un effet de persévérance sur le dénuement de Denise.

Finalement, certains mots dégagent de la violence comme "cassaient", "criait", "broyés", "arrachée", "brusques", "force" qui désignent la sévérité et la virulence

de ce milieu du travail chez les femmes.

Émile Zola dévoile en réalité les conditions de vie d'une femme ouvrière de son époque, à travers ce texte naturaliste. Il s'inspire de la vie quotidienne de ces vendeuses pour construire un texte à fonction documentaire.

Pour émouvoir le lecteur, l'auteur a recourt à de nombreux procédés stylistiques, en particulier l'hyperbole et l'accumulation, ainsi qu'au registre pathétique qui domine le texte. Et ce sont grâce à ces éléments que cet écrivain peint les misères des vendeuses.

Mais Zola ne se contente pas de faire voir la souffrance des vendeuses. Il profite de cette description pour justement en dénoncer la cruauté.

Tout d'abord, il oppose l'accumulation des tortures physiques, le vocabulaire violent et les verbes de souffrance à la délicatesse de cette "fillette" "si mince" avec "l'air si fragile". Zola place une fille si innocente et un peu naïve, tout comme Gervaise dans l'Assommoir, dans une situation de "torture" où elle vit dans le dénuement total. En faisant ainsi, il suscite la pitié des lecteurs et dénonce explicitement la dureté des conditions de travail des vendeuses qui s'abat sur une pauvre paysanne venue à la ville à la recherche d'un métier.

Ainsi, l'auteur fait tout pour lui donner une image misérable : La mort de ses deux parents, la garde de ses deux petits frères, l'absence d'argent pour se procurer de nouvelles bottines, son martyre subit par les autres vendeuses …

En faisant cela, il accuse ouvertement le caractère néfaste de vendeuses envers Denise mais surtout la cruauté que lui porte son travail, à elle, une femme trop gentille qui n'a eu que des malheurs dans sa vie.

"Les pâles couleurs de sa chair" sont peu à peu ensevelis par le "délabrement de son corps". Zola souligne ainsi le contraste entre son innocence et sa situation de survie.

Cependant, il oppose également les reproches morales et les persécutions des autres vendeuses au personnage héroïque de Denise. Malgré son indigence, Denise ne baisse pas les bras et travaille jusqu' à être "à bout de force". Sa motivation lui donne courage et bien que le "monde se tourne contre elle", elle garde le sourire. Sa "patience" et "sa vaillance" font d'elle une vendeuse dévouée qui effectue d'ailleurs "un travail auxquels des hommes auraient succombé". Cette image chevaleresque de Denise émeut fortement le lecteur qui éprouve de la pitié pour elle mais aussi de l'admiration pour sa persévérance.

D'ailleurs, bien que le pathétique soit le registre dominant le texte, nous pouvons dire que le registre épique remonte un peu à la surface avec Denise qui apparait comme un chevalier solitaire, pleins de bravoure, prêt à aller jusqu'au bout de ses peines pour le bien d'autrui.

L'auteur lui associe aussi la "tendresse" qu'elle a envers le monde bien qu'il la méprise en retour. Tous ces éléments la différencient de ses camarades et de la foule, et fait d'elle un personnage unique aux yeux du monde de la sociabilité.

C'est ainsi qu'on peut dire que l'écrivain reproche aux travailleurs de l'époque d'avoir une esprit insociable, de ne pas s'entre aider.

Pourtant, Zola utilise alors ces oppositions dans un but précis, celui de faire réfléchir. En émouvant le lecteur, Zola l'amène à se

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