Commentaire de Paul Eluard, la courbe de tes yeux
Recherche de Documents : Commentaire de Paul Eluard, la courbe de tes yeux. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresession de certains termes utilisés tels que "tour" (vers 1), "courbe" ou "rond" (vers 2). En outre, la structure du poème fait penser à un cercle : les pronoms possessifs du dernier vers font écho à ceux du premier vers marquant de ce fait le retour au point de départ. Cette structure circulaire peut d'ailleurs nous faire penser aussi à la forme de l'oeil qui est mis en avant dans le texte du poème.
De plus, Paul Eluard nous envoie à l’image de la mère mettant encore plus en avant d'une part l'effet circulaire de par l'usage du retour en arrière qu'on retrouve dans les vers 3 et 12 ("berceau" et "paille des astres") et d'autre part, sa sensibilité.
"la paille des astres" nous renvoie vers un autre domaine, celui de la luminosité qui est considéré comme un topos en poésie. Les yeux éclairent et donnent un sens à la vie du poète. Les termes "feuilles de jour" (vers 6), "aurore" (vers 11), "lumière" (vers 8) et "astre" (vers 12) sont des images renvoyant à la lumière. Les nombreuses métaphores ne se contentent pas simplement d’évoquer la courbe et la luminosité, elles élèvent la femme au niveau du cosmos.
Le cosmos est chez les grecs synonyme de beauté (la beauté est aussi un topos en poésie). Paul Eluard voit dans la femme aimée la beauté de l’univers, la courbe des yeux renvoie ainsi à la forme de l’univers.
Nous retrouvons fréquemment une césure à l’hémistiche pour exprimer une harmonie dans le duo évoqué dans le poème, comme par exemple c'est le cas dans le vers 10 ("Chasseurs des bruits et sources des couleurs").
De plus, le rond peut être concret dans le poème ("rond" vers 2) mais peut aussi être abstrait via les métaphores. Le concret et l’abstrait se marient pour exprimer l’image du duo, et la structure circulaire du poème donne l’image du couple renfermé sur lui-même.
Notons aussi que le poète fait référence à tout l’univers. En effet, il nous dit dans le vers 14 que c’est parce que la femme qu’on aime existe que le monde existe. Cette inversion d'espaces matériels (l'être est une partie du monde et non l'inverse) est en soi un paradoxe. Au fur et à mesure du déroulé du poème, l’image prend de l’ampleur, on passe par "l'auréole du temps" (vers 3) pour arriver sur "le monde" (vers 14) signifiant ainsi que la femme prend possession de l’espace et du temps. La femme est divinisée, elle contient à elle seule tout l’univers, et englobe les quatre éléments : l’eau ("rosée" vers 6), l’air ("vent" vers 7), la terre ("feuille" vers 6) et le feu ("astres" vers 12).
Ainsi malgré la brièveté du poème, l’univers tout entier est mobilisé pour la célébration de la femme.
La dimension très ouverte de ce poème marque l’appartenance de Paul Eluard au mouvement surréaliste. Tout en sollicitant l'imagination du lecteur, Paul Eluard a toutefois écrit un poème qui s’apparente au traditionnel blason avec l'éloge de la femme aimée à travers ses yeux. C’est cette fusion et cet équilibre entre blason et images propres
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