Controverse de Valladolid par Jc Carrière
Dissertation : Controverse de Valladolid par Jc Carrière. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoireses crimes, mais se montre beaucoup plus doué en rhétorique. Las Casas s'emporte souvent, tandis que Sepúlveda argumente beaucoup plus calmement, et est capable de construire des contre-argumentations très structurées, alors que Las Casas a besoin de souvent couper la parole à Sepúlveda pour répondre à ses arguments. Mais Las Casas dispose sur ce point d'une importante indulgence de la part du légat, qui tolère ses interruptions tant qu'elles sont pertinentes.
On voit souvent apparaître le problème du manque d'informations à propos de ce qui se passe réellement dans le Nouveau Monde. Si Las Casas et ses assistants sont allés sur place, les autres savent mal distinguer la réalité des crimes espagnols des rumeurs propagées par la propagande des ennemis de l'Espagne. De même, les participants ne savent quoi penser des accusations de perversions sexuelles des Indiens, sauf Las Casas qui objecte que les Aztèkes condamnaient fermement l'homosexualité, et que les allégations d'actes sexuels des esclaves dans les mines sont absurdes, les mines étant bien trop étroites pour cela.
Sepúlveda insiste largement sur les sacrifices humains pratiqués par les Indiens, pratique très clairement condamnée par la Bible.
La question de l'humanité des Indiens[modifier]
La première question posée est de savoir si les Indiens appartiennent bien à l'espèce humaine. Sur cette question, le fait que les Européens puissent avoir des enfants avec les Indiens, ces enfants ne souffrant pas plus fréquemment de malformations que les enfants européens, amène assez vite à conclure qu'ils le sont.
Les différences physiques sont relevées, et vite jugées non déterminantes. La couleur de la peau varie trop progressivement pour faire un critère. La seule différence notée est que les Indiens sont très majoritairement imberbes. Mais le cardinal souligne que, si la Bible dit que Dieu a créé l'homme à son image, elle n'a jamais accordé d'importance au sujet de la barbe, contrairement à l'idée que donne le tableau
Sépulvéda ayant insisté sur le fait que les Indiens commettent des sacrifices humains, le légat lui-même retourne partiellement cet argument contre lui : les sacrifices rituels des Indiens ne sont des sacrifices humains que si les Indiens sont humains. Sépulvéda précise alors sa position : pour lui, les Indiens sont des humains, mais tout en bas de la hiérarchie des êtres humains : ils sont des esclaves par nature.
L'idée de l'existence d'esclaves par nature parmi les humains est issue des thèses d'Aristote1. Pour Las Casas, il est assez difficile de contester la théorie de la hiérarchie d'Aristote. Ainsi Las Casas démontre plutôt que les Indiens font preuve de trop d'intelligence et de sentiments humains pour être classés ainsi.
Dénouement[modifier]
En fait, le verdict final ne contient que peu de suspense : on apprend vite que le pape est en faveur de l'adoucissement du sort des Indiens, et tous les personnages en sont conscients. Tous savent donc que Sépulvéda mène un baroud d'honneur.
Pourtant le verdict ira largement moins dans le sens des droits de l'homme tels qu'on les interprète aujourd'hui que l'on pourrait l'espérer. En effet, la conclusion est que les Indiens ont bien une âme, et donc ne sont pas susceptibles d'être réduits en esclavage. Mais pour éviter aux colons de trop souffrir de la perte de cette main-d'œuvre bon marché, le légat du pape indique qu'il encourage l'utilisation des Africains, jugés moins humains que les Indiens. Las Casas proteste, mais se voit signifier que ce débat n'est pas à l'ordre du jour. Pour Las Casas et Sépulvéda, il s'agit d'une défaite mutuelle.
Comparaison avec la réalité historique[modifier]
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