De la division du travail social, Emile Durkheim

                                         «  De la Division du travail social »

Emile Durkheim est considéré comme le « père » fondateur de la sociologie française, né en 1858 à Epinal, fils de rabbin, normalien et agrégé de philosophie. Il a été le premier titulaire de la chair de sociologie créée en 1912. De La Division du Travail Social a été écrit en 1893, cet ouvrage correspond à son travail de thèse et est une référence dans le domaine de la sociologie. Il cherchait à comprendre la cohésion sociale dans la société moderne. Il décède en 1917 à Paris.

          Durkheim nous explique que la division du travail est un phénomène normal et que comme tout fait social elle présente des « formes pathologiques qu’il est nécessaire d’analyser ». La division du travail permet la solidarité sociale mais il arrive aussi que ce ne soit pas le cas et il faut donc essayer de rechercher pourquoi elle « dévie de sa direction naturelle ». Il nous indique aussi qu’il y a trois formes exceptionnelles de cette déviation :

• La crise économique et les faillites en sont les premiers signes. Les rapports entre les individus se dévalorisent car les fonctions sociales ne sont plus aussi bien assurées
• L’extension de la grande industrie augmente « L’antagonisme » entre le capital et le travail. La Division du travail subie par les ouvriers entraîne de nombreux désaccord qui mènent à des affrontements entre Patrons et Ouvriers. L’équilibre de la société s’en trouve déséquilibré.
• On trouve aussi une division de l’univers intellectuel qui se sépare en plusieurs spécialités qui se veulent toutes plus importante que les autres.

           Durkheim appelle cela « l’état d’anomie » ce qui correspond à un état anormal de la division du travail social qui entraîne un déséquilibre du lien social. Cette anomie indique une condition dans laquelle les normes qui permettent aux individus de vivre en homogénéité dans une société disparaissent ou sont devenues moins efficaces pour structurer leurs rapports. Avec ce dysfonctionnement de l’activité sociale et l’inefficacité des normes : les envies individuels ne sont plus limitées. Il peut y avoir un conflit entre un même groupe d’individu qui peut éclater.

           Lorsque la société subit des changements, ceux-ci engendre des attentes de la part des individus. Or les règles et valeurs présentent dans la société sont inaptes à les contrôler. Les individus perdent donc leurs repères.

           On peut donc conclure que la division du travail anomique érige donc des difficultés à la communication et met en danger la cohésion sociale, à force de spécialisation l’individu ne reconnait plus les règles comme avant Selon Durkheim, pour lutter contre cette anomie il faut que la société ait une « morale ^[1]» ce qui signifie qu’il faut une passation des valeurs. Il ne faut pas imposer cette morale mais plutôt mettre en place une « morale de coopération ». Contrairement à Auguste Comte qui lui pense que c’est l’Etat qui doit permettre la cohésion sociale.