Dissertation sur la peine de mort

La peine de mort, ou la peine capitale semble exister depuis fort longtemps. Elle consiste à retirer la vie d'une personne jugée coupable d'un crime capital et est encore autorisée dans 58 pays de nos jours.1 Il y a des preuves de l'existence de la peine de mort dès l'Antiquité et celle-ci était considérée comme peine maximale du système judiciaire.2 Certains pensent que la peine de mort est une punition méritée et normale pour certains crimes tandis que d'autres pensent qu'elle est inutile et immorale comme François Eugène Vidocq, un policier français décédé en 1857. Voici les dires de cet homme : " La peine de mort est une peine immorale, ou du moins inutile, parce qu'elle habitue le peuple au spectacle des supplices, et parce qu'elle ne répare rien ; car malheureusement la mort du meurtrier ne rend point la vie à la victime". Nous allons donc, à travers cette dissertation, débattre sur le droit de vie ou de mort des condamnés coupables de crimes capitaux. Nous chercherons à savoir si la peine capitale apporte quelque chose de constructif à la société et au système judiciaire. Pour ce faire, nous étudierons les idées qui rejoignent celles de François Eugène Vidocq et les idées s'opposant à son opinion afin de pouvoir synthétiser en regroupant les arguments passés en revue afin de pouvoir construire un avis personnel.

Analysons les arguments en faveur des dires de François Eugène Vidocq.

Tout d'abord, nous pouvons affirmer que la justice ne peut pas être infaillible3, il y a toujours des innocents qui sont reconnus coupables. Comme la peine de mort est définitive, des personnes innocentes peuvent être exécutées à tort et lorsque la vérité fait surface, il est déjà trop tard, la mort du reconnu coupable est irréversible. Prenons le cas de Carlos DeLuna, exécuté en 1989 au Texas pour être innocenté 22 ans plus tard, il est en effet innocent et a été victime d'une erreur du système judiciaire. Malheureusement, sa sentence est irrévocable, le mal a déjà été fait.4

Ensuite, Le cas de Carlos DeLuna aurait pu être faussé à cause de son origine hispanique. En effet, le système judiciaire ne favorise absolument pas les minorités ethniques5 et la peine de mort ne sera pas une exception à l'acharnement sur les personnes de couleur, les juges racistes peuvent en profiter et faire en sorte que les coupables non-blancs n'aient pas toujours une sentence juste. L'origine ethnique du coupable peut donc influencer le verdict et envoyer une personne innocente à l'exécution. Aux Etats-Unis d'Amérique, nous constatons que près de 42 % des condamnés à mort en 2016 étaient afro-américains malgré 1 GAUTHIER (S.), Peine de mort : quels sont les pays qui exécutent le plus ?, https://www.caminteresse.fr/economie-societe/pays-la-peine-de-mort-executions-1147576/ (consulté le 11 mai 2017) 2 ANONYME, La peine de mort au fil du temps, https://www.rts.ch/decouverte/monde-etsociete/monde/peine-de-mort/2101427-la-peine-de-mort-au-fil-du-temps.html (consulté le 11 mai 2018) 3 ANONYME, Principaux arguments contre la peine de mort, https://www.revoltes.org/arguments-contre-lapeine-de-mort.htm (consulté le 10 mai 2018) 4 REBILLAT (C.), Innocenté 20 ans après son exécution, http://www.parismatch.com/Actu/International/Innocente-20-ans-apres-son-execution-160990 (consulté le 10 mai 2018) 5 ANONYME, Principaux arguments contre la peine de mort, https://www.revoltes.org/arguments-contre-lapeine-de-mort.htm (consulté le 10 mai 2018)

le fait qu'ils ne soient que 13 % de la population américaine. La peine de mort peut être une continuation de la ségrégation raciale et peut favoriser les blancs.6

Enfin, la peine capitale ne laisse pas le criminel penser au mal qu'il a fait, elle ne le punit pas réellement, elle ne fait que le supprimer. L'incarcération durant un très long laps de temps n'est-elle pas un pire châtiment que la mise à mort ? Le criminel s'en sort facilement s'il est mis à mort, il n'a effectivement pas de remords le rongeant durant des années et n'a pas à être confronté au crime commis pendant une très longue durée tout cela dans les conditions lamentables d'incarcération. Le coupable pourra donc souffrir de son vivant ce qui est un châtiment plus judicieux que la peine de mort. L'affaire Geneviève Lhermitte illustre bien notre argument. Madame Lhermitte est condamnée à perpétuité pour le meurtre de ses cinq enfants, son châtiment est non seulement d'être enfermée à vie mais aussi d'être confrontée à l'horreur qu'elle a commise tous les jours de sa vie. Ainsi, sa punition est encore pire que la peine de mort.7

Analysons ensuite les arguments en défaveur de la citation de François Eugène Vidocq.

En premier lieu, la peine de mort pourrait remédier aux problèmes de surpopulation carcérale.8 Éliminer des criminels coupables de délits graves (meurtre ou viol) pourrait réguler la population carcérale qui explose. Ainsi, les prisonniers coupables de crimes moins graves ne sont pas entassés les uns sur les autres. Nous pouvons prendre l'exemple de la prison de Forest en 2012, cette prison avait une capacité de 402 places et était occupée par 706 prisonniers, la peine de mort des meurtriers et violeurs pourrait résoudre ce problème de surpopulation.9

En deuxième lieu, nous pouvons dire que la peine de mort préviendrait le retour de dangereux criminels dans la société et d'éventuelles récidives.10 Si le coupable meurt, il ne sera plus capable de sortir du milieu carcéral et de répéter les crimes pour lesquels il est condamné. Enlever la vie à un criminel rendra notre société plus sécurisée. Illustrons cette idée par l'affaire des frères Jourdain. Jean-Louis et Jean-Michel Jourdain ont été reconnus

6 SEELOW (S.), "Aux Etats-Unis, la peine de mort est une continuation de la ségrégation raciale", http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2011/10/12/aux-etats-unis-la-peine-de-mort-est-une-continuationde-la-segregation-raciale_1584856_3222.html#yAS0dt4gTqzBF18Z.99 (consulté le 10 mai 2018)

7 ANONYME, Geneviève Lhermitte condamnée à la perpétuité, http://www.dhnet.be/actu/faits/genevievelhermitte-condamnee-a-la-perpetuite-51b7b519e4b0de6db9890028 (consulté le 10 mai 2018)

8 ANONYME, Principaux arguments pour