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Décrocheurs d'école : Redonner l'envie d'apprendre aux adolescents qui craquent.

Fiche de lecture : Décrocheurs d'école : Redonner l'envie d'apprendre aux adolescents qui craquent.. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  30 Octobre 2018  •  Fiche de lecture  •  2 637 Mots (11 Pages)  •  600 Vues

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Juliette Le Cossec - ES1

Fiche de lecture

LONGHI Gilbert, GUIBERT Nathalie,

Décrocheurs d'école : Redonner l'envie d'apprendre aux adolescents qui craquent.

Paris, Editions de La Martinière, 2003

Introduction

L'ouvrage que je vais présenter s'intitule "Décrocheurs d'Ecole, redonner l'envie d'apprendre aux adolescents qui craquent." Ce livre, édition de la Martinière, compte 242 pages et date de 2003.

Présentation des auteurs : 

Gilbert Longhi a été proviseur du Lycée Jean Lurçat à Paris (XIIIe) de 1997 à 2006 où il a créé pour 250 jeunes décrocheurs, sept classes expérimentales leur proposant un cursus scolaire adapté. Il a exercé cette même fonction au Lycée Albert Einstein à Sainte Geneviève des Bois.

Professeur en Institut Universitaire de Formation des Maîtres (IUFM), chercheur associé en Sciences de l'Education à l'Université Paris X-Nanterre et Président de l'Observatoire Déontologique de l'Enseignement (ODE), il consacre actuellement ses recherches à ce qu'il propose d'appeler une "science de la conscience professionnelle".

Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, notamment de : La République lycéenne (Payot, 1992) et Pour une déontologie de l'enseignement (ESF Editeur, 1998). Il a collaboré à l'ouvrage Face aux incivilités scolaires : quelles alternatives ou tout sécuritaire? (Syros, 2001).

Spécialisée dans le domaine de l'éducation, Nathalie Guibert est coauteure du livre "Décrocheurs d'école" avec Gilbert Longhi. Nathalie Guibert est journaliste. Après avoir travaillé sur les questions d'éducation et de justice au journal "Le Monde", puis dirigé le service "France du quotidien", elle est correspondante Défense pour le même journal depuis 2009. Elle est aussi l'auteur du livre " Je n'étais pas la bienvenue" (Paulsen EDS, 2016).

Présentation de l'oeuvre :

A travers cet ouvrage, Gilbert Longhi et Nathalie Guibert partagent leurs réflexions autour du décrochage scolaire à travers deux axes : une analyse de ce processus, de ses manifestations,  de ses causes, ses facteurs, ses responsables mais aussi ses réponses possibles... et la présentation de sept portraits d'élèves en situation de décrochage scolaire qui vient en illustration.

La démarche de l'auteur est de faire prendre conscience que les jeunes décrochés peuvent de nouveau retrouver le goût d'étudier si on leur propose un cursus scolaire adapté qui considère ces jeunes comme des personnes avant d'être des élèves.

Mes motivations pour ce choix d'ouvrage :

J'ai choisi de lire cet ouvrage car le décrochage scolaire est une problématique actuelle qui m'intéresse et que je connais peu. J'étais curieuse de découvrir les portraits et témoignages de sept jeunes décrocheurs, avec des parcours scolaire et de vie différents mais aussi d'appréhender les causes et les conséquences du décrochage scolaire ainsi que les moyens mis en oeuvre pour y remédier. La forme d'écriture m'a attiré car l'auteur relate des faits concrets basés sur sept histoires de jeunes décrocheurs scolaires sans négliger l'analyse de ce phénomène.

Synthèse du texte :

Cet ouvrage traite du thème de l'éducation et plus particulièrement sur le sujet du décrochage scolaire. Il permet de comprendre les manifestations de ce phénomène, ses causes probables et notamment l'impuissance de l'Education Nationale à raccrocher les élèves au système scolaire.

Les auteurs ont également cherché à présenter une réponse possible à ce phénomène à travers l'évocation des pratiques alternatives d'un établissement expérimental, le lycée Jean Lurçat, à Paris.

La démarche des auteurs est très explicite dès le début du livre : Gilbert LONGHI et Nathalie GUIBERT écrivent « il ne s'agissait pas, pour nous, d'écrire un livre de pédagogie , ni de publier quelle que soit leur force, les témoignages de décrocheurs courageux. Il fallait partir de leur parole et de leur grande lucidité pour faire comprendre la réalité complexe du décrochage scolaire, pour mesurer l’abîme dans lequel sont entraînés les jeunes et leur famille et refaire avec eux le chemin, parfois sinueux, d’une reprise des études. » (p39)

Pour synthétiser les grandes idées de ce livre, je vais donc m'appuyer sur le déroulement proposé par l'auteur. Dans un premier temps, je vais présenter de manière synthétique le décrochage scolaire. Je parlerai ensuite de la part de responsabilité du système scolaire et de l'entourage du jeune face à ce phénomène. J'accorderai un quatrième temps aux témoignages des élèves décrocheurs pour terminer par la pédagogie innovante du lycée Jean-Lurçat.

I°) Le processus du décrochage scolaire :

        D'après des statistiques sur les abandons scolaires, quatre-vingt mille jeunes quittent l'école chaque année. Pour Gilbert Longhi, il y en aurait beaucoup plus et les chiffres seraient faussés.

Il existe différentes formes de décrochage : "A ceux qui abandonnent leur scolarité sans diplôme, il faut ajouter les dizaines de milliers d'élèves, qui, par ennui, difficulté personnelle ou nécessité économique, ne fréquentent plus l'école qu'en pointillé de la sixième à la terminale." pages 25-26

Les causes du décrochage peuvent être psychologiques ou sociales, allant de l’abandon, l’ennui, aux difficultés personnelles ou à la nécessité économique. Elles peuvent être extrascolaires telles que « la perte des repères, la décomposition familiale, l’urbanisme aberrant, l’économie parallèle ou la démission des parents ».

Tout au long de l'ouvrage, les auteurs s'attardent à ne pas donner une définition toute faite et « standard » du décrochage scolaire. Dès le début son argumentation, Gilbert L. se demande si ces élèves qui quittent l'école sont des décrocheurs ou des décrochés. Pour lui, «  Un décrocheur est fautif, il largue l'école sciemment. Un décroché est plutôt une victime ; les enseignants le poussent vers la sortie parce qu'il leur pose des problèmes. » (p19-20).

C'est un processus qui, selon l'auteur, ne résulte pas toujours de l'élève lui-même mais également de facteurs non négligeables comme les parents, les enseignants, l'établissement et le système éducatif français.

Le décrochage frappe toutes les classes sociales, des élèves de plus en plus jeunes et de moins en moins marqués par les difficultés de leur milieu.

L'auteur insiste sur le mal-être qu'éprouve ces adolescents. Ce n'est pas avec plaisir qu'ils abandonnent l'école. Le décrochage peut avoir de lourdes conséquences sur le moral d'un jeune.

Ce passage page 94 illustre cette idée : "Le décrochage isole un adolescent. Plus de coups de fil, aucun copain. Sa petite soeur tant aimée l'énerve. On ne peut rien lui dire. Son sport favori l'ennuie. Sa chambre est en pagaille. Il souffrait d'être élève, il souffre tout autant de ne plus l'être, tenaillé par la nostalgie d'une école qui, quelquefois, lui a reconnu des qualités. Il se souvient encore, au tréfonds de son décrochage, d'appréciations élogieuses d'anciens profs, du temps où les insomnies, les cauchemars, les nausées, les trous de mémoire et l'angoisse de la copie blanche n'existaient même pas."

II°) Les failles de l'éducation nationale :

L'auteur relève les incohérences du système éducatif de l'éducation nationale. En effet, ce dernier accepte le décrochage en validant ce qui l’engendre tout en mettant en place des possibilités de revenir à l’école par la création de classes spéciales.

D'après l'auteur, l'école standard ne traite pas le décrochage, tout au plus le déplore-t-elle en obtenant la démission officielle de l'élève visé, précisément pour renier toute idée de décrochage.

Les collèges et les lycées auraient tendance à exiger sous la menace que les élèves en difficultés deviennent assidus et travailleurs, sans se questionner sur la façon d'enseigner.

Selon Gilbert L., les professeurs réagissent mal aux situations de décrochage scolaire. Pour les élèves qu'ils estiment en difficultés, ils rajoutent des accompagnements et des aides scolaires à des jeunes qui croulent déjà sous les cours et dont ce système d'éducation ne convient pas

De plus, certains professeurs partagent l'idée qu'ils ne sont pas là pour gérer des soucis de comportements ou des jeunes démotivés : "ce n'est pas de leur ressort, ce n'est pas leur travail".

Et quand un élève décrocheur décide de reprendre les cours,  il est difficile d'obtenir un rendez-vous avec le proviseur.

En outre, l'auteur perçoit deux obsessions de l'école : la réussite des élèves, du moins des plus motivés ainsi que la garantie des bonnes conditions de travail aux enseignants.

Dans le système éducatif actuel, les élèves doivent s'adapter à celui-ci et se fondre dans la masse pour répondre à ce qu'on attend d'eux. Pourtant, ce ne sont pas forcément les attentes des jeunes vis à vis de l'école. Gilbert Longhi utilise cette phrase pour appuyer son idée : «  Il n'est pas pensable que l'école cherche à satisfaire les attentes des élèves, puisque c'est la nation qui attend quelque chose d'eux »  (p106)

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