En attendant Godot de Samuel Beckett
Compte Rendu : En attendant Godot de Samuel Beckett. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresétrangement au premier. L’action se déroule le lendemain au même endroit, à la même heure. Quelques changements sont pourtant perceptibles.
L’arbre compte maintenant quelques feuilles. Les deux clochards Vladimir et Estragon imitent Pozzo et Lucky. Puis ces deux derniers réapparaissent. Le premier est devenu aveugle et le second est frappé de mutisme. Le jeune garçon effectue une nouvelle visite. Il affirme pourtant n’être pas venu la veille. Il informe les deux clochards que Godot reporte à nouveau son rendez-vous. Vladimir et Estragon songent à se pendre, mais la ceinture d’Estragon n’est pas assez solide.
Les dernières répliques de la pièce sont les mêmes que celles de la fin du premier acte : Vladimir demande : « Alors, on y va ? » et Estragon de lui répondre : « Allons-y ! »
Cette pièce est profonde ; inhumainement humaine. Les personnages ne sont que le reflet de nous-mêmes, attendant. Attendant quoi ? La mort ? L’amour ? Dieu (God/Godot, ont l’a suffisamment rabâché…) ? Je pense qu’on attend tous quelque chose ou quelqu’un. Qu’on est tous dans la position d’un de ces quatre personnages (Estragon, Vladimir, Lucky, Pozzo). On est tous bourreau, victime, ami, amant. On échange tous nos chapeaux une fois dans notre vie. Cette pièce n’est pas absurde. Elle est profondément juste.
Beckett a su capter l’essence de la vie. L’attente.
Lisez cette pièce. Elle vous fera sourire (jaune). On ressent une espèce de malaise à sa lecture. On rit de la répétition des répliques, des situations. Toujours le même arbre, la même envie de se quitter, de se pendre. La relation de Vladimir et Estragon est exemplaire. L’ un le dit bien, il serait plus heureux sans l’autre, mais, un silence plus tard, la discussion reprend. Ils se retrouvent à chaque fois, un peu plus écorchés par la vie, un peu plus malmenés par les autres. Car là est le thème fondamental de ce drame comique : la relation à l’autre.
Si je devais vous résumer En attendant Godot en quelques mots, ce serait silence, attente, vérité, amitié. Les messages les plus profonds de cette pièce se trouvent dans les silences. La parole n’est que bruit, qu’automatisme. Le sentiment est dans le geste, une dernière carotte donnée, un silence partagé. Les personnages ne sont pas plus fous que vous ou moi.
Beckett a écrit : « Tout ce que j’ai pu savoir, je l’ai montré. Ce n’est pas beaucoup. Mais ça me suffit, et largement. Je dirais même que je me serais contenté de moins. » (Lettre à Michel Polac).
En Attendant Godot De Samuel Beckett Acte 2
En attendant Godot de Samuel Beckett. Acte deuxième : p. 100 à 105, éditions de Minuit (1952-2009).
INTRODUCTION : Vladimir et Estragon attendent toujours Godot et ont cru qu’ « on » venait. Scène de guet, puis d’angoisse, puis éternel manège de dispute et de réconciliation. Puis Estragon : « Tu crois que Dieu me voit ? », appel à Dieu éperdu, aux cris de « De moi ! De moi ! Pitié ! De moi ! », qui font entendre la détresse du personnage. L’arrivée de Pozzo et Lucky semble alors répéter un des rebondissements du 1er acte ; mais, comme toujours dans cette pièce, tout recommence et quelque chose a changé : l’un est devenu aveugle, l’autre, sourd ; et Lucky a changé de chapeau.
Mais qu’est-ce qui a changé ? Quelles relations se tissent cette fois entre les personnages et avec quelle issue pour la pièce ?
1. Changements et continuité dans le dispositif scénique et dramatique :
Dans le dispositif scénique, des éléments reviennent, invariables, d’autres changent :
a. - Ce qui ne change pas : même lieu dépouillé (Route, arbre, pierre, à la campagne).
Retour des mêmes personnages apparus dans le 1er acte. 4 sont sur scène dont un, muet, Lucky. La didascalie initiale insiste sur l’élément qui ne change pas : le chargement de Lucky, en utilisant des comparaisons : « comme au premier acte. », celle-ci répétée, ou « comme au premier acte mais beaucoup plus courte », avec la comparaison puis l’adj. au comparatif de
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