Explication Sur Le Roman

définir selon ce qu’il possède, ou selon ses actions. Tout dépend des valeurs que l’on considère comme essentielles à un moment donné.

Les représentations de l’homme ont beaucoup évolué :

XVIème siècle : naissance du roman moderne qui représente l’homme (à la différence des mythes et de l’épopée qui représentent les dieux et les héros).( Cervantès Don Quichotte ; Rabelais Gargantua) Les géants de Rabelais représentent de manière burlesque les idéaux de l’humanisme de la Renaissance : l’identité, le moi, passe par l’acquisition de connaissances : l’homme est un être de culture.

XVIIème siècle : dans le roman classique, l’homme incarne des valeurs morales : l’honneur, le devoir, le courage. Elles lui permettent de se réaliser ou au contraire de déchoir. (La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette)

XVIIIème siècle : le monde européen s’ouvre à l’altérité ; perception de la différence des mentalités et de coutumes, critique de la société et recherche de valeurs universelles (Les Lettres persanes Montesquieu). Mais aussi aspiration au bonheur et à la réalisation de soi : romans à la première personne (La Vie de Marianne de Marivaux), romans épistolaires qui permettent la coexistence de plusieurs « moi » (Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos). L’éclatement des voix narratives et l’éclatement de la vision autocentrée du monde permettent l’éclosion de visions individuelles et du relativisme des valeurs.

XIXème siècle : l’identité se constitue autour de la situation sociale et de l’état civil. La bourgeoisie et ses valeurs constituent l’idéologie dominante : thème de l’ascension sociale réussie (Georges Duroy dans Bel Ami de Maupassant) ou ratée (Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir de Stendhal) ; importance de l’argent (Le père Goriot et ses filles dans Le Père Goriot de Balzac) ; représentation des classes sociales (Germinal de Zola), de l’expansion économique et urbaine (Au Bonheur des dames de Zola).La Comédie humaine de Balzac et Les Rougon Macquart de Zola marquent la prolifération de l’écriture romanesque. Les personnages y ont une identité pleine : état civil, filiation, identité sociale. Dans le roman moderne, à la différence des mythes et de l’épopée, l’homme est ancré dans le monde dans lequel il vit. Les héros de Zola ou de Balzac évoluent dans un monde qui ressemble au réel des lecteurs de l’époque (illusion réaliste). Le roman consiste donc à créer un rapport au monde à travers les personnages.

XXème : le mirage de l’équivalence entre le monde et le roman va s’évanouir, et l’identité du personnage romanesque disparaît. Après avoir renoncé au mirage d’une fausse identité (l’illusion réaliste), le personnage romanesque souffre d’une identité floue, perdue (influence de Freud). L’homme n’est plus un, il est divisé. Ses actions, ses désirs, sa personnalité même peuvent être déterminés par quelque chose qui est en lui mais qui lui échappe totalement : son inconscient. De plus, influence des deux guerres mondiales : période de doute sur le monde et les valeurs qui l’organisent. Les romanciers s’interrogent sur les séismes politiques, le nazisme et le totalitarisme. Au XXème siècle, l’homme se définit par ses actions (Sartre, Camus, Malraux : héros engagé dans