DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

Freud

Mémoires Gratuits : Freud. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
Page 1 sur 7

s pouvons fonder sur l’hypothèse de l'inconscient une pratique couronnée de succès, par laquelle nous influençons, conformément à un but donné, le cours des processus conscients, nous aurons acquis, avec ce succès, une preuve incontestable de l'existence de ce dont nous avons fait l'hypothèse.»

(Freud, Métapsychologie)

Dans ce texte, concernant l'inconscient, et en réponse à des objections, Freud cherche à prouver l'existence de l'inconscient. Dans un premier moment du texte, il considère que l'hypothèse de l'inconscient est nécessaire. Il en donne les raisons (actes manqués, rêves, symptômes psychiques).

Dans un second moment du texte, il montre que l'hypothèse de l'inconscient est légitime, parce qu'il est possible de fonder sur elle une pratique efficace. La réussite de la cure psychanalytique est une sorte de vérification expérimentale de l'hypothèse de l'inconscient.

Le texte de Freud est une réponse (“nous pouvons répondre à cela”) à des critiques nombreuses (" faites de tous côtés") opposées à la notion de "psychique inconscient", plus simplement d'inconscient, compris comme une composante de l'appareil psychique.

La formulation de la réponse de Freud est très ordonnée et commande les deux moments du texte: d'une part l'hypothèse est nécessaire, d'autre part elle est légitime.

En même temps la volonté d'une démarche scientifique est nettement affirmée: emploi de la notion d'inconscient comme hypothèse, recours à l'observation de faits (actes manqués, rêves, etc.), capacité d'aller au-delà de l'expérience immédiate, constitution d'une théorie (“gain de sens, cohérence”), vérification expérimentale par le recours à une pratique programmée, qui de manière ultime valide l'hypothèse initiale.

Dans un premier moment, Freud affirme la nécessité de l'hypothèse.

Jusqu'à Freud l'idée de psychique était strictement analogue à celle de conscience. Freud rappelle lui-même la portée de cette interprétation: tout autre psychique bénéficie du témoignage de la conscience.

La position de Freud, au contraire, est la suivante: il y a des actes psychologiques conscients qui ne peuvent être expliqués que par des actes psychiques qui, eux, échappent.. au témoignage de la conscience... La conscience n'a pas de valeur explicative totale, mais seulement partielle. Dans bien des cas un acte psychique”, ne s'explique pas par la conscience ", mais par un autre acte psychique: d'où l'idée d'enchaînement continu (et sous-jacent) des actes psychiques. Alors que la conscience est un phénomène de surface dont les", données sont lacunaires.. (et non pas continues), et même, souligne Freud généralement lacunaires (“extrêmement”). Autrement dit, il n'y a pas identité entre conscience et états psychiques, mais un champ plus large des états psychiques que celui de la conscience.

Freud fournit des preuves. On pourrait.. contester,. que l'inconscient puisse exister chez le malade, mais non chez l'homme sain. Contre cette thèse d'une spécificité Freud argumente sur le principe du “aussi bien” : aussi bien l'homme bien portant que le patient. Avec des exemples faciles à reconnaître pour soi-même, en ce qui concerne", l'homme sain»: les actes manqués, les rêves. Domaine immense, constamment présent dans notre vie quotidienne. Pour ce qui concerne le malade, Freud simplifie le vocabulaire médical en utilisant le terme générique: tout ce qu'on appelle symptômes psychiques, quitte à employer aussi le terme plus technique de " phénomène compulsionnel... Mais les deux expressions renvoient bien à l'idée d'inconscient. Tout symptôme est symptôme de quelque chose d'autre (un état psychique qui renvoie à un autre état psychique...). Quant à la compulsion, elle est cette tendance forte à répéter des situations névrotiques qui ne peut s'expliquer que par référence à un inconscient.

Freud apporte aussi son témoignage de praticien: "notre expérience quotidienne la plus personnelle ». En se référant au même modèle que précédemment: d'une part, des idées qui nous viennent sans que l'origine soit consciente (et qui ne peuvent donc s'expliquer que par un autre rattachement: le rattachement à l'inconscient). D'autre part, des "résultats de pensées" qui sont ces" actes psychiques, dont l'élaboration nous demeure cachée, sauf à les rapporter à d'autres actes psychiques, qui ne peuvent s'expliquer que par le recours de l'inconscient.

Enfin Freud résume les conséquences des deux hypothèses. D'abord celle de ses adversaires, relativement disqualifiée au moment même de sa présentation (“si nous nous obstinons à...”), puisqu'elle fait songer à une crispation sur une théorie ancienne et dépassée. En bref, si l'on ne recourt pas à l'hypothèse de l'inconscient, les actes conscients qu'on peut rassembler (et puisqu'on rejette l'hypothèse de l'inconscient, ce sont les seuls actes qu'on peut mettre bout à bout) - compte tenu de leur caractère lacunaire - “demeurent incohérents et incompréhensibles”. On voit comment Freud met en cause le privilège classique de la conscience: alors que la conscience est habituellement définie comme ce qui donne sens, le recours à la conscience fait de la suite des actes conscients collectés quelque chose d'insensé, à la fois dans son apparence (incohérence) et dans sa réalité (incompréhensible).

Au contraire, Freud exposant sa thèse introduit l'inconscient ("nous interpolons les actes inconscients inférés",). Dès lors est comblé ce qui jusqu'alors était lacunaire. L' "accumulation", s'ordonne,.. Un “ensemble” cohérent se dessine. C'est l'inconscient (et non la conscience) qui donne sens.

D'où la recommandation de Freud propre à toute méthode scientifique: aller au-delà de l'expérience (au sens d'apparence) immédiate. Donc aller au-delà du conscient, jusqu'à forger l'hypothèse de l'inconscient, même si cette notion n'est pas donnée strictement par l'expérience immédiate. Pour Freud, les données immédiates de la conscience", sont insuffisantes» pour donner raison de la totalité des actes psychiques. Au contraire il est nécessaire de construire (à l'opposé du donné) la notion d'inconscient.

Dans un second nomment, beaucoup plus bref, Freud argumente sur la légitimité de l'hypothèse de l'inconscient.

Maintenant il ne s'agit plus d'une théorie nouvelle plus fortement explicative que l'ancienne, donnant un "gain de sens et de cohérence", mais de référence à une pratique, qui est la pratique de la psychanalyse. Et dont la vérité est toute pragmatique: la psychanalyse (liée à l'hypothèse de l'inconscient) est vraie parce qu'elle réussit (“pratique couronnée de succès”).

Plus fortement Freud affirme qu'il lui est possible d'influencer les processus conscients, dans une pratique fondée sur

...

Télécharger au format  txt (11.3 Kb)   pdf (102.3 Kb)   docx (9.1 Kb)  
Voir 6 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com