Ingénierie Des Exigences

. Or ces méthodes ne répondent plus à l’évolution des SI, l’environnement technologique et économique oblige à penser les systèmes plus flexibles et adaptables au changement souvent initié par le domaine métier.

Commencer par les limites des méthodes traditionnelles permet aux auteurs de leur opposer et d’introduire de manière didactique l’ingénierie des exigences, afin de saisir son enjeu et sa valeur ajoutée. Pour répondre aux besoins exposés précédemment, l’ingénierie des exigences investit le domaine des exigences et analyse les systèmes au-delà de leur fonctionnalité. Elle investit la question du pourquoi qui se trouve à l’origine des fonctionnalités du système ainsi que des exigences non fonctionnelles telles que la performance ou la qualité. Il n’est donc plus question d’une vision statique du système mais d’avantage dynamique et qui prend en compte de l’évolution des besoins métiers, ainsi que la connaissance de l’entreprise. Pour comprendre l’intention qui spécifie les fonctionnalités du système, il a été nécessaire de décentraliser la source de la connaissance, elle n’est plus le fait de l’analyste expert mais elle est partagée par les acteurs de l’entreprise.

Pour connaître l’intention motivant la réalisation d’un système, l’ingénierie des exigences explore l’univers du discours en le décomposant en monde du sujet et en monde de l’usage. Le premier contient les connaissances génériques du domaine que le modèle tend à représenter. Du fait de sa nature générique il peut être décliné en plusieurs systèmes. A savoir que la conception de méta modèle (à l’instar du modèle NATURE qui représente le monde du sujet et ses relations avec le monde du système), permet de couvrir les exigences de grands nombres de système et ont pour objectif d’être réutilisables.

Le second, le monde de l’usage, contient l’information sur l’utilisation du système et ses buts. Ces deux mondes sont reliés au monde du système par des liens qui répondent à la question du « pourquoi » du système. Cette décomposition du monde du discours et ses relations avec le monde du système permettent d’axer l’analyse sur le contexte et l’environnement du système.

Deux approches peuvent être adoptées, une approche orientée par les buts, et une approche orientée par les scenarii.

En focalisant sur une démarche orientée par les buts, l’analyse explore les intentions desquelles sont déclinées les fonctionnalités du système et les scenarii. Afin de représenter les buts, les exigences et les fonctionnalités du système qui en découlent, cinq sous modèles sont définis : les modèles orientés objectifs, concepts, activité et utilisation, acteurs et enfin exigences du système d’information. Chacun de ces modèles contribue à représenter tous les aspects du framework de l’ingénierie des exigences défini en amont, à l’instar des méthodes EKD et KAOS qui permettent de modéliser la connaissance de l’entreprise et les changements organisationnels. La limite de l’approche orientée par les buts provient de la nature abstraite des buts difficiles à définir correctement.

L’approche orientée par les scenarii palie à cette difficulté. Un scénario permet d’appréhender des réalités plus faciles à décrire que les buts. Les scenarii sont de trois types : descriptifs, exploratoire et explicatifs. Ils permettent de connaître les acteurs du système et les différents éléments qui le composent tels que les évènements, les processus etc., le pourquoi du monde réel et les fonctionnalités désirées pour le système à développer. L’approche par scénario met en valeur le lien établi entre les exigences et le système désiré, projeté dans l’avenir. Les auteurs mettent en avant l’idée que les deux approches sont complémentaires, à savoir que l’approche orientée par les scenarii opérationnalise les buts, les projette dans un cadre plus réel, « contextualisé » et permet d’en découvrir/éliciter d’avantage. Ils citent en exemple l’approche CREWS-L’ecritoire développé au sein du projet CREWS SPIRIT. Elle vise à découvrir les besoins à partir de scénarios textuels au moyen du couplage bidirectionnel but/scenario. Il y a donc un va et vient entre la définition des buts et la rédaction des scenarii afin de trouver au final toutes les exigences d’un système. Afin d’automatiser le traitement des scenarii textuels et permettre une analyse linguistique, une grammaire a été normalisée.

Pour optimiser et accompagner le processus RE, deux processus doivent être pris en compte : le processus de « guidance » et de « traçabilité ». D’une part le processus de « guidance », loin d’enfermer les processus dans un cadre linéaire, doit permettre la création et l’exploration des alternatives possibles pour accomplir une intention. Plusieurs de modèles tentent de répondre au besoin de « guidance », de représenter les alternatives possibles pour réaliser une intention, à savoir des approches orientées