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L'accompagnement : entre intérêt et limites

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ien accomplie. Prométhée accepte la demande de son frère.

La suite de cette histoire est inconnue. Mais on peut imaginer qu'à la force du lion, Épiméthée a donné la rapidité également. Après la rapidité à la frégate, il n'a pas donné de carapace qui fut reçu par la tortue qui ne reçoit pas de venin. Le caméléon reçoit le changement de couleur, mais pas de venin, ni de carapace ni de rapidité ni de force. Épiméthée a donc fait un bon partage, il a assuré entre les animaux une égalité des chances. Prométhée approuve donc la distribution fraternelle.

C'est alors que les deux frères virent arriver un étrange animal, le bipède sans plumes : l'homme. Du point de vue de la nature, c'est bien un bipède sans plumes (le seul). L'homme arrive devant les deux frères, quelle qualité naturelle lui donner ? Épiméthée regarde dans le sac et se rend compte que la besace est vide. Pas de qualité naturelle à donner à l'homme donc.

Le nom Épiméthée veut dire ruser après (Prométhée veut dire ruser avant). L'homme est donc devenu le plus fragile, le plus dépendant de tous les animaux. Sous cette étourderie, l'homme en ses premiers commencements est le plus fragile, le plus précaire, le plus vulnérable, le plus dépendant de tous les vivants alors que Bambi sait survivre tout seul (avec l'aide de Panpan le lapin au début, mais il finit par survivre seul). Il faut en revanche des années et des années pour faire ce qui n'est jamais un homme parfait : il a une invincible imperfection. Aucun homme ne peut se dire parfait contrairement aux animaux. Pour être un homme parfait, il ne faut pas avoir simplement ses 10 doigts, il faudrait être toujours juste, altruiste... Alain Delon a avoué son imperfection récemment « j'ai beaucoup de dons sauf celui du bonheur ». L'homme qui se dit parfait se contredirait lui-même car il serait alors orgueilleux.

Il ne s'agit pas tant d'une erreur racontée par la mythologie, c'est aussi une erreur, une étourderie de la nature. En effet, quand l'animal vient au monde, il a un instinct qui lui permet de trouver les chemins de sa vie alors que l'homme est pauvre en instinct. La nature donne à un être vivant les besoins et les moyens de les satisfaire; la nature a donné les besoins à l'homme mais pas les moyens. Il a le besoin thermique et le besoin sexuel. Nous venons au monde avec ces deux besoins. Dans les deux cas, la nature donne les moyens pour les animaux.

I)Thermique

Voilà que la bise est venue et regardez ce premier animal descendre dans les profondeurs de la terre, hiberner jusqu'à ce que le printemps vienne réveiller la bête; les battements de son cœur se font alors plus lents, il s'adapte. De même, certains animaux migrent vers les régions où il fait plus chaud.

Pour les hommes, nul instinct ne nous fait hiberner, nos battements cardiaques ne se ralentissent pas. Et il ne faut pas comparer au roupillon du collégien du fond de la classe : il peut se faire réveiller par sa maîtresse alors qu'on ne peut pas réveiller un animal. Les migrations des hirondelles et les migrations saisonnières des femmes bourgeoises sont totalement différentes elles aussi : les vieilles peuvent ne pas aller à Nice alors que l'hirondelle ne peut pas ne pas migrer. Il n'y a pas de délibération consciente de l'hirondelle : il fait froid, je me les caille, je partirais bien, donc je me casse. La nature ne nous protège pas naturellement du froid.

II)Sexuel

Le paon ne fait pas la roue pour séduire la femelle, car il ne sait pas ce qu'il fait. Si le paon fait la roue c'est parce qu'il ne peut pas ne pas la faire. Les femelles renvoient des odeurs, des couleurs qui font monter les hormones du paon qui fait alors la roue.

Les hommes ont ce besoin mais comment le satisfaire ? Il se pose des tas de questions : Comment lui parler ? Où l'inviter ? Vient un soir où le petit jeune de seconde finit par oser après son cours de latin ou musique (tous les blaireaux sont partis, ils n'assistent pas à ces cours), il discute avec la belle, s'enhardit « j'aime bien parler avec toi ! « ah moi aussi ! » Tu ne veux pas qu'on se retrouve en dehors du lycée ? « si pourquoi pas ! » retrouvons-nous chez Bébère demain à 15h ? « d'accord »». Il invente, il construit; il cite de la poésie, le seul texte qu'il connait pour impressionner la meilleure de la classe alors qu'il apprécie plutôt le football et les chaussettes qui puent... Mais le rendez-vous ne se passe jamais de la façon prédite, elle est pourtant inventée avant par le jeune homme. Le monde ne prévoit pas ce lieu tranquille car le monde s'en fout : trop de bruit lors de la citation de la poésie, un geste trop brusque qui fait renverser le chocolat sur le pantalon de la jeune fille... Plus il se dit qu'il devrait parler, moins il arrive à le faire, plus il tente de rompre le silence, plus il y a de silence alors qu'il peut être de bon signe car la belle aussi est troublée. L'adolescent ne sait pas que l'adolescente a peur et vice-versa. Il y avait pourtant envie de satisfaire le besoin sexuel des deux côtés, mais aucun ne le fait alors que le coup était tout fait !

Toutefois, les animaux ne se réduisent pas à l'instinct et les hommes ne sont pas sans instinct. L'instinct trouve sans chercher. Le réflexe de succion est un instinct, le bébé ne se demande pas comment il va manger. Le plus intelligent des animaux a moins d'intelligence que d'instinct et l'homme le plus idiot a moins d'instinct que d'intelligence.

L'homme est donc par essence un handicapé.

L'histoire n'est pas finie : Prométhée va tenter de remédier à l'étourderie fraternelle : monter sur l'olympe, dérober trois choses aux dieux : le feu, l'intelligence technique et l'art politique.

Prométhée y parvient et dérobe ainsi à Defaistos le feu. Sa domestication a été quelque chose de fondamental pour l'accession au règne de l'univers par l'homme. Mais le feu seul est insuffisant : donner le feu à une huitre n'est pas suffisant. Il faut donc l'intelligence technique (maintenant appelé le travail), moyen de sortir de sa fragilité.

Prométhée souhaite aussi dérober l'art politique, l'art qui permet d'assurer la justice et la paix, but de la politique telle qu'elle devrait être (pas telle qu'elle est) pour que l'homme aie la place qu'il devrait avoir. Mais c'est Zeus lui-même qui détient l'art politique, bien gardée dans son grand repère. En matière de justice et de paix, les hommes ne seront alors que des bricoleurs, pas de justice et de paix totale. Prométhée redescend de l'olympe en n'ayant réalisé que les 2/3 de ses projets.

2 choses sont importantes :

- Le fait d'être précaire, handicapé, dépendant, ce n'est pas un signe d'inhumanité mais signe d'humanité. On change le regard sur les handicapés, les dépendants, les précaires. Pas de signe d'inhumanité dans ces gens là mais signe d'humanité. Ne stigmatisons pas les handicapés, les dépendants, les fragiles. Ce sont les plus fragiles des fragiles, les plus dépendants des dépendants...

On peut cacher ces fragilités à coups de techniques (diplômes, présentations, séductions, voiture...).

Le terme de « dépendant » a un usage scandaleux : quelle image se fait-on de la dépendance quand on est un assureur qui amène à s'assurer contre la catastrophe ? On pense que nous sommes indépendants alors que la dépendance est constitutive de l'humanité. Pourtant, le bonheur met dans un sentiment de dépendance : quelques uns et quelques unes donne amitié, amour, tendresse... mais si ces personnes disparaissent, on redevient malheureux.

- La technique est très nécessaire mais insuffisante. La pauvreté en instinct impose l'utilisation de la technique. Dans un premier temps, l'animal trouve sans chercher alors que l'homme cherche sans trouver. L'homme trouve ensuite : l'ours n'a pas froid car il a un beau pelage contrairement à l'homme, il pense donc à prendre la peau de l'ours avec de mauvaises techniques (jet de pierres), puis de meilleures techniques (pierres aigües au bout d'un bâton, chasse à plusieurs...), puis apparaît le feu.

Il en est de même pour la séduction, on progresse dans la carrière. Même une fois avoir acquis les techniques, ce qui est magnifique c'est que même si on devient un peu maître en la matière, si on retombe vraiment amoureux, on retombe à la case départ à savoir l'adolescent maladroit (il y a peut-être des exceptions ^^). Le travail, les techniques sont très nécessaires à l'homme et à tous les hommes : nous n'avons plus froid, nous n'avons plus faim, nous maîtrisons la nature. Les techniques sont encore plus nécessaires pour les plus fragiles. Vive les machines qui permettent de se mouvoir pour celui qui ne peut le faire ! Si le travail et la technique sont nécessaires, ils ne sont pas suffisants car cela ne remplace par l'art politique contrairement à ce que croient les technocrates (le pouvoir à la technique, tout problème humain peut être résolu par les techniques) car l'homme ne se nourrit

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